Mobiliser de l’assistance sanitaire après que des cyclones meurtriers ont dévasté Madagascar

Antananarivo – Quand le cyclone tropical Batsirai a frappé Madagascar le 5 février 2022, le pays faisait déjà face à de multiple urgences sanitaires.

Batsirai a frappé Madagascar alors que l’île de l’océan Indien était encore sous le choc de la tempête tropicale Ana qui, deux semaines plus tôt, a tué 55 personnes,  en a déplacé des milliers d’autres et a semé la destruction dans 12 des 23 régions du pays. Plus tard en février, le pays a de nouveau été frappé par une série de deux cyclones, Dumako et Emnati, qui ont causé d'énormes dégâts, notamment sur le système de santé. Au total, les tempêtes et cyclones ont entraîné la mort de 204 personnes et privé 650 000 personnes d’accès aux services de santé.

Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les autorités sanitaires nationales ont déployé des experts et des fournitures médicales pour prévenir toute flambée de maladies comme le choléra et le paludisme, et pour restaurer les services de santé.

Dans la région de Mananjary, dans l’est de Madagascar, une famille essaie de récupérer ce qui est encore possible d’utiliser parmi les débris de leur maison, balayée par le cyclone Batsirai. La famille espère récupérer des tôles pour les revendre et s’acheter à manger.
Le cyclone Batsirai a entraîné 121 décès et sinistré près de 147 00 personnes.
Lorsque Batsirai a frappé Madagascar, le pays était déjà confronté aux destructions et décès causés par la tempête tropicale Ana. Dans les zones peu élevées de la région capitale, les inondations ont privé à des milliers de personnes l’accès aux services essentiels de santé et les a exposés au risque de paludisme et d’autres maladies.
La Dre Andriamahefason Navalona fait partie des équipes de riposte d’urgence de l’OMS déployées pour soutenir les efforts du gouvernement afin de restaurer les services de soins de santé et fournir des kits médicaux d’urgence.
L’OMS a rapidement mobilisé des ressources et expédié 5,7 tonnes métriques de fournitures médicales, de kits d’urgence et de tentes depuis son centre de logistique au Ghana. Le premier lot est arrivé dans le pays moins d’une semaine après le passage du cyclone Batsirai. Les fournitures ont été rapidement déployées dans les régions les plus touchées, sur la côte Est.
Dans le district de Mananjary, que Batsirai a frappé en premier, le Centre hospitalier de référence a été largement détruit, les toits ont été arrachés et les équipements médicaux endommagés. Les patients ont été déplacés vers des structures moins affectées, dont l’hôpital catholique Sainte-Anne, à l’entrée de la ville de Mananjary.
En tout, 93 structures de santé ont été détruites, privant à plus de 304 000 personnes l’accès aux services de santé.
Avec des rafales soufflant à plus de 180 km/h, Batsirai a endommagé la majeure partie des structures du Centre hospitalier de référence. Des unités de soins temporaires ont été mises en place dans ce qu’il reste de l’hôpital afin de fournir des soins de santé de base, y compris des soins maternels.
En plus d’un soutien technique apporté aux autorités locales, l’OM vise à renforcer les services de santé avec des équipes mobiles qui seront déployées en ville et au sein des communautés éloignées qui ont aussi été affectées par le cyclone et qui n’ont pas accès aux soins de santé.
Les kits contiennent des tests rapides et des médicaments contre le paludisme. Avec les inondations, le risque d’une prévalence accrue du paludisme est très élevé.
« Le paludisme est endémique dans la région, la plupart des moustiquaires ont été emportées par le cyclone et les gens ont dû se regrouper dans des sites d’hébergement. L’urgence est de contenir toute propagation potentielle des infections », explique le Dr Fousseni Koné, de l’OMS.
Le Dr Fousseni Koné leur explique l’importance de la prévention du paludisme après des catastrophes naturelles telles que les cyclones tropicaux. « Nous sensibilisons aussi à l’importance de la vaccination pour prévenir des maladies telles que la polio, la rougeole et le tétanos, tout en soutenant les autorités locales pour rétablir des services de santé », dit-il.
Alors que les populations se remettaient tout juste du passage de Batsirai, un autre cyclone tropical – Emnati – a frappé le pays deux semaines plus tard. « La priorité est désormais de restaurer la continuité des services de santé », rappelle le Dr Koné.
Une équipe médicale d'urgence du centre Polonais pour l'aide Internationale s’est jointe à d'autres équipes déjà sur le terrain pour assurer une offre de soins de santé essentiels dans les communautés affectées. Cette équipe a ainsi réalisé des consultations médicales pour plus de 1000 personnes à Manakara et Vohipeno.
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