Des efforts de lutte intensifiés contribuent à la réduction du tabagisme dans la Région africaine

Des efforts de lutte intensifiés contribuent à la réduction du tabagisme dans la Région africaine


Brazzaville – La consommation de tabac chez les adolescents dans la Région africaine a baissé de 18 % environ entre 2020 et 2022, et de 46 % sur la même période chez les adultes, grâce aux mesures fortes prises par les pays pour réduire la consommation de tabac.

D’après la cinquième édition du rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’évolution de la prévalence de la consommation de tabac 2000-2030 publiée en janvier 2024, la Région africaine est sur la bonne voie pour atteindre une réduction relative de 30 % de la prévalence de la consommation de tabac d’ici à 2025, par rapport à la situation qui prévalait en 2010. En outre, 22 des 56 pays du monde qui sont sur la bonne voie pour atteindre la cible de la réduction de la prévalence du tabagisme sont africains. En 2014, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une cible de 30 % de réduction relative de la consommation du tabac.

Avec l’appui de l’OMS et des partenaires, les pays de la Région africaine ont adopté des lois et réglementations fortes en matière de lutte antitabac. Les mesures prises comprennent des contrôles stricts pour contrecarrer les stratégies de commercialisation des produits nouveaux et émergents à base de tabac et de nicotine, dont bon nombre sont conçus pour attirer les jeunes. Cette année, la Journée mondiale sans tabac est commémorée sur le thème « Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac ». Ce thème vise à intensifier les efforts à l’échelle mondiale afin de protéger les jeunes d’une part, contre les produits du tabac et la nicotine qui sont nocifs pour leur santé, et d’autre part contre les pratiques manipulatrices que l’industrie du tabac utilise pour vendre ses produits à la jeunesse.

« Les pays de la Région africaine réalisent des progrès remarquables dans la mise en place de mesures contre la consommation de tabac et pour la protection des populations contre les effets nocifs du tabagisme. Nous devons désormais capitaliser sur cette dynamique qui s’amplifie pour garantir un avenir plus sain à la jeune génération », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Dans la Région africaine, 96 % des pays ont déjà ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. L’île Maurice est devenue le premier pays africain à se conformer à toutes les prescriptions figurant dans la stratégie MPOWER élaborée par l’OMS dans le but de réduire la demande de tabac. Ce pays est aussi le premier de la Région à appliquer le principe des emballages neutres pour les paquets de cigarettes.

De plus, 37 pays africains appliquent désormais des interdictions de fumer dans les lieux publics, 14 pays ayant même institué l’ensemble des lois qui interdisent de fumer dans tous les lieux publics. 16 autres pays ont introduit des mises en garde sanitaires graphiques sur les produits du tabac, ce qui constitue une mesure d’un bon rapport coût-efficacité, doublée d’un puissant outil de sensibilisation du grand public aux risques sanitaires associés au tabagisme. En Mauritanie, cette mesure a contribué à réduire la consommation de tabac chez les personnes âgées de 14 à 64 ans de 18 % en 2012 à 10 % en 2021. 

En utilisant le coût comme un facteur de dissuasion, l’OMS a fourni un appui aux pays pour qu’ils puissent instaurer des politiques d’imposition progressive des produits du tabac, ce qui a fait augmenter leurs prix dans 13 pays au cours des cinq dernières années. Ainsi, la proportion moyenne de la taxe dans le prix de détail appliqué pour la majorité des marques de produits du tabac a augmenté dans la Région, passant de 37 % en 2016 pour s’établir à 41 % en 2023.

L’OMS a également introduit des mesures innovantes pour combattre la production accrue de feuilles de tabac, encourageant plus de 5000 cultivateurs de tabac à se tourner vers des cultures alternatives au Kenya et en Zambie. Cette démarche présentait le double avantage de réduire la production de tabac tout en favorisant la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la protection de l’environnement, ainsi que l’autonomisation des femmes et l’équité entre les genres.

Alors que l’on assiste à une diminution de la consommation du tabac dans la Région africaine, force est de reconnaître que la croissance démographique rapide empêche de réduire de façon encore plus notable le nombre de consommateurs du tabac, comme le souligne le rapport de l’OMS.

Il est impératif que l’accent soit mis sur des réductions supplémentaires de l’incidence du tabagisme chez les adolescents, compte tenu du fait que la pérennité de l’industrie du tabac et de la nicotine est fortement tributaire du recrutement de nouveaux et jeunes consommateurs. L’industrie du tabac continue de cibler la Région africaine en tant que destination porteuse où investir, non seulement à cause de la jeunesse de sa population, mais aussi du fait de ses économies en croissance rapide, de sa main-d’œuvre « bon marché » et de l’accès à la terre pour la culture du tabac.

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TABI Marriane Enow
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