Afin d’éclaire la stratégie nationale de riposte vaccinale face à la COVID-19, le bureau pays de l’OMS a soutenu avec l’appui financier de l’Agence américaine de développement (USAID) une étude sur l ’«acceptabilité du vaccin anti-COVID-19 au Bénin : Facteurs associés et évolution de la demande populationnelle après 3 vagues épidémiques » réalisée par le Ministère de la santé dans les départements du Littoral, de l’Atlantique, de l’Ouémé, et de la Donga. Cette étude met en lumière les déterminants sociaux de l’acceptabilité populationnelle du vaccin contre la Covid-19 au Bénin et apporte des évidences et des leviers d’actions pour renforcer la Riposte contre cette épidémie. L’objectif étant de mieux comprendre les doutes et inquiétudes de la population afin de formuler la meilleure approche pour améliorer le programme de vaccination contre la COVID-19 au Bénin. Le 13 décembre 2022, les résultats préliminaires de cette étude ont été partagés par le Ministère de la santé avec les acteurs impliqués dans la riposte nationale face à la COVID-19 au Bénin y compris les partenaires techniques et financiers, les acteurs de la recherche, les sociétés savantes, les autorités politico-administratives ainsi que la société civile.

Le Bénin a connu au total 4 vagues de la pandémie de la COVID-19 et la campagne de vaccination a démarré depuis le 1er avril 2021. Le pays franchissait en fin décembre 2021, la barre des 20% de couverture vaccinale. Le 26 décembre 2021, le bureau régional Afrique de l’OMS classait le Bénin parmi les 10 premiers pays ayant administrés le plus de doses de vaccins contre la COVID-19 dans la Région. Toutefois, le taux de couverture vaccinal reste encore loin de l’objectif de protéger au moins 60% de population totale contre la pandémie. En dépit des efforts d’acquisition des vaccins et de diversification de l’offre vaccinale fait par le Gouvernement et les partenaires, la demande est toujours faible.

« Même si le Bénin reste un pays où la stratégie vaccinale a été l’un des plus efficaces, des défis demeurent en matière d’acceptabilité des vaccins. Ainsi des questionnements ont été suscité aussi bien au niveau de la population que dans le monde scientifique. » a déclaré Dr Géraud PADONOU, Directeur de la Formation et de la Recherche en Santé (DFRS) du Ministère de la Santé avant de souligner que « cette étude est donc opportune afin de questionner la population sur les raisons d’hésitation voire de refus, les appréhensions des populations mais également les raisons d’acceptation afin de servir de leviers à la poursuite de la stratégie nationale intégrée de la vaccination contre la COVID-19».

Le Directeur de la Formation et de la Recherche en Santé n’a pas manqué d’exprimer les vifs remerciements du Ministère de la santé au bureau pays de l’OMS au Bénin et l’USAID pour la collaboration dans la réalisation de ce projet de recherche.

Dr Clément KAKAI GLELE, en charge de chargé de la gestion des risques infectieux à l’OMS a au nom de la Représentante p.i de l’OMS empêché, a salué le leadership du Ministère de la santé dans le cadre de la gestion efficace de la riposte face à la pandémie. Tout en mentionnant que la recherche et l’innovation font partie des piliers de la riposte face à la pandémie, Dr Clément KAKAI GLELE s’est dit satisfait des conclusions de cette étude qui permettra de disposer des évidences afin d’éclairer les décisions dans le cadre de la mise en œuvre du plan national intégré de la riposte à la COVID-19.  

Le représentant de l’OMS a également mentionné qu’une étude complémentaire sur la séroprévalence dans le cadre de la vaccination contre la COVID-19 est en cours de réalisation avec l’appui financier de l’USAID afin de faire l’état sur l’immunité collective face au coronavirus et du degré de protection des personnes vaccinées contre la pandémie.

Pour l’USAID, Agence donatrice, cette étude est opportune et marque « les résultats de cette étude permettrons de tirer les leçons apprises et capitaliser sur les bonnes pratiques afin de renforcer les capacités du pays à mieux face à la présente pandémie et les pandémies futures. » a affirmé M. Fortuné Challa, responsable santé communautaire à l’USAID. Par ailleurs, il a recommandé que la dissémination des résultats de cette étude puisse également se  faire au niveau des départements.

De cette étude qui constitue l’une des plus importantes jamais réalisé au Bénin en termes d’envergure populationnelle (2069 sujets) et géographique, il en ressort principalement que l’acceptabilité vaccinale dans les 4 départements était relativement élevée surtout lors de la troisième vague épidémique avec plus de 43,4% des personnes interrogées désirant se faire vacciner ou sont déjà vaccinées sous vérification du carnet de vaccination. Pour cette dernière tranche des personnes enquêtées les facteurs de motivations sont le fait « de se protéger » (68,6%), « de protéger leur famille » (59,6%), « la peur des complications de la maladie » (43,7%), « la survenue des vagues épidémiques » (37,5%), « les recommandations du ministère de la santé » (35,2%) et « les recommandations des médecins traitants et agents de santé » (32,3%).

Cependant des inquiétudes demeurent au sein de la population et constituent des barrières à la demande en vaccins contre la COVID-19. Les principaux motifs de refus de se faire vacciner restent la peur des effets secondaires (47,7%) et le doute sur l’efficacité du vaccin (44%).

Cette étude révèle également que la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’instruction, le département de résidence, les croyances et cultures constituent des facteurs associés ainsi que le canal d’information considéré comme un facteur déterminant pour l’acceptabilité vaccinale.

Les acteurs conviés à la séance de partage des résultats préliminaires de cette étude ont formulé des recommandations à l’endroit du Ministère de la santé et des partenaires pour une meilleure prise en compte des facteurs associés en vue du renforcement des actions de communication de risques et d’engagement communautaire (CREC) à l’endroit des cibles prioritaires.