Médecins traditionnels, acteurs de la surveillance des maladies
Yaoundé- Le Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Cameroun a saisi le prétexte de la journée africaine de la médecine traditionnelle pour rappeler aux pratiquants leur importance dans l’accompagnement des politiques de santé. Parce qu’ils sont en contact avec les communautés à la base et souvent les premiers vers qui des malades se dirigent, l’OMS a voulu capitaliser leurs interactions avec les communautés.
En marge des manifestions de la journée africaine de la médecine traditionnelle, une séance de travail a eu lieu à l’esplanade du Musée national à Yaoundé, le 30 août 2024. Ce cadre d’échange a permis à l’OMS de présenter les maladies évitables par la vaccination sous surveillance active au Cameroun, pour lesquelles il n’y a pas de traitement spécifique. Il s’agit de la poliomyélite, de la rougeole, de la fièvre jaune et du tétanos néonatal. Détectées tôt au sein d’une communauté, elles peuvent être circonscrites et des millions de vie préservées.
La surveillance épidémiologique a pour but de détecter rapidement les cas en vue d’une riposte appropriée. Pour l’OMS, les médecins traditionnels peuvent être des acteurs importants.
A l’issue de la causerie qui s’est tenue en présence des responsables du Ministère de la Santé publique (MINSANTE), des supports d’information et de sensibilisation constitués de flyers et autres affiches leur ont été remis. Ils sont priés d’y inscrire le numéro du point focal surveillance ou du responsable du centre de santé le plus proche. Cette approche, du point de vue l’OMS, permettra de collecter rapidement des données sur les maladies sous surveillance active suscitées.
Une méthodologie appréciée aussi par les pratiquants de la médecine traditionnelle.
« Le visuel est très important. On retient vite ce qu’on voit. Ces supports vont nous permettre non seulement de sensibiliser, mais aussi a mobilisé ma communauté sur ces maladies sous surveillance. Ils nous permettront de connaître ces maladies et surtout de les prévenir », explique Owoundi Nkoa, responsable du Pôle médecine et pharmacopée traditionnelle dans le département du Mfoundi (Yaoundé).
« Je vais afficher les supports de communication remis par l’OMS dans mon Centre. Cela va permettre aux personnes qui me fréquentent d’avoir une idée sur les maladies comme la poliomyélite », renchérit le Dr Acha Vincent Njeck, naturaliste et responsable de Anata Health Foundation International.
« La vaccination est très importante. Les vaccins sont agréés par l’OMS et c’est pour le monde entier. Ils ont subi tous les tests nécessaires. La polémique sur les vaccins naît parce qu’il y a des personnes qui développent des allergies, c’est le principal problème. Les effets secondaires sont généralement mineurs. Les affiches vont nous aider à sensibiliser davantage », soutient Baaboh Fokunang, président du Conseil national des tradipraticiens.
La 22e journée africaine de la médecine traditionnelle s’est célébrée au Cameroun, le 31 août 2024. A Yaoundé plus d’une centaine de pratiquants de la médecine traditionnelle se sont mobilisés comme à l’accoutumée. L’apothéose de la kyrielle d’activités organisées a été la visite des stands sous lesquels ont été exposés leur savoir-faire par les responsables du MINSANTE sous la houlette du Dr Kouakap Solange, inspecteur général des services. L’évènement a vu la présence des hommes politiques, dont le vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Kombo Gberi. Comme une réponse à l’appel incessant des pratiquants de la médecine traditionnelle, d’avoir un cadre législatif.