La Mauritanie renforce sa sécurité sanitaire : un nouveau cap pour la prévention et la réponse aux urgences
Nouadhibou – La Mauritanie franchit une étape décisive dans le renforcement de sa sécurité sanitaire avec la priorisation des activités du Plan d’Action National de Sécurité Sanitaire (PANASS) 2025-2030. Sous l’impulsion du Ministère de la santé, avec le soutien technique et financier de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un atelier a été organisé qui a permis d’identifier les priorités stratégiques pour une meilleure préparation et réponse aux urgences de santé publique.
Face aux menaces sanitaires émergentes et à la montée des flux internationaux, la Mauritanie doit renforcer ses capacités pour répondre efficacement aux crises sanitaires. « Nous avons pu définir des actions prioritaires pour renforcer nos capacités en matière de sécurité sanitaire et mieux anticiper les urgences », a expliqué Dr Moussa Abdellahi, Directeur de l’information stratégique et de la surveillance épidémiologique (DISSE). Cet exercice stratégique s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI 2005) et du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2022-2030. L’une des priorités est l’optimisation des ressources disponibles et la mise en œuvre des recommandations issues de l’évaluation du précédent PANASS (2018-2020). « Ce plan marque une avancée majeure dans le renforcement de notre système de surveillance et de réponse aux urgences sanitaires », a affirmé le Dr Abdellahi.
L'atelier a mis en lumière plusieurs défis majeurs, notamment le besoin d’une coordination multisectorielle renforcée, la mobilisation accrue de ressources financières et humaines, et la mise en place d’un mécanisme efficace de suivi et d’évaluation. « Nous devons garantir une mise en œuvre efficace de ce plan en assurant une meilleure coordination et en mobilisant les ressources nécessaires », a souligné Dr Moussa Abdellahi.
Le PANASS 2025-2030 repose sur une approche multisectorielle impliquant plusieurs ministères et agences techniques. Pour assurer son exécution, le gouvernement prévoit de mettre en place une instance de coordination et de suivi au niveau de la Primature.
L’OMS a joué un rôle clé en accompagnant la Mauritanie dans la définition de ses priorités. « La priorisation des activités s’aligne parfaitement avec les engagements internationaux et le Règlement sanitaire international (RSI), garantissant ainsi un renforcement durable des capacités nationales », a précisé le Dr Raymond Pallawo, Chef d'équipe pour la préparation et la réponse aux urgences au bureau de l'OMS en Mauritanie.
Le RSI constitue un cadre juridique international visant à prévenir et contrôler la propagation des maladies à travers les frontières, tout en évitant des entraves inutiles aux échanges internationaux. « La mise en œuvre efficace du RSI est essentielle pour permettre aux pays de détecter rapidement et de répondre efficacement aux menaces sanitaires. L’engagement de la Mauritanie à travers ce nouvel atelier est une étape clé vers un système plus résilient », a ajouté le Dr Pallawo. « Nous saluons l’engagement des partenaires financiers et les encourageons à renforcer leur soutien pour assurer une mise en œuvre efficace des activités stratégiques. »
L'Organisation recommande la mise en place d'un mécanisme rigoureux de suivi et d'évaluation, incluant des outils comme REMAP (Évaluation et suivi externe rapide de la préparation) pour cartographier les ressources, un plaidoyer renforcé auprès des partenaires financiers, ainsi qu'un renforcement de la formation des ressources humaines pour améliorer la réponse aux crises sanitaires.
« L'OMS continuera d'accompagner la Mauritanie dans la mise en œuvre de ce plan, notamment à travers un appui technique et financier ainsi que la mobilisation des partenaires », a souligné le Dr Nkiere, Chef d'équipe HSS (renforcement du système de santé) de l'OMS en Mauritanie.
La Mauritanie s’est dotée d’une feuille de route claire et ambitieuse pour renforcer sa sécurité sanitaire. La mise en œuvre du PANASS 2025-2030 nécessitera une mobilisation accrue des partenaires techniques et financiers. L’avenir repose désormais sur l’engagement collectif de tous les acteurs, un défi que le pays est prêt à relever.