Trois pays d'Afrique de l'Ouest lancent la vaccination contre le paludisme, une avancée majeure dans la prévention

Trois pays d'Afrique de l'Ouest lancent la vaccination contre le paludisme, une avancée majeure dans la prévention

Cotonou/Freetown/Monrovia — Une avancée significative dans la prévention du paludisme en Afrique a été réalisée par trois pays - le Bénin, le Liberia et la Sierra Leone- qui ont lancé aujourd'hui le déploiement à grande échelle du vaccin antipaludique visant à sauver la vie de millions d'enfants dans ces trois pays d'Afrique de l'Ouest. Cette introduction, annoncée à l'occasion de la Journée mondiale contre le paludisme, vise à intensifier le déploiement du vaccin dans la Région africaine.  

Le lancement d'aujourd'hui porte à huit le nombre de pays sur le continent qui proposent le vaccin antipaludique dans le cadre des programmes de vaccination des enfants, élargissant ainsi l'accès à une prévention plus complète du paludisme. Plusieurs pays sur les plus de 30 de la Région africaine qui ont exprimé leur intérêt pour le vaccin devraient le déployer au cours de l'année prochaine grâce au soutien de Gavi, l'Alliance du Vaccin, alors que les efforts se poursuivent pour élargir son déploiement dans toute la Région en coordination avec d'autres mesures de prévention telles que les moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action et la chimio-prévention du paludisme saisonnier. 

Le Bénin, qui a reçu 215 900 doses, a ajouté le vaccin antipaludique à son Programme Élargi de Vaccination (PEV). Il doit être administré aux enfants selon un calendrier de 4 doses à partir de l'âge de 5 mois environ. 

« L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV) pour nos enfants constitue une grande avancée dans la lutte contre ce fléau. Je voudrais rassurer que les vaccins du Programme Élargi de Vaccination sont sûrs et efficaces et contribuent à la protection de nos enfants contre des maladies graves et mortelles », a déclaré le Pr. Benjamin Houkpatin, Ministre de la santé du Bénin.

Au Libéria, le vaccin a été lancé dans le comté de Rivercess, au sud du pays, et sera ensuite étendu à cinq autres comtés où la charge du paludisme est la plus élevée. Au moins 45 000 enfants devraient bénéficier des 112 000 doses de vaccin disponibles.

« Pendant trop longtemps, le paludisme a volé les rires et les rêves de nos enfants. Mais aujourd’hui, grâce à ce vaccin et à l’engagement sans faille de nos communautés, de nos professionnels de la santé et de nos partenaires, notamment Gavi, l’Alliance du Vaccin, l’UNICEF et l’OMS, nous brisons la chaîne. Nous disposons d’un outil puissant qui les protégera de cette maladie dévastatrice et des décès qui y sont liés, garantissant ainsi leur droit à la santé et à un avenir meilleur », a déclaré la Dre Louise Kpoto, Ministre de la santé du Libéria. « Mettons fin au paludisme au Libéria et ouvrons la voie à une société plus saine et plus juste. »

Deux vaccins sûrs et efficaces - RTS,S et R21 - recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), constituent une avancée pour la santé des enfants et la lutte contre le paludisme. Un programme pilote de vaccination contre le paludisme au Ghana, au Kenya et au Malawi a touché plus de 2 millions d'enfants entre 2019 et 2023, montrant une réduction significative des cas de paludisme et une baisse de 13 % de la mortalité infantile globale, ainsi qu'une réduction considérable des hospitalisations. 

En Sierra Leone, les premières doses ont été administrées à des enfants dans un centre de santé de Western Area Rural, où les autorités ont donné le coup d'envoi du déploiement de 550 000 doses de vaccin. Le vaccin sera ensuite administré dans les centres de santé du pays.

« Avec le nouveau vaccin antipaludique, sûr et efficace, nous disposons désormais d'un outil supplémentaire pour lutter contre cette maladie. En association avec les moustiquaires imprégnées d'insecticide, un diagnostic et un traitement efficaces, ainsi que des pulvérisations à l'intérieur des habitations, aucun enfant ne devrait mourir du paludisme », a déclaré le Dr Austin Demby, Ministre de la santé de Sierra Leone. 

Le paludisme reste un énorme problème de santé publique dans la Région africaine, qui compte 11 pays supportant environ 70 % du fardeau mondial du paludisme. Selon le rapport mondial sur le paludisme, la Région a notifié 94 % des cas de paludisme dans le monde et 95 % des décès dus au paludisme en 2022.

«La Région africaine intensifie le déploiement du vaccin antipaludique, ce qui change la donne dans notre lutte contre cette maladie mortelle », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « En collaboration avec nos États Membres et les partenaires, nous soutenons les efforts en cours pour sauver la vie de jeunes enfants et pour réduire la charge de morbidité liée au paludisme dans la Région ».

Aurelia Nguyen, Responsable de programme à Gavi, l'Alliance du Vaccin, a déclaré : « aujourd'hui, nous célébrons l'accès d'un plus grand nombre d'enfants à un nouvel outil permettant de sauver des vies et de lutter contre l'une des maladies les plus meurtrières en Afrique. L'introduction de vaccins antipaludiques dans les programmes de routine au Bénin, au Libéria et en Sierra Leone, parallèlement à d'autres interventions efficaces, contribuera à sauver des vies et à soulager les familles, les communautés et les systèmes de santé mis à rude épreuve ». 

Depuis 2017, les progrès contre le paludisme stagnent dans ces pays africains à forte charge de morbidité, en raison de facteurs tels que le changement climatique, les crises humanitaires, le faible accès aux services de santé et le manque de soins de santé de qualité, les obstacles liés au genre, les menaces biologiques telles que la résistance aux insecticides et aux médicaments, et les crises économiques mondiales. La fragilité des systèmes de santé et les graves lacunes en matière de données et de surveillance ont aggravé la situation.

Pour remettre la lutte contre le paludisme sur la bonne voie, l'OMS recommande un engagement ferme à tous les niveaux, en particulier dans les pays à forte charge de morbidité. L’Organisation relève l’impératif d’un financement national et international plus important. La lutte contre le paludisme doit être fondée sur la science et les données, souligne l’OMS qui appelle à une action urgente contre les effets du changement climatique sur la santé, à une exploitation de la recherche et de l'innovation, ainsi qu’à des partenariats solides pour coordonner la lutte contre cette maladie. Enfin, l'OMS souligne la nécessité de remédier aux retards dans la mise en œuvre des programmes de lutte contre le paludisme.

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