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4 023 732
cas cumulés de COVID-19 depuis le 5 mars 2020.
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102 246
décès dus à la COVID-19 depuis le 27 mars 2020.
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↓
Le nombre de cas de COVID-19 diminue d’un mois à l’autre depuis mai 2022, à la suite de la cinquième vague induite par le variant Omicron depuis le 5 mars 2020.
L’Afrique du Sud donne un second souffle à sa riposte à la COVID-19
À compter du 16 octobre 2022
Pretoria – Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’Afrique du Sud a enregistré le plus grand nombre de cas d’infection par le virus de la COVID-19 sur le continent. Durant toute la crise, le pays a intensifié les mesures de lutte contre la pandémie afin de réduire efficacement le nombre de cas et de décès, et de protéger la santé des populations. Pour soutenir les efforts de l’Afrique du Sud, l’OMS a déployé une équipe de 35 experts afin d’aider à renforcer la riposte au niveau des provinces et des districts.
L’équipe d’experts était composée d’épidémiologistes, de spécialistes de la lutte anti-infectieuse, de la vaccination, des soins cliniques, de la gestion des données, de la communication sur les risques et de l’engagement communautaire.
Les domaines clés qui ont joué un rôle déterminant dans la riposte de l’Afrique du Sud à la pandémie comprennent le renforcement de la coordination de la lutte contre les épidémies, une approche décentralisée consistant à déployer des épidémiologistes dans les districts, l’adaptation de la riposte dans les zones à forte infection, la production de données épidémiologiques locales pour surveiller la résurgence, ainsi que le déploiement des vaccins sur le terrain. Ces efforts ont donné de bons résultats puisque les cas, les admissions et les décès ont diminué au cours des cinq vagues de la pandémie.
Bloemfontein – C’est avec beaucoup de fierté que les responsables du Ministère de la santé de la province sud-africaine de Free State évoquent leur riposte à la COVID-19. Selon eux, le leadership, l’innovation et les partenariats ont été déterminants dans l’efficacité de la lutte contre la pandémie et ont permis à la province de figurer parmi celles ayant réalisé la plus large couverture vaccinale du pays.
La riposte à la COVID-19 a été centralisée dans un premier temps au niveau provincial. Les districts recueillaient les données sur papier, envoyaient les chiffres au niveau de la province, où des fonctionnaires les analysaient et donnaient des directives aux districts qui organisaient alors, en conséquence, la riposte à une épidémie. Cependant, à cause de la lenteur de cette longue procédure, au moment où des mesures étaient prises sur le terrain, le nombre d’infections était déjà élevé et les décès se multipliaient. « Nous avons vite compris que cette approche ne pouvait pas tenir sur le long terme », explique Priscilla Monyobo, point focal de l’Organisation mondiale de la Santé au niveau de la province.
Les principales mesures de riposte à la pandémie, notamment la coordination, la surveillance épidémiologique, la recherche des contacts, les enquêtes sur les flambées de cas, la gestion et l’analyse des données, la lutte anti-infectieuse, la participation communautaire et la vaccination, ont été transférées au niveau du district en juillet 2020. L’approche décentralisée a permis une détection plus rapide des flambées de cas et un meilleur ciblage des interventions. Par exemple, des procédures normalisées d’investigation sur les cas élaborées à l’intention des équipes de district ont permis de réduire à 24 heures le délai d’ouverture des investigations, contre 72 heures lorsqu’elles étaient gérées au niveau provincial. Les foyers de contamination ont été détectés rapidement et les districts ont mieux cerné le contexte de leur évolution dans certains cas.
Lire la suiteBandile Ntombela
Directeur de l’information et de la technologie au Ministère de la santé de la province de Free State.
