Progress report African region 21 - Executive Summary - FR

Résumé analytique
Résumé analytique

La crise de la COVID-19 a modifié de façon permanente le paysage sanitaire mondial, alors même que les pays africains continuent de faire face à de multiples crises humanitaires complexes, à la mise en arrêt de programmes de santé et de services cliniques, à une lassitude liée à la pandémie, à un épuisement de la main-d’œuvre et à des répercussions économiques négatives. En fin juillet 2021, la Région africaine de l’OMS était en proie à la troisième vague de la pandémie, le nombre de cas signalés franchissant la barre des six millions. Il s’agissait de la plus courte période de résurgence depuis l’éclosion de la pandémie.

Le présent rapport met en lumière les efforts entrepris par l’OMS dans la Région africaine en collaboration avec ses partenaires, de février à juillet 2021, dans le but d’aider les États Membres à prévenir la propagation du coronavirus (SARS-CoV-2), à y riposter et à l’atténuer. Il met un accent particulier sur les préparatifs de déploiements de vaccination de masse, alors que de nouveaux variants du virus gagnaient du terrain. La dernière résurgence du virus – la troisième vague – faisait suite à une période d’accalmie, qui avait permis à la Région africaine de l’OMS et à ses partenaires de prendre plusieurs mesures importantes de prévention, d’atténuation et d’adaptation. Organisée dans une structure de coordination, reposant sur 11 piliers techniques, appuyée par un réseau d’information attaché à sa présence mondiale et par 47 bureaux de pays en Afrique et des partenariats solides, la riposte à la COVID-19 menée dans le cadre du Plan stratégique de préparation et de riposte à la COVID-19 pour 2021 tire parti de l’expérience de la première année de riposte mondiale à la pandémie et aux épidémies ou pandémies précédentes.

En déployant 302 spécialistes dans 46 pays et en réaffectant une partie de ses 1 400 agents, la Région africaine de l’OMS s’est employée à renforcer les mécanismes de coordination multisectoriels nationaux et infranationaux. Dans le seul domaine de la formation, 45 pays ont bénéficié de la formation de 200 000 agents de santé à la lutte anti-infectieuse, au contrôle des frontières, au traitement, à la logistique, aux tests de laboratoire et à la communication sur les risques. Plus précisément, pour améliorer les mécanismes d’achat, 15 pays où la pandémie était en résurgence ont été ciblés pour ce qui était des pratiques d’achat et de chaîne d’approvisionnement en oxygène et autres fournitures médicales. Le renforcement de la surveillance était également une priorité, et 31 pays ont bénéficié d’ateliers multidisciplinaires sur les points d’entrée et la collaboration transfrontalière.

Cherchant à s’acquitter particulièrement d’une autre exigence cruciale concernant la création de solutions locales et spécifiques au contexte pour les interventions de prévention et de contrôle, la Région africaine de l’OMS s’est particulièrement employée à associer les populations locales à la riposte, à l’élaboration de programmes de changement social et comportemental communautaire et à la lutte contre l’infodémie. À titre d’exemple, 345 000 agents de santé communautaires de première ligne ont été formés aux symptômes de la COVID-19, à l’orientation-recours et – face à une pandémie de COVID-19 qui semble s’inscrire dans la durée – au soutien psychosocial. La Région africaine de l’OMS a encouragé les pays à compiler et gérer les données, et à la fin de la période considérée, 85 % des pays avaient communiqué des données sur les tests de laboratoire. En ce qui concerne les fournitures, avec un budget de 169,3 millions de dollars É-U, la Région africaine de l’OMS a acheté du matériel et des équipements de diagnostic pour 21,3 millions de dollars É-U, dont 15 millions de tests antigéniques, un million de tests GeneXpert, 3,7 millions de tests PCR et 32,4 combinaisons d’équipement de protection individuelle, en plus de 532 concentrateurs d’oxygène, 392 moniteurs patient et 412 moniteurs de fréquence cardiaque, entre autres.

