La Côte d’Ivoire déclare la première flambée d’Ebola depuis plus de 25 ans

La Côte d’Ivoire déclare la première flambée d’Ebola depuis plus de 25 ans

Abidjan/Brazzaville – Le Ministère de la santé de la Côte d’Ivoire a confirmé aujourd’hui le premier cas de maladie à virus Ebola dans le pays depuis 1994. L’annonce a été faite après que l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire a confirmé la présence du virus Ebola dans des échantillons prélevés sur une patiente en provenance de Guinée, qui avait été hospitalisée à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Les premières enquêtes ont révélé que la patiente s’est rendue en Côte d’Ivoire par voie terrestre et est arrivée à Abidjan le 12 août. Elle a été admise à l’hôpital à la suite d’une fièvre et est actuellement sous traitement.

Pendant quatre mois, une épidémie de maladie à virus Ebola a sévi en Guinée, et a officiellement pris fin le 19 juin 2021. Aucun élément n’indique que le cas détecté en Côte d’Ivoire est lié à la récente flambée épidémique qui a touché la Guinée. Une enquête plus approfondie et un séquençage génomique permettront d’identifier la souche du virus et de déterminer s’il existe un lien entre les deux flambées.

Cette année, des épidémies de la maladie à virus Ebola ont été notifiées en République démocratique du Congo et en Guinée, mais c’est la première fois que la maladie se déclenche dans une grande capitale comme Abidjan depuis l’épidémie d’Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016.

« Il est extrêmement préoccupant que cette flambée ait été déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique. « Cependant, l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte. Il s’agit de l’un des six pays auxquels l’OMS a récemment fourni un appui dans le but de renforcer la préparation à la lutte contre la maladie à virus Ebola et ce diagnostic rapide montre que la préparation porte ses fruits ».

L’OMS apporte un appui dans le cadre de la coordination des activités transfrontalières de lutte contre la maladie à virus Ebola. Aujourd’hui, 5000 doses de vaccin anti-Ebola, qui ont été obtenues grâce au soutien de l’Organisation pour combattre l’épidémie en Guinée, seront acheminées vers la Côte d’Ivoire grâce à un accord entre les ministères de la santé des deux pays. Un avion décollera bientôt d’Abidjan pour recueillir les doses de vaccin qui serviront à vacciner les personnes à haut risque, surtout les agents de santé, les premiers intervenants et les contacts des cas confirmés.

Le personnel de l’OMS basé en Côte d’Ivoire prête son concours à l’enquête sur ce cas. En outre, une équipe multidisciplinaire d’experts de l’OMS couvrant tous les aspects essentiels de la riposte sera déployée rapidement sur le terrain. Ces experts faciliteront le renforcement de la prévention et contrôle d’infection dans les établissements de santé, et fourniront un appui aux activités de diagnostic, de recherche des contacts, de traitement et de sensibilisation des communautés, qui doivent prendre une part active à la riposte.

La Côte d’Ivoire a notifié la flambée épidémique conformément au Règlement sanitaire international, et l’OMS ne recommande aucune restriction de voyage à destination ou en provenance du pays.

Pendant que les pays se concentrent sur la riposte à la pandémie de COVID-19, ils devraient également se préparer à faire face à d’éventuels cas de maladie à virus Ebola.

Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Libéria, qui ont été durement frappés par Ebola entre 2014 et 2016, le pays n’a enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés.

La maladie à virus Ebola est une pathologie grave, souvent mortelle, qui touche les êtres humains et d’autres primates. Les taux de létalité ont varié de 25 à 90 % lors des épidémies précédentes. Néanmoins, il existe désormais un traitement efficace, et si les patients sont pris en charge à un stade précoce de la maladie, avec en parallèle des soins de soutien, leurs chances de survie s’améliorent considérablement.

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