Lejweleputswa – L’industrie minière est un secteur important de l’économie sud-africaine. Comme une grande partie de l’économie, l’industrie minière a été durement touchée par la pandémie de COVID-19, entraînant une baisse de la production et des pertes en vies humaines. Pour protéger la santé des travailleurs, les mines ont mis en place des mesures préventives et collaborent avec les autorités sanitaires pour enrayer d’éventuelles infections généralisées.
Chez Harmony Gold Mines, dans le district de Lejweleputswa (province de Free State), un système robuste de gestion des épidémies a permis d’identifier les cas à temps et de les orienter rapidement vers des services de soins. La vaccination a également été un succès : plus de 80 % des salariés d’Harmony ont achevé la série de primovaccination et 34 % ont reçu une dose de rappel.
Bukiwe Mangutyana
Employée de la mine
Vaccination contre la COVID-19 en Afrique du Sud
Pretoria – L’Afrique du Sud a lancé la vaccination contre la COVID-19 en février 2021, en ciblant dans un premier temps les populations à haut risque telles que les travailleurs de la santé, les personnes âgées de plus de 50 ans et les personnes présentant des comorbidités. À mesure que la vaccination s’intensifiait, le pays en élargissait l’accès, et le vaccin contre la COVID-19 est désormais disponible pour toutes les personnes âgées de plus de 12 ans.
L’OMS a apporté son appui aux autorités sanitaires dans la conception des outils et des mesures permettant d’analyser les campagnes de vaccination et de formuler des recommandations en vue de les améliorer. Dans la province du Limpopo, par exemple, qui fait partie des provinces d’Afrique du Sud où la couverture vaccinale est élevée, les équipes d’appui de l’OMS ont conçu des outils d’enregistrement et de suivi de la vaccination pour soutenir le déploiement des vaccins.
Afin d’améliorer davantage la couverture en Afrique du Sud, la vaccination contre la COVID-19 est de plus en plus intégrée au sein des services de soins de santé primaires, afin que les patients se voient systématiquement proposer la vaccination contre la COVID-19 par le personnel de santé lorsqu’ils se rendent dans un établissement pour d’autres maladies et affections.
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37.7
millions de doses de vaccin anti-COVID-19 administrées.
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3.76
millions de doses de rappel ont été administrées.
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51.4%
de la population adulte (18 ans et plus) ont complété la série de primovaccination.
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72.3%
des adultes de plus de 60 ans ont complété la série de primovaccination. Au 13 octobre 2022
Au 13 Octobre 2022
Lucy Ramongalo
Directrice adjointe chargé de la conformité aux normes, Ministère provincial de la santé de l’État-Libre.
Xhariep ‒ Vuyelwa Mnyameni a contracté la COVID-19 en juin 2020. Elle se souvient parfaitement à quel point la maladie l’avait mise à mal. « Je me suis juste accrochée pour les enfants », dit-elle, rappelant qu’elle a dû quitter son domicile pour se mettre en quarantaine sur l’un des sites officiels de la province de Free State pendant 15 jours, loin de sa famille.
Lorsque le vaccin contre la COVID-19 est devenu disponible près d’un an plus tard, elle a été parmi les premiers à se faire vacciner. « Je leur ai dit « vous savez quoi ? Ce que j’ai ressenti l’année dernière, je ne veux plus y faire face » », déclare-t-elle. « Pour que mon corps se porte bien et se défende, je n’ai pas perdu du temps pour me faire vacciner. J’étais juste contente que le vaccin soit là et que je pouvais le prendre. »
Elle a achevé sa série de primovaccination et se rend au dispensaire de Mamello pour recevoir sa dose de rappel, et faire administrer à sa fille de trois mois le vaccin prévu au calendrier de vaccination des enfants. Cette mère de deux enfants est en congé de maternité et reprendra son travail de commis administratif dans le plus grand hôpital du district.
