Faire progresser la lutte contre le cancer du col de l’utérus en République démocratique du Congo

Faire progresser la lutte contre le cancer du col de l’utérus en République démocratique du Congo

Kinshasa, 16 novembre 2024 – Selon les données les plus récentes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en 2022, la République Démocratique du Congo (RDC) a enregistré environ 9000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et près de 6000 décès étaient attribués à cette maladie dans le pays. Pourtant, la prévention, le dépistage et le traitement sont efficaces contre le cancer du col de l’utérus. « Ce cancer peut être évité grâce à la vaccination contre le virus du papillome humain, responsable de la plupart des cas de cancer du col. Il peut aussi être guéri, s’il est détecté très tôt. Une approche multisectorielle est essentielle pour l’élimination du cancer du col de l’utérus de notre Région », a souligné la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors de son allocution au Forum national sur l’élimination du cancer du col de l’utérus, à Kinshasa du 14 au 16 novembre 2024.

Ce forum visait non seulement à montrer l’ampleur du cancer du col de l’utérus en RDC et à intensifier les efforts coordonnés pour son élimination dans le pays. Mais aussi à mobiliser les partenaires bilatéraux et multilatéraux, universitaires, philanthropes et acteurs des secteurs public et privé pour faire avancer la lutte contre ce cancer. Le forum a rassemblé environ une centaine de participants venus de divers horizons.

Comme mesure de lutte contre la maladie, le gouvernement de la RDC a, entre autres, acquis des kits de dépistage du cancer du col de l’utérus, permettant la détection précoce et le traitement des lésions précancéreuses. « La RDC est déjà engagée dans la prise en charge des personnes atteintes de ce cancer. Lors de ces travaux, nous devons maintenant élaborer une feuille de route stratégique et opérationnelle pour identifier les actions prioritaires à entreprendre, afin d’améliorer l’accès des jeunes filles et des femmes aux interventions essentielles de prévention, de soins et de traitement du cancer du col de l’utérus », a déclaré le Dr Samuel Roger Kamba, Ministre de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale.

En marge de ce forum, Dre Moeti a visité le centre hospitalier Nganda à l’ouest de Kinshasa, un établissement médical privé qui prend en charge les patients atteints de cancer en offrant notamment une radiothérapie. Cette visite a permis de mettre en lumière un partenariat public privé innovant dans le cadre de la prise en charge des cancers. « C’est un grand honneur pour moi de visiter cet établissement de santé, d’entendre les expériences vécues et de constater les efforts fournis aussi bien par le gouvernement que par le secteur privé pour assurer le bien-être des populations », a déclaré Dre Moeti. « Je salue ces initiatives qui contribuent à améliorer l’accès à des services complets et à développer les stratégies nécessaires pour éliminer le cancer du col de l’utérus en RDC. »

Les autorités sanitaires nationales s’investissent également dans la sensibilisation, afin d’informer les populations sur les stratégies et services existants contre le cancer du col de l’utérus. Elles ont organisé le samedi 16 novembre, une marche de santé, coordonnée par le Conseil national pour la couverture santé universelle (CNCSU). Cet événement a rassemblé de nombreux acteurs, y compris l’OMS, des jeunes élèves des établissements scolaires de Kinshasa, dans le cadre de la journée d’action mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, instituée par l’Organisation en 2020. « Je suis profondément heureuse de me retrouver parmi ces jeunes élèves afin de les sensibiliser davantage et de leur fournir des informations essentielles sur les vaccins, le dépistage et le traitement contre le cancer du col de l’utérus », a indiqué la Dre Issimouha Mahamadou Dille, conseillère pour l’élimination du cancer du col de l’utérus au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « Dès notre retour à la maison, nous allons parler de ce cancer avec nos parents pour nous faciliter l’accès à la vaccination et permettre à de nombreuses jeunes filles de notre génération d’en être épargnées », confie Twite, jeune fille de 14 ans et élève dans un lycée de Kinshasa. 

Passer à l’action et permettre aux jeunes filles de se faire vacciner contre le virus du papillome humain, et aux femmes de se faire dépister et traiter grâce à des engagements concrets des autorités et des parties prenantes, pourraient également faire progresser son élimination comme problème de santé publique dans le pays.

 

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