L'OMS renforce la riposte à l’épidémie de maladie Ebola en Ouganda
Brazzaville - Dans le cadre d'un effort accéléré pour intensifier la riposte à l’épidémie de maladie Ebola en Ouganda, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) livre des fournitures médicales, assure la logistique et déploie du personnel pour aider les autorités nationales à enrayer la propagation du virus.
Jusqu'à présent, sept cas d'infection, dont un décès, par l'Ebolavirus Soudan – l'une des six espèces du genre Ebolavirus – ont été confirmés. En tout, 43 contacts ont été identifiés et 10 personnes suspectées d'avoir attrapé le virus reçoivent un traitement à l'hôpital régional de référence de Mubende, le district où la maladie a été confirmée cette semaine. C'est la première fois depuis 2012 que l'Ouganda détecte un cas d'Ebolavirus Soudan.
Mubende est situé dans la région centrale de l'Ouganda, à environ deux heures de route de la capitale Kampala, et se trouve le long d'une route très fréquentée menant à la République démocratique du Congo. Il y a des mines d'or dans la région, ce qui attire des personnes de différentes parties de l'Ouganda, ainsi que d'autres pays. La mobilité de la population de Mubende augmente le risque d'une éventuelle propagation du virus.
L'OMS a déployé une équipe technique dans le district de Mubende pour soutenir la surveillance, la prévention et la lutte contre l'infection et la gestion des cas. L'Organisation contribue également à l'activation des structures de surveillance dans les districts voisins et réaffecte son personnel basé dans le pays pour renforcer la riposte. En outre, cinq experts internationaux seront déployés, et d’autres les rejoindront ultérieurement si nécessaire.
« Nous agissons rapidement et de manière décisive pour mettre un terme à cette épidémie. Nos experts sont déjà sur le terrain et travaillent avec les équipes expérimentées de lutte contre Ebola en Ouganda pour renforcer la surveillance, le diagnostic, le traitement et les mesures préventives », a déclaré le Dr Abdou Salam Gueye, Directeur régional pour les urgences sanitaires au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « En Afrique, le renforcement de la préparation aux urgences sanitaires au niveau national s'avère de plus en plus indispensable pour faire face à des épidémies telles qu'Ebola. »
En raison des précédentes flambées épidémiques en Ouganda et de la menace d'importation de cas en provenance de la République démocratique du Congo voisine qui a lutté contre plusieurs épidémies, l'OMS et le Ministère de la santé ont collaboré pour de nombreuses activités de préparation. Le dernier exercice de ce type s’est tenu en août 2022, pendant lequel neuf cliniciens Ougandais ont été formés à la prise en charge des fièvres hémorragiques virales et travaillent désormais dans le cadre de la riposte.
L'OMS dispose déjà de six kits de lutte contre la fièvre hémorragique virale en Ouganda, et l'un d'entre eux a été livré à Mubende. Un kit contient suffisamment de médicaments essentiels pour maîtriser les symptômes tels que la fièvre et la déshydratation et permet de prodiguer des soins de soutien à 100 personnes. Bien qu'il n'existe aucun traitement spécifique contre l'espèce Soudan de l'Ebolavirus, l'identification des cas et le traitement précoces des symptômes augmentent considérablement les chances de survie.
Les données actuelles montrent que le vaccin ERVEBO, qui est très efficace contre l'Ebolavirus Zaïre, n'offre pas de protection croisée contre l'Ebolavirus Soudan.
Il existe au moins six vaccins candidats contre l'Ebolavirus Soudan, qui sont à différents stades de développement. Trois d'entre eux disposent de données de phase 1 (données sur la sécurité et l'immunogénicité chez l'homme) et les autres sont en phase d'évaluation préclinique.
L'équipe du plan directeur de l'OMS pour la recherche et le développement est en contact avec tous les développeurs de vaccins et coordonne un effort de collaboration impliquant des experts internationaux pour déterminer quel(s) vaccin(s) pourrait(ent) faire l'objet d'une évaluation supplémentaire au cours de cette épidémie (et si des doses répondant aux normes requises sont disponibles) si d'autres cas sont confirmés. Il existe un protocole, appelé CORE, pour leur évaluation et l'OMS discutera des prochaines étapes proposées avec les autorités ougandaises pour obtenir leur approbation.
L'OMS Afrique a tenu aujourd'hui une conférence de presse dirigée par le Dr Patrick Otim, Responsable des urgences sanitaires à l’unité de gestion des événements graves au sein du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Il était accompagné par le Dr Kyobe Henry Bbosa, Commandant des Incidents d’Ebola au Ministère de la santé de l’Ouganda, la Dre Ana Maria Henao-Restrepo, Co-Cheffe du Plan directeur de recherche & développement pour les épidémies au sein du Programme de l’OMS pour les urgences sanitaires et le Dr William A. Fischer II, Directeur des Pathogènes émergents à l’Institut pour la santé mondiale et des maladies infectieuses, Professeur auxiliaire de médecine au sein de la Division de médecine pulmonaire et des soins intensifs de l’Université de Caroline du Nord, aux États-Unis.
Chargée de relations avec les média
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
Email: dalalm [at] who.int (dalalm[at]who[dot]int)
Tél : +254 703 254 761 (WhatsApp)
Communications Manager
WHO Regional Office for Africa
Email: okas [at] who.int (okas[at]who[dot]int)
Tel: +242 06 508 1009