Le dispensaire de Mamello est situé dans une zone rurale reculée du district de Xhariep, dans la province de Free State, à plusieurs heures de la principale ville. C’est un guichet unique qui permet aux usagers de recevoir toute une gamme de soins de santé primaires, y compris la vaccination contre la COVID-19. « Nous fournissons à la communauté rurale tous les services que l’on trouve dans un hôpital en ville. Nous nous assurons que la zone rurale les reçoit également », explique Ntswaki Lephokwane, infirmière dans ce centre de santé. « Le problème ici est que les gens sont pauvres, et vous ne pouvez pas y faire grand-chose, sinon prendre au moins soin de leur santé. Ça représente beaucoup. »
Vuyelwa Mnyameni
Mère de deux enfants
Limpopo - La décentralisation du déploiement sur le terrain a été l’une des stratégies qui a permis de doper la campagne de vaccination contre la COVID-19 en Afrique du Sud. Les autorités sanitaires provinciales ont déployé des équipes dans les communautés pour assurer une adoption accrue du vaccin.
Les équipes de santé mobiles s’inscrivent dans une stratégie plus large du pays visant à freiner l’infection par la COVID-19. En plus de la vaccination, les équipes fournissent des services tels que les dépistages du VIH, de la tuberculose, du cancer du col de l’utérus, la prise en charge des affections mineures et fournissent également des conseils en matière de nutrition.
« La province du Limpopo a administré plus de 3,6 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 et nous avons administré au moins une dose de vaccin à 54 % de la population adulte », déclare le Dr Tumiso Malatji, responsable de la lutte contre la COVID-19 au Ministère provincial de la santé du Limpopo. Tout le monde a participé, y compris les leaders communautaires, les partenaires et les hauts responsables de la province.
Masegare Isack Shai est responsable communautaire dans la ville de The Willows dans le district de Mopani. Puisqu’il est âgé de 60 ans, il a été l’un des premiers à se faire vacciner. « Nous avons prêché par exemple en disant aux gens que nous sommes vaccinés, que le vaccin ne peut pas vous tuer, qu’il ne peut pas vous faire du mal », déclare-t-il à propos de lui-même et de ses collègues chefs de communauté.
Tout le monde s’accorde à dire que le leadership est venu d’en haut. La Dre Phophi Ramathuba, Membre du Conseil exécutif chargée de la santé dans la province du Limpopo, a participé à la campagne, en administrant les vaccins et en renforçant la confiance dans les vaccins. « Je dois assurer le leadership politique. Et le leadership politique consiste à joindre l’acte à la parole », précise-t-elle.
Leading COVID-19 vaccination in South Africa
Tzaneen ‒ Westfalia Fruit Estate est situé à la périphérie de Tzaneen, dans la région nord-ouest de la province du Limpopo en Afrique du Sud. L’extérieur calme de la ferme cache son importance dans le secteur agricole sud-africain. Il s’agit du plus grand producteur d’avocats du pays qui sont exportés vers des destinations que ses ouvriers n’ont vues que sur les écrans de cinéma.
À l’intérieur, la ferme est en effervescence. Aujourd’hui, le service de santé du district propose des services de santé mobiles sur une pelouse juste à l’extérieur de la principale zone de production. Un large éventail de services de santé primaires, y compris la vaccination contre la COVID-19, est proposé aux ouvriers. Ils font la queue pour la vaccination, les tests de dépistage du VIH, les frottis vaginaux, les maladies bénignes mineures et peuvent même consulter un diététicien. Des tentes de fortune sont disposées comme un vrai dispensaire, rendant les services de santé facilement accessibles aux milliers de travailleurs saisonniers de la ferme.
Wilson Molekoa est responsable de la production alimentaire à la ferme. Ingénieur originaire de Pretoria, la capitale politique de l’Afrique du Sud, il a fini par aimer le rythme de la vie rurale. « On se sent tout petit ici dans la nature. Je suis un garçon de la ville, la vie en milieu rural m’a permis de comprendre l’importance de préserver notre environnement », dit-il.
Wilson Molekoa
Responsable de la production alimentaire