Journée mondiale de lutte contre la tuberculose - Halte à la tuberculose de mon vivant
La cérémonie de lancement des activités marquant la célébration de la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose a été organisée ce 24 mars 2012 à l’Hôtel Wissal à Nouakchott sous la présidence effective du Ministre de la Santé entouré de ses conseillers et ses Directeurs centraux. C’était en présence du représentant de l’OMS, du Secrétaire Général du MS, de la Secrétaire Exécutive du Comité National Lutte (CNLS) contre SIDA et du Coordonnateur de l’ONUSIDA.
Le Dr. Baptiste Jean Pierre, Représentant de l’OMS en Mauritanie, a dans un discours qu’il a prononcé à cette occasion, rappelé le thème de la journée à savoir: « Halte à la tuberculose de mon vivant ». Il a ensuite passé en revue la situation de la tuberculose en Afrique et en Mauritanie en insistant sur la nécessité d’accélérer la mise en oeuvre des recommandations de la revue externe du PNLT conduite avec un appui conséquent de l’OMS avant de lancer l’appel du Directeur Régional pour l’Afrique de l’OMS le Dr. Sambo Luis Gomes.
« La tuberculose a-t-il dit demeure en effet un problème majeur de santé publique dans la Région africaine, qui enregistre, chaque année, plus de 25 % des cas notifiés dans le monde. Cependant, selon des estimations, seuls 60 % des cas existants sont dépistés et la tuberculose tue plus de 250 000 personnes par an.
En Afrique, la charge élevée due à la tuberculose (TB) est liée en grande partie à la pauvreté et aux effets négatifs de la forte incidence de la coïnfection TB-VIH. En effet, près de la moitié de tous les patients tuberculeux de la Région africaine sont infectés par le VIH, et seuls 42 % d’entre eux ont accès à la thérapie antirétrovirale. Deux formes de tuberculose continuent à poser problème: la «tuberculose à bacilles multi résistants» (TB-MR), qui ne répond pas au traitement de première intention généralement utilisé; et la «tuberculose à bacilles ultrarésistants» (TB-UR), qui ne répond ni au traitement de première intention ni au traitement de deuxième intention. À la fin de l’année 2011, des cas de tuberculose à bacilles ultrarésistants avaient été notifiés dans 42 États Membres de la Région africaine, dont 28 seulement s’étaient dotés de programmes nationaux de traitement de patients souffrant de cette forme de la maladie ».
En abordant la situation en Mauritanie il a dit : « en Mauritanie et malgré les efforts, la situation reste préoccupante si on croit la revue externe du Programme conduite en fin 2011. La situation est caractérisée par un faible taux de détection, un manque de coordination et de communication des différents intervenants et surtout des lacunes énormes dans la PEC qui se traduise par un fort taux de perdus de vue et de transférés (1/3 malades) ce qui constitue un berceau extrêmement indiqué pour la rebouteuse résistances face aux nombre déjà réduit de molécules utilisés pour combattre efficacement ce fléau ». Le Dr. Baptiste a ensuite cité l’appel aux autorités nationales et aux partenaires au développement, du Dr. Sambo Luis, Directeur Régional pour l’Afrique de l’OMS en ces termes « pour qu’ils renforcent les initiatives de prévention et de contrôle de la tuberculose dans la Région, en vue de freiner la propagation de cette épidémie ». le Directeur Régional a poursuivi: « dans ce contexte, je lance un appel à tous les États Membres et aux partenaires (au développement et de la santé) pour qu’ils allouent des ressources suffisantes à la lutte antituberculeuse et deviennent le porte-étendard de la promotion de l’accès universel à des services de prévention et contrôle de la tuberculose. Cet appel se situe en droite ligne de la déclaration par le Comité régional, en août 2005, de la tuberculose comme une urgence de santé publique. Il est également en cohérence avec l’appel lancé par les chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine en faveur de l’accès universel aux services de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme d’ici 2015 ». Le Représentant de l’OMS a conclu en remerciant le Ministre de la Santé et le Gouvernement pour leur engagement perceptible dans la lutte contre la tuberculose et lui a exprimé l’appui et le soutien de l’OMS.
Le Ministre de la Santé M. Ba Housseinou Hamady a dans son discours de lancement, indiqué que la tuberculose constitue aujourd'hui un problème majeur de la santé publique dans notre pays car avec un taux d'infection estimé à 149 pour 100.000 habitants, la Mauritanie présente un taux d'incidence parmi les plus élevés de la sous-région.
« Conscient que la tuberculose est également un problème de pauvreté a dit le ministre, les pouvoirs publics ont fournis des efforts louables avec l'appui des partenaires techniques et financiers pour assurer la gratuité totale des médicaments et le diagnostic de la maladie sur toute l'étendue du territoire national ». Il a ajouté « que dans le cadre de la présente journée, une campagne de mobilisation sociale sera entamée dans toutes les wilayas du pays afin que les malades s'habituent à prendre les médicaments de première intention jusqu'à la guérison totale afin d'éviter aux patients la multi et l'ultra-résistance aux médicaments majeurs de lutte contre la tuberculose ».
Le Ministre a enfin remercié tous les partenaires de la Mauritanie en particulier l'OMS pour leur appui constant à la lutte contre la tuberculose dans notre pays et la Banque Mondiale pour le financement de cette journée dans le cadre du projet multisectoriel de lutte contre le VIH Sida.
La célébration cette année a été décentralisée au niveau des Wilayas et Moughataa avec une animation au niveau des quartiers et villages. Le représentant de l’OMS accompagné par le Secrétaire Général et la SE du CNLS et du Coordonnateur du programme National de lutte contre la Tuberculose (PNLT) ont visité un stand d’animation au niveau de la Moughataa de Tayaret à Nouakchott. Le Dr. Baptiste a pris la parole pour demander à la population de consulter dès qu’une toux persiste au-delà de deux semaines. Il a dit que la tuberculose se soigne et que les malades ne doivent pas interrompre leur traitement jusqu’à la fin. Elle peut être évitée si les enfants sont vaccinés. Message qui a été repris par les autres intervenants à savoir le SG, SE et le Directeur de l’Hygiène Publique.