Parmi plusieurs études menées pour mieux cerner l’étendue des perturbations des services de santé essentiels causées par la pandémie de COVID-19, l’OMS a lancé, début 2021, le deuxième cycle de l’enquête nationale sur la continuité des services de santé essentiels pendant la pandémie de COVID-19. Il en ressort que les services de santé restaient interrompus dans 37 pays, même lorsque le nombre d’infections virales diminuait. En outre, au cours des six derniers mois, une base de données de plus de 1 000 innovations technologiques liées à la COVID-19 a été créée dans le but d’améliorer l’accès à l’information sur les approches et outils nouveaux. Des examens de l’action en cours ont été réalisés dans 20 pays ; ils ont été un exercice d’apprentissage collectif basé sur le partage d’expériences et de défis et la reconnaissance des goulots d’étranglement, qui a éclairé la mise à jour des plans d’intervention et renforcé les structures d’intervention.

Avec un taux de couverture vaccinale inférieur à 1,5 % dans la Région africaine de l’OMS au 31 juillet, davantage de vaccins et de sites de fabrication ont été soumis à l’évaluation et l’homologation en situation d’urgence de l’OMS, et le COVAX était confiant quant à sa capacité à fournir 520 millions de doses à l’Afrique d’ici fin 2021. Comme suite notamment au travail de plaidoyer régulièrement entrepris par la Région africaine de l’OMS, l’Union africaine a annoncé son intention de commencer à livrer 400 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson qu’elle a achetées pour le compte des pays africains. De plus, l’Afrique du Sud a annoncé en mai une opération de fabrication de vaccins dans le cadre d’un partenariat public-privé avec Pfizer, avec pour but de produire 400 millions de doses de vaccins d’ici 2022. Bien que travaillant avec un déficit de financement de 70 % en 2021 – pour un total de 155,2 millions de dollars É-U au 31 juillet –, la Région africaine de l’OMS s’est appuyée sur les acquis de 2020 et a soutenu des gains d’efficacité réalisés d’un pays à l’autre, aidant les États Membres à budgétiser ce qu’il convenait de budgétiser, et aux montants appropriés. Le déficit budgétaire a eu un effet profond sur la continuité du système de santé, les pays devant choisir entre la vaccination et les soins de santé primaires courants et la prévention de la COVID-19. Ce déficit a également affecté la capacité de la Région à se procurer et à administrer des vaccins en temps opportun et de manière cohérente, et en fin juillet, moins de 1,5 % de l’ensemble de la population du continent, soit 1,3 milliard de personnes, avait bénéficié d’un cycle de vaccination complet contre la COVID-19.

La riposte de la Région africaine de l’OMS contre la COVID-19 durant la première partie de cette année s’est inspirée de plusieurs enseignements essentiels concernant la coordination. Cela s’est particulièrement vérifié pour la prise en charge des cas, où l’achat, la distribution et la production locale d’oxygène ont gagné en importance au cours des quatre semaines de juillet, avec l’augmentation des taux de létalité. À cet égard, la Région africaine de l’OMS a facilité le dialogue entre les secteurs public et privé au sein des pays et entre eux dans l’optique d’accroître l’accès à de l’oxygène de haute qualité et à d’autres fournitures médicales. Lorsque l’absence de protocoles et de législation retardait l’utilisation de l’oxygène à des fins de traitement, par exemple, la Région africaine de l’OMS travaillait avec les pays pour jouer d’une plus grande souplesse et établir des protocoles de traitement et d’équipement simples et efficaces.

Le travail mené dans le cadre du Plan stratégique de préparation et de riposte à la COVID-19 de 2021 révèle la nécessité d’une riposte continue axée sur les pays, spécifique au contexte, fondée sur les enseignements tirés, sous-tendue par une approche globale centrée sur les soins primaires et tenant compte de ce qu’aucune intervention isolée ne mettra pas fin à la pandémie. Les mesures de santé et de sécurité publiques, les capacités de riposte au niveau des soins primaires, l’expansion progressive des services hospitaliers, y compris les équipes médicales d’urgence (EMU) et la vaccination doivent être déployés conjointement.

 
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