Thiès – Avec plus de cent urgences de santé publique par an – allant des épidémies aux catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme – l’Afrique enregistre la charge la plus lourde dans le monde. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient les pays de la Région pour renforcer leurs équipes médicales d’urgence et les aide à améliorer la qualité et la rapidité des services de santé lors des catastrophes et autres urgences.
Les exercices de simulation sont essentiels pour tester la préparation et la capacité des équipes médicales d’urgence. En mai 2022, l’équipe médicale d’urgence de l’armée du Sénégal a effectué un exercice, avec le soutien de l’OMS, afin de renforcer ses capacités et d’obtenir une certification internationale correspondant aux normes élevées de sa riposte aux urgences.
De plus, l’hôpital de campagne doit disposer d’au moins 30 lits, être en mesure de traiter 1000 patients par jour et d’avoir assez de puissance énergétique pour faire fonctionner un bloc opératoire.
« Notre puissance énergétique est plus élevée que celle requise et nous avons assez d’eau pour être autonome pendant une semaine », s’enorgueillit le sergent Ibrahima Ba, responsable de la logistique, en pointant les trois générateurs et les citernes à proximité de l’installation. « Nous sommes prêts. »
« L’exercice va nous permettre de savoir où nous en sommes dans le processus de classification, d’identifier nos faiblesses, et de développer des aptitudes à intervenir partout selon des normes internationales », explique le dentiste Colonel Amady Barro Mbodj, Officier adjoint au directeur du service de santé des armées et évaluateur principal de l’exercice.
Une équipe médicale d’urgence internationale de type 2 doit disposer d’un personnel multidisciplinaire habitué à travailler avec des ressources limitées. L’équipe du Sénégal a déjà été déployée en République démocratique du Congo et en Sierra Leone. Pour l’OMS, le Sénégal peut servir d’exemple pour les autres pays africains et les inspirer à renforcer leurs capacités à répondre rapidement et efficacement aux crises sanitaires.
À l’entrée du service de réanimation, le Dr Thierno Baldé, responsable des opérations de riposte à la COVID-19 au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, détaille : « Cet exercice de simulation a été pensé comme un outil d’accroissement des capacités de prise en charge clinique dans le cadre des épidémies. C’est primordial pour la Région ».
« Mon rôle est d’assurer le soutien psychosocial des patients et du personnel médical », explique le médecin psychiatre Commandant Khadim Fall. « Le contexte est stressant pour tout le monde. »
La chirurgie obstétrique fait partie des minimums requis pour la classification de type 2. À ce niveau, l’équipe doit être capable d’effectuer sept interventions lourdes ou 15 interventions légères par jour.
L’OMS a invité des représentants du Cameroun, de l’Éthiopie, de la Guinée, de la République du Congo et de la République démocratique du Congo à observer l’exercice. « Nous voulons montrer aux autres pays africains que la formation d’une équipe médicale d’urgence est possible », souligne le Dr Baldé. « Nous espérons que cela les inspirera. »
Le service de santé des armées du Sénégal effectuera ensuite son propre bilan. L’OMS partagera le sien avec l’équipe médicale d’urgence sénégalaise pour continuer à la guider dans le processus de classification en huit étapes, qui peut prendre jusqu’à deux ans.
En cas de réussite , le Sénégal deviendra le premier pays africain à obtenir une classification internationale, qui sera réévaluée tous les cinq ans.
Depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19, l’OMS collabore avec 10 pays de la Région africaine pour l’établissement d’EMU nationales.
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