EBOLA: l'OMS forme 150 prestataires  de Mbandaka afin d’améliorer la prévention et le contrôle des infections dans les formations sanitaires locales.

EBOLA: l'OMS forme 150 prestataires  de Mbandaka afin d’améliorer la prévention et le contrôle des infections dans les formations sanitaires locales.

 

MBANDAKA, 19 JUIN 2018. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a débuté lundi à Mbandaka une formation qui durera trois jours visant à renforcer les capacités de 150 prestataires des formations sanitaires qui couvrent les trois zones de santé (Bolenge, Mbandaka et Wangata) pour une meilleure compréhension des pratiques de base ou précautions standard et complémentaires devant un cas suspect de la maladie à virus Ebola.  

 

L’objectif est également de préparer prioritairement les établissements de soins lors d’une suspicion potentielle de ce virus mortel à faire correctement le triage, l’identification des patients et leur prise en charge, ou tout simplement à gérer les cas suspects éventuels  - prise de température, prélèvement du sang pour analyse au laboratoire, etc. - ainsi que l’application des pratiques de nettoyage et d’élimination des déchets en toute sécurité dans tous les lieux de soins.  

 

‘‘La survenue de la maladie à virus Ebola ici à Mbandaka en mai dernier était une situation de risque majeur auquel nous n’étions pas bien préparés avant. Nous étions inexpérimentés et très exposés à cette pathologie infectieuse pour prendre correctement en charge un cas, car comme vous le savez,  en matière d'infections hospitalières, le risque zéro n'existe pas,’’ reconnaît le Dr Pepy Mowengo, Médecin chef de zone de Bolenge.

 

Avec cette formation initiée par l’OMS, en appui aux efforts du Ministère de la Santé pour contenir l’épidémie qui s’est déclarée depuis le 08 mai dernier, ‘‘nous allons augmenter nos connaissances dans la prévention et le contrôle des infections en milieu hospitalier face à des flambées similaires, tout en renforçant la vigilance de manière durable et permanente,’’ ajoute-t-il.  

 

A Bikoro, à plus de 130 kilomètres plus au sud de Mbandaka, des infirmiers en première ligne avaient dû être infectés par la maladie à virus Ebola pour avoir tenté de sauver la vie des patients à l’hôpital général de référence. ‘‘Il y a eu deux infirmiers touchés lors de la prise en charge des patients testés positifs à Ebola : un infirmier en était décédé, tandis qu’un autre s’en était sorti comme survivant après son traitement,’’ précise le Dr Michel Mbo Mabele, Médecin traitant à l’hôpital général de référence de Bikoro.

 

Ce témoignage trouve aujourd’hui un écho particulier et constitue l’une des raisons essentielles pour lesquelles ‘‘l’OMS veut apporter sa contribution pour les acteurs de soins dans un contexte normal ou en cas d'épidémie de type émergent comme Ebola, afin qu’ils sachent d’abord se protéger eux-mêmes avant de sauver la vie des patients,’’ souligne le Dr Jean-Paul Ngandu, consultant de l’OMS et spécialiste en prévention et contrôle de l’infection (PCI). A ce titre, ‘‘l’atelier organisé va accompagner efficacement les changements attendus chez les prestataires à travers ces pratiques de base applicables lors des interventions ou activités de soins aux patients comme une contribution de l’OMS à la réponse à ce besoin identifié pour les futures flambées,’’ note le Dr Ngandu.

 

‘‘Dans une épidémie comme celle d’Ebola que nous venons de connaître à Mbandaka, nous avons compris l’importance de maîtriser les bonnes pratiques – entre autres les précautions additionnelles contre la transmission par contact lors du placement d’un patient atteint d’Ebola dans un centre approprié et géré par un personnel qualifié en la matière - afin de protéger ce dernier d’être en contact avec les autres membres de la communauté et éviter toute contamination potentielle de la maladie,’’ estime de son côté le Dr Olivier Makunzo, médecin traitant à l’hôpital général de référence de Bolenge.

