Les experts font front commun pour faire reculer la mortalité maternelle 

Les experts font front commun pour faire reculer la mortalité maternelle 

4èmes journées scientifiques du Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin :

Les experts font le point des solutions innovantes et avancées médicales pour faire reculer la mortalité maternelle.

Cérémonie d'ouverture des 4èmes journées scientifiques du Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin

Du 14 au 16 septembre 2023, se sont tenues les 4èmes journées scientifiques du Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin (CNGOB). Placé sous le haut parrainage du Ministre de la Santé, le Prof Benjamin HOUNKPATIN, ses journées scientifiques ont rassemblé environ 450 participants notamment d’éminents maitres enseignants chercheurs, experts et spécialistes de la santé de la femme, de la mère et de l’enfant venus 14 pays d’Afrique et d’Europe. L’objectif de ces assises étant de mener des réflexions en vue du recul de la mortalité maternelle et de faire des exposés des solutions innovantes et avancées médicales pour une meilleure prise en charge des cancers gynécologiques et mammaires, des fistules obstétricales ainsi que la sécurisation des avortements.

Ces 4èmes Journées scientifiques ont connu la présence de la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique TOGNIFODE et le Représentant résident p.i de l’OMS, Dr Kouame Jean KONAN, porte-parole des partenaires techniques et financiers.

Selon René Xavier Perrin, président du Congrès scientifique, les assises offrent des outils aux participants pour mieux aborder les prochains défis professionnels. « Les présentes journées scientifiques sont une opportunité pour les participants de mieux affûter leurs armes pour affronter les audiences internationales. Les travaux de recherches doivent être orientées vers des travaux salutaires nationales », indique-t-il. 

Dr KONAN Kouamé Jean lors de son discoursMinistre de la Santé lors de son discours

Ces importantes assises se tiennent au moment opportun au regard des tendances lourdes qui pèsent sur la santé maternelle. « La mortalité maternelle est à des niveaux inacceptables. Environ deux cent quatre-vingt-sept mille femmes sont décédées dans le monde pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020. Près de 95 % de ces décès maternels dont la plupart auraient pu être évités sont survenus dans les pays à faibles revenus ou intermédiaires », déplore Kouamé Jean KONAN, Représentant résident p.i de l’OMS au Bénin. La plupart des causes de ces décès ont fait l’objet des travaux au cours de ce congrès à travers des ateliers pratiques, des panels sur la prise en charge de l’hémorragie du post-partum immédiat, sur la sécurisation des avortements.

« Au nombre des causes directes de décès maternel, vous avez choisi de vous appesantir sur les avortements surtout ceux provoqués et non sécurisés qui sont pourvoyeurs d’une grande mortalité maternelle, notamment chez les adolescentes et les jeunes filles chez qui la prévalence de la grossesse précoce et non désirée est élevée. S’agissant des causes indirectes, ce sont les hémoglobinopathies dans leurs formes majeures associées à la grossesse qui retiendront votre attention », apprécie Prof Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé.

Le Ministre de la Santé a également rappelé que malgré les efforts du gouvernement, les chiffres relatifs à la mortalité maternelle et néonatale restent encore alarmants. « Au Bénin, le ratio de mortalité maternelle est de 391 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et celui de mortalité néonatale de 30 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes, selon les données de la dernière Enquête démographique et de santé en 2018. Ces décès maternels et néonatals sont dus à des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement ou à des associations entre certaines pathologies et la grossesse ». 

Les différents conférenciers et communicateurs ont fait l’état des lieux sur tous les problèmes de la santé de la femme, de la mère et du nouveau-né. Nous pouvons retenir que les problèmes sont identiques en Afrique subsaharienne avec des difficultés socio-anthropologiques, financières, techniques et organisationnelles non favorables pour optimiser la gestion de la santé de nos populations.

Au cours de ce congrès, Dr Souleymane ZAN a fait le point chargé de programme sur la Santé sexuelle, reproductive et droits connexes à l’OMS a fait une présentation sur l’état des lieux sur les avortements et les actions prioritaires en Afrique sub-saharienne.  Il en ressort que la plupart des avortements non sécurisés se produisent dans des contextes où l'avortement est illégal, où les praticiens qualifiés ne sont pas facilement accessibles, où les contraceptifs modernes et les services d’avortement sécurisé ne sont pas disponibles/accessibles et où il y a une forte discrimination et stigmatisation liée à l’avortement.

« Chaque année, dans le monde, environ 19 à 20 millions d'avortements sont pratiqués par des personnes n'ayant pas les compétences requises et/ou dans des environnements ne répondant pas aux normes médicales minimales. On estime que 68 000 femmes en meurent et que des millions d'autres souffrent de complications, souvent permanentes » a expliqué Dr Souleymane ZAN.

A titre de recommandations et actions prioritaires, l’OMS recommande de créer un environnement règlementaire SSRD favorable aux soins complets et de qualité en matière d'avortement, de renforcer la prestation de services de SSRD dans des contextes FCV/groupes de population marginalisées afin de maintenir la continuité des soins, élaborer et mettre en œuvre des politiques et des lignes directrices pour guider la production, le recrutement, le déploiement et la rétention du personnel de qualité puis améliorer la disponibilité des données sur les décès et les causes de décès par une formation sur les causes de décès et déploiement de la CIM-11

Des recommandations ont été formulées en termes d’amélioration des politiques et pratiques avec une prise en charge efficace et efficiente intégrant une adaptation des avancées technologiques et une implication réelle de la communauté. L’espoir est permis pour l’atteinte des ODD 2030.

Au nombre des recommandations formulées concernent les domaines tels que la mise en place des centres de simulation dans les hôpitaux pour l’exécution régulière des pratiques gynécologiques (colposcopie), les soins obstétricaux et néonataux d’urgence, l’intégration de la sécurité des patientes dans les pratiques quotidiennes avec un dispositif de signalisation des événements indésirables et l’implication les communautés dans les politiques et programmes sanitaires.

Rappelons que le Collège national des gynécologues obstétriciens du Bénin est issu de la scission de la Société de gynécologie et d’obstétrique du Bénin et du Togo, à l’origine de la Société africaine des gynécologues obstétriciens créée en mars 1988. Il vise à promouvoir la gynécologie et l’obstétrique pour l’amélioration de la qualité de vie et de la santé de la femme, de l’enfant et de la famille.

Vue de la salle
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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
KONAN, Dr Kouamé Jean

Représentant Résident p.i de l'OMS au Bénin

Email: konank [at] who.int (konank[at]who[dot]int)

AKOMATSRI Ayaovi Djifa

Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)