Abuja – Le Nigéria connaît une hausse du nombre de cas de variole du singe. Entre le 1er janvier et le 30 octobre 2022, au total 1549 cas confirmés et 604 cas suspects ont été signalés, contre seulement 34 cas confirmés en 2021.
Cette forte augmentation a déclenché le renforcement des mesures de contrôle par les autorités sanitaires afin d’interrompre la transmission du virus. Parmi ces mesures figure la sensibilisation communautaire, qui est essentielle pour garantir une détection et un signalement précoces de la maladie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient les efforts nationaux pour renforcer la surveillance de la maladie, l’investigation des cas, les tests en laboratoire et la sensibilisation du public.
La variole du singe, causée par un virus, provoque des symptômes similaires mais moins sévères que ceux de la variole, qui a déjà été éradiquée. La maladie est présente au Nigéria depuis 2017. Le pays n’avait pas connu de cas depuis 39 ans.
« Mon corps me faisait mal et me démangeait », raconte Goodluck. « La douleur et les démangeaisons étaient insupportables et je pleurais tout le temps. »
Il a été diagnostiqué de la variole du singe quand sa mère l’a amené dans un centre de santé primaire, près de chez eux, dans la région d’Isiala-Mbano, dans État d’Imo au sud-ouest du Nigéria.
« Cela m’a aidé à rapidement prendre la décision de l’amener au centre de santé », souligne Chinoye Izuorgu. « De retour chez nous, un agent de la surveillance et du signalement des cas nous a rendu visite avec quelqu’un de l’OMS qui a prélevé un échantillon sanguin sur Goodluck. »
Deux jours plus tard, la famille a été informée que Goodluck avait été testé positif à la variole du singe.
Goodluck explique qu’il a eu peur quand il a appris la nouvelle parce qu’il avait entendu parler de la maladie uniquement à la radio.
« Je suis resté à la maison pendant deux semaines et je ne pouvais pas jouer avec mes amis », dit-il. « Je me sentais mal à chaque fois que je les voyais jouer et que je ne pouvais pas les rejoindre. Mais aujourd’hui, on peut jouer ensemble parce que je n’ai plus de marques sur le corps. »
En plus de la fièvre, des douleurs corporelles, des démangeaisons et des lésions, les symptômes peuvent inclure des douleurs du dos, un perte d’énergie et des nodules lymphatiques enflés. Ces symptômes peuvent durer de deux à quatre semaines.
Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes. Certaines personnes peuvent avoir des formes graves de la maladie et en mourir, surtout si elles ont des comorbidités.
Il n’existe ni agent antiviral, ni médicament efficace contre le virus. Le personnel de santé peut seulement aider à traiter les symptômes, tels que les douleurs et la fièvre.
Le taux de létalité de la maladie est d’environ 3 % à 6 %.
Josephine Opurum explique que la sensibilisation communautaire et les messages sur les risques sont essentiels aux programmes de surveillance et d’éradication de la maladie au Nigéria. « Cela a bien marché car la plupart des cas suspects se présentent d‘eux-mêmes au centre de santé », souligne-t-elle. Les personnes signalent aussi aux travailleurs de la santé les cas suspects dans leur communauté, ajoute-t-elle.
« Nous profitons des rassemblements communautaires et religieux, ainsi que des visites prénatales pour informer les gens sur la variole du singe et d’autres maladies infectieuses », dit Josephine Opurum.
L’OMS a fourni du matériel d’information pour sensibiliser les travailleurs de la santé et les communautés aux mesures de prévention et de contrôle afin d’endiguer l’épidémie.
Le Dr Austine explique que l’OMS a aidé à la collecte d’échantillons après la notification de cas suspects, en les envoyant au Laboratoire national de référence à Abuja et en effectuant le suivi des patients. L’Organisation contribue aussi à mener des investigations détaillées des cas et à recueillir des données sur les personnes ayant été en contact avec les patients.
« L’OMS est un partenaire fiable dans la lutte contre la variole du singe, la COVID-19 et d’autres maladies prioritaires dans l’État », se félicite le Dr Austine.
Maintenant que Goodluck se sent mieux, il affirme vouloir être un « ambassadeur de la variole du singe » pour jouer un rôle dans la riposte.
« Je parle de la maladie à mes copains, je leur explique comment je me sentais quand j’étais malade et je leur conseille de toujours se laver les mains et de se laver après avoir joué. »
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