 

Dès le mois de mai 2018, cette dernière formation sanitaire avait identifié une dizaine de contacts sous surveillance pour avoir côtoyé un patient confirmé positif.  Ce dernier était décédé quelques jours plus tard.

 

‘‘Je connais bien l’histoire de ce patient qui avait fait cinq jours dans notre établissement sanitaire avant sa référence à l’hôpital général de Wangata,’’ se souvient Mme Angèle Bokundoso, infirmière chef de service de la médecine interne à l’hôpital de Bolenge. ‘‘Je l’avais pratiquement examiné à mains nues, puis j'ai assuré le suivi de sa prise en charge sans la combinaison de protection individuelle. Je voulais voir la conjonctive palpébrale et déterminer s’il avait l’anémie. Après, j’ai eu l’information qu’il était venu de l’épicentre de l’épidémie d’Ikoko-Ipenge, et qu’il était donc atteint de la maladie à virus Ebola. J’étais donc devenue un contact et j’avais très peur,’’ ajoute-t-elle.

 

Ayant été en première ligne, l’infirmière avait pu bénéficier d’un vaccin anti Ebola (VSV-ZEBOV) dès le 23 mai, deux jours après le lancement de la campagne de vaccination préventive des personnes à haut risque dans la ville de Mbandaka. ‘‘Je pense à mon avis que j’ai eu la vie sauve grâce à ce vaccin qui a permis d’interrompre la chaîne de transmission,’’ note Angèle Bokundoso.

 

La campagne de vaccination contre la maladie à virus Ebola a été lancée lundi 21 mai 2018 dans le chef-lieu provincial de l’Equateur, presque deux semaines après la déclaration de l’épidémie par le Ministre de la Santé. L’Organisation mondiale de la Santé avait fourni à la RDC plus de 7500 doses de vaccins en prévision d’une propagation à large échelle dans la province et dans d’autres villes de la RDC.

 

‘‘Désormais, avec de nouvelles compétences que nous recevons aujourd’hui comme une norme à respecter en tout temps,  je considère que les mesures de prévention simples telles que l’hygiène stricte des mains, l’utilisation d’une solution hydroalcoolique de désinfection des mains, le port de gants et des masques chirurgicaux pour les soignants, la manipulation sécuritaire du matériel piquant tranchant etc. permettent de renforcer la prévention des infections associées aux soins en milieu hospitalier, surtout quand nous prenons en charge des patients à haut risque,’’ se rassure-t-elle. 

 

L'OMS prévoit d'autres formations en cascade de ce type pour un total de 1500 prestataires des établissements sanitaires publics, incluant également les structures privées dans toute la ville de Mbandaka. 

 

NOTE AUX REDACTIONS. A la date du 17 juin 2018, le Ministère de la Santé de la RDC a notifié à l’OMS un total cumulé de 62 cas dans la région de l’Equateur, dont 38 confirmés au laboratoire, 14 probables, 10 suspects et 28 décès. Au moins 24 personnes ont été guéries de la Maladie à Virus Ebola depuis le début de l'épidémie. Depuis le lancement de la vaccination le 21 mai dernier, plus de 3,017 personnes ont été vaccinées, dont 829 à Mbandaka, 726 à Bikoro, 1,374 à Iboko, 77 à Ingende et 11 à Kinshasa. 

 

Il est aussi essentiel de rappeler que depuis le début de cette épidémie, plus de 1700 contacts ont été enregistrés. Ce sont des personnes qui étaient potentiellement exposées à la maladie à virus Ebola, et ont été informées de la nécessité de prendre le vaccin pour se protéger. Il est essentiel de rappeler que depuis le début de cette épidémie, plus de 1700 contacts ont été enregistrés. Ce sont des personnes qui étaient potentiellement exposées à la maladie à virus Ebola, et ont été informées de la nécessité de prendre le vaccin pour se protéger. 

 

 

Version Web : http://newsletters.cod.afro.who.int/drcflyer/1l4361353ue

 

 

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