Atelier sur la santé mentale à Nouakchott : Pour la promotion d’une santé mentale citoyenne
Le Siège de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) a abrité ce Mercredi 27 février 2013 la cérémonie de lancement d’un atelier sur la promotion d’une santé mentale citoyenne dans la CUN. Présidée par le Premier Vice-Président de la CUN en présence du Représentant de l’OMS en Mauritanie, du Conseiller du Ministre de la Santé chargé de la Communication, du Représentation de l’ONG Santé Sud et du Président de l’Association Mauritanienne pour la Santé publique (AMSP).
Cet atelier est organisé par la CUN en collaboration avec l’ONG ‘Santé Sud’ et a pour objectif la signature d’une charte pour la promotion de la santé mentale à Nouakchott et la validation d’un plan d’action pour l’année 2013. Rappelons qu’un conseil pour la santé mentale de la CUN a été déjà mis en place.
Prenant la parole le premier le vice-président de la CUN, M. Abderrahmane Ould Mahmoud a indiqué que la question de la santé mentale à Nouakchott a besoin d'une plus grande implication de tous, affirmant la nécessité de penser à des actions concrètes qui considèrent la santé mentale dans ses différentes dimensions, en particulier celle de la prise en charge.
Dans un discours qu’il a prononcé à l’occasion, le Dr. Baptiste Jean Pierre, Représentant de l’OMS en Mauritanie après avoir souligné l’importance de la santé mentale et la diversité des domaines qu’elle englobe, a affirmé qu’elle est un vrai problème de santé publique.
Il a constaté qu’il y a «un large écart entre l’offre et les besoins de traitement. Entre 76 et 85 % des personnes atteintes de troubles mentaux sévères ne reçoivent aucun traitement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ; le pourcentage correspondant reste élevé (entre 35 et 50 %) dans les pays à haut revenu. Un facteur aggravant est la mauvaise qualité des soins dispensés à ceux qui reçoivent un traitement ».
Le Dr. Baptiste en abordant la situation en Mauritanie a précisé « en Mauritanie, les résultats de l’enquête sur la santé mentale réalisée en collaboration avec le Centre Collaborateur de l’OMS pour la Recherche et la Formation (CCOMS, Lille, France) et le bureau OMS de Nouakchott a eu à faire ressortir que sur l’échantillon enquêtée : 35% ont eu au moins un trouble psychique ; 20 % de troubles anxieux ; 19 % de trouble de l’humeur ; 2,4% de troubles d’allure psychotique ».
Il a souligné qu’améliorer les services de santé mentale ne passe pas nécessairement par des technologies sophistiquées et onéreuses. Il faut augmenter la capacité du système de soins de santé primaires de fournir un ensemble de soins intégrés. Le représentant de l’OMS a enfin rappelé la résolution WHA65.4 adoptée en mai 2012 par la Soixante-Cinquième Assemblée mondiale de la Santé et qui porte sur la charge mondiale des troubles mentaux et la nécessité d’une réponse globale coordonnée du secteur de la santé et des secteurs sociaux au niveau des pays.
Dans son discours d’ouverture le Dr. Cheikh Baye Ould M’Keytratt Conseiller chargé de la Communication au Ministère de la Santé, a souligné l'intérêt de cette rencontre qui sera sanctionnée par la formation d'une équipe de la santé mentale relevant du conseil de la santé mentale de la CUN ainsi que par la signature d'une convention organisant le travail des opérateurs dans ce domaine en plus de la mise en place d'un plan d'action.
Le système sanitaire mondial est confronté à des défis énormes entravant les prestations sanitaires mentales", souligne-t-il, avant de saluer cette action conjointe de la CUN et de l'ONG Santé Sud qui complète l'action du département de la santé et contribuera à alléger la souffrance des malades mentaux.
Prenant à son tour la parole, le représentant de l’ONG Santé Sud, M. Yael Giuglaris, a affirmé que ce séminaire consacré à l'élaboration d'un plan d'action au niveau de la CUN, permettra de mettre en lumière un champ souvent négligé à savoir la santé mentale.
Il a souligné que la santé mentale est l'affaire de tous dès lors que personne n'est à l'abri de rencontrer dans son existence des difficultés ou des troubles psychiques d'une part et qu'une prise en charge efficace implique le plus grand nombre, d'autre part.
Les participants ont ensuite signé la Charte pour la Promotion de la Santé Mentale à Nouakchott.