Les cadres du Ministère de la Santé outillés sur la santé et droits sexuels et de la reproduction
Pour une meilleure prise en compte des droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans les plans et orientations stratégiques nationaux, l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires (ANSSP) avec l’appui technique et financier de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), a renforcé les capacités des cadres du Ministère de la Santé du 18 au 21 Mai 2021 à Porto-Novo (Bénin).
Cet atelier d’orientation des acteurs la chaîne de décision du Ministère de la Santé a été également l’occasion de passer en revue la situation de la santé sexuelle et reproductive et droits connexes des femmes, des filles et des familles et les stratégies pour son amélioration en vue d’une réduction significative du ratio de mortalité maternelle au Bénin.
En effet, selon l’OMS, plus de 47 millions de femmes en Afrique, ont des besoins non satisfaits en matière de contraception. Une situation qui se traduit par plus de 15 millions de grossesses non désirées par an sur le continent, doublée d’une incidence élevée des infections sexuellement transmissibles (IST) avec plus de 63 millions de nouveaux cas annuels d’IST guérissables dans la région africaine (chlamydia, gonorrhée, syphilis, trichomonase).
Par ailleurs, l’Afrique affiche une forte incidence du cancer du col de l'utérus, soit 100 000 nouveaux cas par an (avec plus de 61 000 décès), en raison d'un accès insuffisant à un dispositif de dépistage efficace et à des services de détection et de traitement précoces a précisé Dr Chilanga ASMANI, Responsable technique – Santé sexuelle et reproductive au Bureau régional de l’OMS-AFRO à travers sa présentation virtuelle. Cette situation est en grande partie liée au faible niveau de mise en œuvre des engagements mondiaux et régionaux en faveur de la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes dans la plupart des pays à revenu moyen et faible.
Pour Dr Thierry LAWALE, DG de l’ANSSP, l’état des indicateurs de santé et droits sexuels et reproductifs du Bénin est peu reluisant malgré les initiatives en cours. Effet, selon les Enquêtes démographiques et de santé 2017-2018, le Bénin enregistre 391 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes (NV) soit environ 1500 femmes béninoises qui perdent la vie chaque année en donnant la vie. Les besoins non satisfaits en planification familiale restent élevés, taux de fécondité élevé chez les adolescents. Des facteurs liés à la faible capacité du système de santé en termes de disponibilité et succès limité liés aux services et soin en santé sexuelle et reproductive de qualité surtout au profit des populations pauvres et jeunes non scolarisés.
En vue de renverser la tendance, le Bénin bénéficie l’initiative quadriennale de l’OMS de promotion et de protection de la santé sexuelle, reproductive et droits connexes (SRHR) qui est à sa 3ème année, de mise en œuvre.
Selon Dr Souleymane ZAN, Conseiller technique sur la Santé sexuelle et Reproductive au bureau pays de l’OMS, représentant le Représentant Résident par intérim de l’OMS, « cette initiative qui a été lancée dans le cadre de la Couverture sanitaire Universelle (CSU) soutient prioritairement les pays qui ont un lourd fardeau de grossesses non désirées et d’avortements non sécurisés et qui ont exprimé le besoin et la volonté d’œuvrer pour un plus large accès aux services d’avortements sécurisés y compris les méthodes contraceptives et soins après avortement. »
« L'impact de la santé et des droits sexuels et de la reproduction sur la vie des familles et des communautés est considérable. En tant qu’acteurs travaillant pour la santé, nous avons une opportunité incroyable de construire des systèmes résilients en nous concentrant sur certains des droits les plus fondamentaux des individus, y compris le droit de décider si et quand avoir des enfants. » a ajouté Dr Souleymane ZAN au nom de Dr Mamoudou HAROUNA DJINGAREY, Représentant Résident p.i de l’OMS empêché. Il a également invité les acteurs à créer ensemble une dynamique énergique et engagée pour l’atteinte des Objectifs pour le Développement Durable (ODD) 3 et 5 en vue d’atteindre la Couverture Sanitaire Universelle au Bénin.
Conscient des efforts à fournir, le gouvernement du Bénin à travers le Ministère de la Santé s’est engagé pour le renforcement des équipements et infrastructures sanitaires au niveau national.
« Il est temps que les actions gouvernementales en matière de Couverture Sanitaire Universelle (CSU) puissent sortir des sentiers battus et avoir un impact significatif sur les communautés du dernier kilomètre. Dans cette lignée, l’action gouvernementale est axée sur l’augmentation imminente des capacités de formation qualifiante pour doubler le nombre d’agents de santé, la médicalisation de plusieurs centres de santé d’arrondissement et de commune, la construction d’hôpitaux qui s’inscrivent dans la stratégie de développement de la couverture sanitaire universelle et annoncent des perspectives heureuses pour le secteur » a affirmé Dr Ali Imorou BAH CHABI, Secrétaire Général du Ministère de la Santé au nom de Prof Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé empêché.
Par ailleurs, le Bénin s’est également engagé à un meilleur accès de la planification familiale aux jeunes et adolescents à travers l’élargissement de l’Assurance Maladie pour tous à partir du 1er Janvier 2022.
Au terme de cet atelier, les cadres du Ministère de la Santé se sont engagés à œuvrer pour une meilleure prise en compte de la Santé et les Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR) dans les plans de travail des structures du Ministère à tous les niveaux, tout en continuant le plaidoyer pour l’adoption des textes d’application afférents à la loi. Ils ont également exhorté le bureau pays de l’OMS à appuyer la mise en place d’un module d’information sur la SDSR au profit des adolescents et jeunes sur la plateforme numérique du Ministère de la santé du Bénin.
Rappelons que l’Organisation Mondiale de la Santé, conformément à ses priorités, œuvre pour la réduction de la mortalité maternelle dans le monde notamment en Afrique subsaharienne en développant la recherche, en fournissant des recommandations cliniques et programmatiques fondées sur des données factuelles, en fixant des normes mondiales et en apportant un soutien technique aux États Membres.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : Dr Mamoudou HAROUNA DJINGAREY, Représentant Résident ai de l’OMS au Bénin, djingareyh [at] who.int; Dr Souleymane ZAN, Conseiller technique TA/SRH, Santé sexuelle et Reproductive au bureau pays de l’OMS, zans [at] who.int ; Dr Mèdéssè Thierry TOSSOU BOCO, Conseiller NPO/FPH, Promotion de la Santé de la Famille ; Dr Finagnon Ghislaine GLITHO Epse ALINSATO, Conseillère NPO/ SRHR, Santé sexuelle et reproductive et droits connexes ; M. François AGOSSOU, Conseiller NPO/HPR, Promotion de la Santé, agossouf [at] who.int (agossouf[at]who[dot]int) ; Mme Djifa L. AKOMATSRI, Chargée de Communication, akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int) et M. Abdel Hafiz GOMINA, Consultant CREC chargé de la Communication de Risque et de l’Engagement Communautaire ; gominaa [at] who.int (gominaa[at]who[dot]int)
Représentant Résident p.i. Bureau Pays OMS Bénin
djingareyh [at] who.int (djingareyh[at]who[dot]int)
Email: agossouf [at] who.int (agossouf[at]who[dot]int)
Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)