Message du Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre 2018

Le 10 octobre chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de la santé mentale dont le but est d’attirer l’attention sur l’importance de la santé mentale. Cette année le thème retenu est « Les jeunes et la santé mentale dans un monde en mutation ».

L’adolescence et les premières années de la vie d’adulte sont une période de changements – changement d’école, départ du domicile familial, et entrée dans la vie active. Pour beaucoup de personnes, cette période peut être stressante et anxiogène, et ces sentiments peuvent entraîner de graves maladies mentales s’ils ne sont pas identifiés et pris en charge à temps.

Dans le monde, 10 à 20 % des enfants et des adolescents souffrent de troubles mentaux. La dépression est la troisième cause de maladies mentales et de handicap chez les adolescents dans le monde, alors que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15 – 29 ans. Dans la Région africaine, environ 5 % des moins de 15 ans, souffre de troubles mentaux. La moitié des maladies mentales commence à l’âge de 14 ans, mais la plupart des cas ne sont pas détectés et traités, avec de graves conséquences à long terme pour la santé mentale.

Dans un monde en mutation, l’expansion des technologies en ligne présente assurément de nombreux avantages, mais elle peut aussi accroître la pression lorsque les gens ressentent la nécessité de rester connectés en permanence. Dans les situations d’urgence humanitaire, les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à la détresse mentale et aux maladies mentales. L’usage nocif de l’alcool et de drogues illicites par les adolescents favorisent les comportements à risque comme la violence, les rapports sexuels non protégés et la conduite dangereuse. Souvent, les enfants et les adolescents qui souffrent de troubles mentaux sont stigmatisés et leur accès  aux soins de santé et à l’éducation est limité, en violation de leurs droits humains.

Malgré les progrès accomplis par les pays africains, beaucoup peut être encore fait pour renforcer la résilience dès le plus jeune âge afin de prévenir les souffrances et les maladies mentales chez les adolescents et les jeunes adultes, et prendre en charge leur rétablissement. La santé mentale est essentielle pour l’état de santé en général et la réalisation des Objectifs de développement durable.

L’OMS a mis au point des outils pour aider les parents, les soignants et les enseignants à préparer les enfants et les adolescents à la vie active, afin de les aider à relever les défis du quotidien. Nous préconisons la formation continue des agents de soins de santé primaires afin de leur permettre de détecter et de prendre en charge les problèmes courants de santé mentale au sein des communautés. L’intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaires est une priorité pour l’OMS.

Au moment où nous célébrons la Journée mondiale de la santé mentale, je lance un appel aux gouvernements afin qu’ils élaborent et renforcent des programmes fondés sur des données factuelles ciblant  les jeunes, avec l’appui des décideurs et des gestionnaires de programmes nationaux. Nous invitons les gouvernements, les partenaires intéressés et la société civile à poursuivre la collaboration avec l’OMS afin d’améliorer la réponse aux besoins sanitaires des adolescents.

Ensemble, nous pouvons contribuer au bien-être mental de tous, parce qu’il n’y a pas de santé sans santé mentale.