Une intervention d’urgence est requise pour accélérer les progrès en matière de santé mentale dans la Région africaine

Une intervention d’urgence est requise pour accélérer les progrès en matière de santé mentale dans la Région africaine

Brazzaville – La Région africaine a accompli des progrès ces dix dernières années vers le renforcement des systèmes de santé mentale, notamment grâce à des investissements destinés à améliorer les soins, à étoffer les effectifs du personnel de santé et à soutenir les politiques nationales qui régissent la prestation de services d’importance vitale. Cela dit, les progrès restent lents et des efforts supplémentaires s’avèrent nécessaires pour relever les défis liés à la santé mentale et assurer le bien-être des populations.

Parmi les avancées notables réalisées dans la Région figurent une amélioration de 14 % du rapport entre le nombre de spécialistes de la santé mentale et celui des populations au cours des six années précédant 2020, et l’introduction en 2020 d’une formation dans le domaine des soins de santé mentale ciblant les agents de soins de santé primaires dans 79 % des pays de la Région africaine. Les dépenses publiques consacrées à la santé mentale dans la Région ont également augmenté, passant de 0,1 à 0,46 dollar É.-U. par habitant entre 2014 et 2020.

En outre, 28 % des pays de la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont intégré la santé mentale et le soutien psychosocial dans leurs plans de préparation aux crises sanitaires futures. Il convient de relever que les trois quarts de ces pays disposent d’une politique nationale sur la santé mentale et que 57 % se sont dotés de lois sur la santé mentale conformes aux instruments internationaux relatifs aux droits humains, contre 31 % en 2014.

Malgré ces progrès, des défis perdurent dans la prestation de services et de programmes de soins de santé adaptés aux problèmes mentaux, neurologiques et de toxicomanie. On peut notamment citer une sensibilisation insuffisante, la stigmatisation de la santé mentale, le nombre limité d’investissements financiers structurés dans la prise en charge des troubles mentaux, neurologiques et de toxicomanie, ainsi qu’une intégration inefficace de la santé mentale dans les soins de santé primaires. En outre, on note une faible collaboration multisectorielle dans la lutte contre les risques psychosociaux et les facteurs favorisant la mauvaise santé mentale, tout comme la faiblesse des systèmes d’information sur la santé mentale et l’insuffisance de la recherche sur la santé mentale dans la Région.

« Malgré des avancées dans les efforts qu’ils font pour s’attaquer aux problèmes de santé mentale, les pays doivent de toute urgence accélérer leur action pour mieux protéger et promouvoir la santé mentale », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Nous œuvrons en étroite collaboration avec les pays pour renforcer les interventions en faveur d’une intervention intégrée en faveur de la santé mentale et enclencher un processus de transformation qui débouchera sur une meilleure santé mentale pour toutes et tous ».

Cette année, le slogan retenu pour la Journée mondiale de la santé mentale, « La santé mentale sur le lieu de travail », met en lumière le lien fondamental qui unit la santé mentale et l’activité professionnelle. Les déterminants sociaux de la santé tels que le stress lié au travail causé par la discrimination, une rémunération insuffisante, le harcèlement ou les intimidations peuvent constituer des risques importants pour la santé mentale, au même titre que le sentiment de manque de contrôle ou d’autonomie.

Sur les 47 États Membres de la Région africaine de l’OMS, huit seulement ont créé des programmes de prévention et de promotion de la santé mentale sur le lieu de travail. De plus, seuls trois de ces pays ont instauré une coopération active entre les services gouvernementaux de santé mentale et les ministères ou structures responsables du travail et de l’emploi.

Pour favoriser l’accès aux services, l’Organisation mondiale de la Santé fournit un appui aux pays pour qu’ils puissent décentraliser et intégrer la santé mentale dans les soins de santé primaires. Cet accompagnement concerne aussi l’intégration de la santé mentale dans d’autres services de santé tels que le programme de développement du jeune enfant, en cours d’exécution au Kenya, au Mozambique et en République-Unie de Tanzanie. S’agissant des politiques relatives à la santé mentale, l’Organisation collabore avec les gouvernements pour adopter une approche fondée sur les droits, à l’image du programme en cours de mise en œuvre au Ghana et au Zimbabwe. Dans le même ordre d’idées, il convient de mentionner qu’il existe un programme dédié à la santé de l’enfant et de l’adolescent organisé conjointement par l’OMS et par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Ce programme est en cours de mise en œuvre en Côte d’Ivoire et au Mozambique.

Pour ce qui les concerne, les gouvernements s’engagent en outre dans des initiatives visant à renforcer les services de santé mentale. En 2022, les pays africains ont adopté le Cadre régional pour renforcer la mise en œuvre du Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 dans la Région africaine de l’OMS. Ce Cadre régional en appelle à des investissements dans la coordination, la collaboration et les partenariats multisectoriels en faveur de la santé mentale, en tenant compte des travailleurs, de leurs représentants et des employeurs. Il préconise par ailleurs l’établissement de stratégies de prévention du suicide basées sur des données probantes, la lutte contre la stigmatisation, ainsi que l’adoption de politiques et de réformes législatives conformes aux normes internationales en matière de droits humains, entre autres initiatives, le but étant de relever de façon complète les défis liés à la santé mentale.
 

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