Tchad : des services médicaux au plus près des réfugiés fuyant le conflit au Soudan

Adré – Depuis le début du conflit au Soudan le 15 avril, plus de 358 000* personnes ont trouvé refuge au Tchad. En tout, 54,5 % des réfugiés ont été recensés dans la ville frontalière d’Adré. De plus, 48 180 Tchadiens sont retournés dans leur pays.

L’afflux massif de réfugiés et de retournés met sous pression le système de santé fragile à l'est du Tchad. Face à la recrudescence des cas de paludisme, d’infections respiratoires et intestinales, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires appuient le Ministère de la santé afin de fournir des soins de santé gratuits à travers une prise en charge clinique, chirurgicale et nutritionnelle.

Dans le cadre de la prévention des épidémies, les activités de vaccination sont renforcées auprès des réfugiés et des populations hôtes.


Á la date du 7 août 2023

À Adré, une ville de l’est du Tchad où la majorité des personnes qui ont fui le conflit au Soudan ont trouvé refuge, les environs du lycée sont désormais couverts de tentes de fortunes. Les conditions de vie sont précaires, renforçant le risque de maladie. Pour y remédier, l’OMS et ses partenaires d’exécution ont installé des postes de santé avancés pour pouvoir fournir des soins de santé nécessaire.
Á l’un des postes de santé, Ousmane, 15 mois, est amené en consultation par sa mère Ousna Hamad, qui est arrivée du Soudan avec ses quatre enfants un mois plus tôt. Après un premier examen, le garçon est envoyé chez l’infirmière. Verdict : Ousmane a le paludisme. La mère et son enfant se rendent à la pharmacie.
La pharmacie, installée juste à côté de la salle de consultation, est la dernière étape du circuit de patient.

« J’ai eu des médicaments gratuitement et j’en suis très contente surtout dans ces conditions où nous sommes arrivés ici sans argent », se réjouit Ousna.

Parmi les pathologies les plus courantes reçues en consultation figurent le paludisme, les cas de malnutrition ainsi que les infections intestinales et respiratoires aigües. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés qui bénéficient d’un suivi rapproché.
Au niveau de son poste de santé sur le site de transit du Lycée, l’ONG Alima, appuyée par l’OMS, accueille au quotidien près de 200 personnes qui viennent consulter un professionnel de la santé. « Grâce à l’appui de l’OMS, nous offrons le paquet minimum de soins de santé primaire. Il arrive même qu’on fasse des accouchements et nous avons référé pas mal de cas graves à l’hôpital d’Adré », explique Nadjissa Noudjimadji, Responsable médical d’Alima à Adré.

Les soignants aux avant-postes de la riposte sanitaire doivent en effet gérer de nombreux cas de blessures et de traumatismes causés par des armes à feu ou des armes blanches. Dans la seconde moitié du mois de juin, en l’intervalle d’une semaine, plus de 1000 blessés ont afflué vers les centres de santé d’Adré, impactant le système de santé du district.
La présence des partenaires techniques et financiers renforce le système de santé du district d’Adré, sous pression face à l’afflux massif de réfugiés. « Si les partenaires n’étaient pas là, la situation serait plus catastrophique », souligne le Dr Mahamoud Adam Mahamat, le Médecin chef de district d’Adré. Malgré ce soutien, davantage de professionnels de la santé et de matériel, tel que des ambulances, restent nécessaires pour répondre efficacement à l’urgence sanitaire.

Par ailleurs, depuis l’arrivée des premiers réfugiés, l'OMS a déjà fourni plus de 40 tonnes de médicaments essentiels, de matériel médical et de kits chirurgicaux d'urgence au gouvernement tchadien depuis le début de la crise. Ces kits comprennent des antipaludéens, des antibiotiques, des kits chirurgicaux, de gestion du choléra et de prise en charge de la malnutrition, des tentes et des équipements de protection individuelle.
Sur le terrain, l’OMS appuie le Ministère de la santé et l’ensemble des partenaires santé dans l’élaboration d’un plan d’action du secteur santé et dans la mobilisation des fonds. L’Organisation met tout en œuvre pour que les réfugiés, les retournés et les populations hôtes puissent accéder aux services soins de qualité et s’assure de l’application correcte des normes, des procédures et des meilleures pratiques.

Des efforts sont également en cours pour renforcer le système d’alerte précoce et la surveillance des maladies afin de prévenir et préparer les districts sanitaires à d’éventuelles épidémies.

« Nous sommes actuellement en mode préparation avec les inondations qui se profilent à l’horizon pour se préparer et prévenir toutes les maladies diarrhéiques d’origine hydrique, notamment le choléra dans le district sanitaire », explique le Dr Cheick Oumar Koné, Coordonnateur de l’OMS à Adré.
L’Organisation a aussi déployé du personnel dans les trois provinces touchées notamment Ouaddai, Wadi Fira et Sila. La riposte sanitaire est un élément clé dans la gestion de cette crise humanitaire, soutient le Dr Koné. « Quand il y a une telle concentration de personnes dans les camps de réfugiés et que le système de santé est à plat, la prise en charge sanitaire reste un défi important, mais l’OMS continue de travailler avec les autorités et les partenaires pour réduire la mortalité au sein de la population, surtout féminine et infantile. »
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Ndéye Coumba DIADHIOU

Chargée de Communication
OMS Tchad
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Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
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