L’OMS intensifie son soutien face à l’évolution de l’épidémie d’Ebola en Ouganda, alors que l’espoir pour des vaccins augmente

L’OMS intensifie son soutien face à l’évolution de l’épidémie d’Ebola en Ouganda, alors que l’espoir pour des vaccins augmente

Brazzaville, Kampala – Alors que les premières doses de vaccins contre l’Ebolavirus Soudan devraient arriver en Ouganda dans les prochains jours, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) intensifie les efforts pour soutenir le gouvernement dans sa riposte à l’épidémie qui a désormais affecté neuf districts, dont trois zones urbaines complexes.

Un comité d’experts externes réunis par l’OMS a évalué trois vaccins candidats et a donné son accord pour qu’ils soient déployés en Ouganda dans le cadre d’essais contre l’Ebolavirus Soudan – l’une des six espèces du genre Ebolavirus. Contrairement à l’Ebolavirus Zaïre, qui a provoqué la plupart des récentes épidémies, il n’existe pas de vaccins ni de produits thérapeutiques approuvés pour l’Ebolavirus Soudan.

L’objectif d’un essai randomisé est d’évaluer d’éventuels vaccins candidats efficaces, de contribuer à mettre fin à l’actuelle épidémie et de protéger les populations à risque dans le futur. L’essai est le résultat d’un effort collaboratif coordonné par l’OMS avec les développeurs, des institutions universitaires, des pays parrainant la production des doses de vaccins, les autorités réglementaires, d’autres experts et le gouvernement d’Ouganda.

Les fournitures de l’un des trois vaccins candidats devraient arriver en Ouganda la semaine prochaine et celles des deux autres peu après. Le protocole de l’essai a reçu l’approbation sous conditions de l’OMS et de l’Ouganda, et les autorisations finales devraient être accordées prochainement. Par ailleurs, les permis d’importation des vaccins devraient bientôt être émis par l’autorité réglementaire nationale. Alors que la date du début de l’essai n’est pas encore définie, l’OMS collabore avec le Ministère de la santé et l’Université de Makerere, qui mène l’essai afin de s’assurer que tout est prêt, que l’essai commence une fois qu’un vaccin est arrivé et que toutes les préparations ont été effectuées.

« Le début des essais vaccinaux constituera un moment charnière dans le développement d’un outil efficace pour maîtriser les épidémies d’Ebola », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Lors des précédentes épidémies d’Ebolavirus Zaïre, les vaccins ont été essentiels pour prévenir les formes graves de la maladie, éviter une propagation du virus et aider rapidement à contenir l’épidémie. Néanmoins, les résultats des essais ne seront pas disponibles immédiatement et, pour le moment, l’épidémie peut être contrôlée sans les vaccins car nous voyons déjà un ralentissement de la transmission dans plusieurs des districts affectés. »

L’Ouganda a déclaré une épidémie d’Ebola le 20 septembre. À la date du 14 novembre 2022, un total de 163 cas d’infection par le virus Ebola (141 cas confirmés et 22 cas probables) et 77 décès (55 confirmés et 22 probables) ont été notifiés. Par ailleurs, 19 travailleurs de la santé ont été infectés par le virus et sept sont décédés. Le 11 novembre, le district de Jinja, où se trouve la ville du même nom, dans l’est du pays, est devenu la troisième zone urbaine – après la capitale Kampala et la ville de Masaka – où le virus Ebola a été détecté. Située sur les berges du lac Victoria, la ville de Jinja compte environ 300 000 habitants. Alors que Jinja est désormais touchée par Ebola, l’épidémie ralentit néanmoins dans six districts, dont deux ne figurent plus sur la liste de suivi car aucun cas n’y a été notifié depuis plus de 42 jours.

« La confirmation de cas d’Ebola dans un nouveau district est une source de préoccupation et exerce une pression supplémentaire sur les efforts de maîtrise l’épidémie. Avec la très grande mobilité de leurs résidents et une forte concentration d’habitants, les villes favorisent la propagation du virus, mais l’Ouganda a progressivement accéléré la riposte, au rythme de l’évolution de la situation. L’OMS et les partenaires aident à suivre, retrouver, dépister et soigner les personnes infectées par le virus et collaborent avec les communautés », a ajouté la Dre Moeti. « Néanmoins, avec un virus constamment en mouvement, nous devons redoubler d’efforts pour garder une longueur d’avance. »

La Dre Moeti conclut aujourd’hui une mission de trois jours en Ouganda, au cours de laquelle elle a rencontré les autorités sanitaires du pays et les principaux partenaires, et s’est rendue à Mubende, l’épicentre initial de l’épidémie.

Pour soutenir la riposte à cette épidémie, l’OMS a déployé 80 experts et l’Organisation a fourni un appui aux autorités sanitaires pour le déploiement de 150 experts, dont plus de 60 épidémiologistes. Compte tenu de la nature infectieuse de l’Ebolavirus Soudan, des équipements de protection individuelle comprenant des blouses, des gants, des dispositifs de protection oculaire et des masques médicaux sont indispensables pour proposer des soins sécurisés aux patients. L’OMS a récemment mis 15 000 équipements de protection individuelle à la disposition de l’Ouganda, ce qui est suffisant pour protéger pendant 30 jours les travailleurs de la santé qui prennent en charge les patients admis dans les unités de traitement d’Ebola. L’Organisation a contribué à la formation de près de 1000 professionnels de la santé et membres d’équipes sanitaires de village à la recherche des contacts, de même qu’à la formation de 1155 agents de santé supplémentaires à la lutte anti-infectieuse dans les établissements de santé.

L’OMS a également lancé un appel à la mobilisation de 88,2 millions de dollars. pour lutter contre l’épidémie et soutenir la préparation à Ebola dans les pays voisins. À ce jour, seuls 20 % des fonds ont été reçus. « Des équipes d’intervention dédiées déploient des efforts incroyables en première ligne pour protéger les communautés et doivent bénéficier d’un accompagnement solide pour accomplir efficacement cette tâche essentielle. Nous ne devons pas les abandonner », a déclaré la Dre Moeti. « La force de nuisance d’Ebola est plus brutale dans les communautés dont la vie a été bouleversée et au sein des familles qui ont perdu des êtres chers. »

L’actuelle épidémie d’Ebolavirus Soudan est la cinquième du genre en Ouganda. Sept cas d’infection et quatre décès avaient été enregistrés lors de la précédente épidémie d’Ebolavirus Soudan en 2012.

Dre Moeti s’exprimait aujourd’hui lors d’une conférence de presse. Elle était accompagnée par Lt. Col Dr Henry Kyobe Bossa, Commandant en charge de la riposte à Ebola au Ministère de la Santé de l’Ouganda, et le Dr Yonas Tegegn, Représentant de l’OMS en Ouganda.

Les experts de l’OMS suivants étaient également présents : Dr Patrick Otim, Chargé de l’incident pour l’épidémie d’Ebola en Ouganda, Dre Ana Maria Henao Restrepo, Co-Cheffe du Plan directeur de la R&D, de l’OMS, Dr Walter Fuller, Chargé technique du Programme de résistance antimicrobienne, et Dr Cheick Diallo, Chargé technique de l’information stratégique.

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