Le Ghana élimine le trachome et épargne ainsi des souffrances et la cécité à des millions de personnes
13 juin 2018 ¦ Brazzaville ¦ Accra ¦ Genève – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a félicité aujourd’hui le Ghana d’avoir éliminé le trachome en tant que problème de santé publique, deux décennies après que l’Assemblée mondiale de la Santé a décidé de combattre la principale cause infectieuse de cécité. Cette annonce intervient le lendemain du jour où Pfizer, le laboratoire qui fabrique le Zithromax (azithromycine), s’est engagé à prolonger son programme de dons d’azithromycine jusqu’en 2025, si nécessaire, pour achever l’élimination du trachome à l’échelle mondiale.
« Il y a 20 ans que la communauté internationale s’est engagée à éliminer le trachome au niveau mondial », dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Bien que beaucoup reste à faire ailleurs, la validation de l’élimination au Ghana permet à un pays supplémentaire où la maladie était autrefois fortement endémique de célébrer un succès important », a-t-il ajouté.
Le Ghana est le premier pays de la Région africaine de l’OMS à parvenir à éliminer le trachome.
« Ce succès est le fruit du travail acharné de milliers de personnes qui se sont attachées, dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement, à améliorer le sort des personnes atteintes de trachome et de leurs familles », dit M. Kwaku Agyemang-Manu, Ministre ghanéen de la santé, ajoutant que « le Gouvernement ghanéen est extrêmement reconnaissant envers son personnel et les nombreux partenaires1 qui l’ont épaulé pour éliminer le trachome et le cercle vicieux de pauvreté qu’il entraîne ».
Tous ceux qui, dans le monde, luttent contre le trachome ont beaucoup appris de l’expérience du Ghana. Parmi les innovations appliquées pour la première fois dans ce pays, citons la posologie de l’azithromycine en fonction du poids, la recherche systématique des cas de trichiasis sur le terrain, en porte-à-porte dans chaque communauté, et la prise en charge intensive des patients chez qui un trichiasis est diagnostiqué, y compris une intervention chirurgicale immédiate, ce qui a considérablement amélioré le recours à la chirurgie.
« Le succès remporté au Ghana a été possible grâce à un leadership fort à tous les niveaux, à la mise en œuvre de la totalité de la stratégie CHANCE dès le départ, à une collaboration étroite entre le Service de santé du Ghana et ses nombreux partenaires et à l’intégration de l’application du programme à des niveaux inférieurs, y compris dans les communautés », dit la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Le Ghana mérite d’être chaleureusement félcité pour ce succès », a-t-elle ajouté.
Le trachome au Ghana
C’est dans les années 1950 que l’on a constaté que le trachome était la principale cause de cécité au Ghana. Dans les années 1990, on savait que cette maladie restait un important problème de santé publique dans les régions du Nord et du Haut Ghana occidental. On comptait environ 2,8 millions de personnes menacées par la cécité trachomateuse dans le pays et le nombre de personnes atteintes de trichiasis était estimé à 13 000. En 2000, le Ministère de la santé et le Service de santé du Ghana ont mis en place un programme national pour l’élimination du trachome.
Ce programme a appliqué la stratégie CHANCE recommandée par l’OMS (CHirurgie du trichiasis, Antibiothérapie pour éliminer l’infection, Nettoyage du visage et amélioration de l’Environnement pour réduire la transmission).
Le Service de santé du Ghana a pris la décision cruciale de proposer la chirurgie du trichiasis gratuitement, étant donné que les personnes atteintes de trichiasis étaient défavorisées sur le plan socioéconomique et que ce problème de santé avait un impact sur les possibilités futures pour ces personnes de gagner de l’argent.
Les dons d’azithromycine effectués par Pfizer dans le cadre de l’Initiative internationale contre le trachome ont été distribués avec le soutien de FHI 360 (à l’aide de fonds de l’USAID), du Carter Center, de Sightsavers et d’autres organisations.
Le nettoyage du visage a été favorisé dans le cadre de manifestations communautaires, de pièces de théâtre, du programme d’éducation sanitaire en milieu scolaire, de messages radiophoniques et de clubs de radio amateur. L’amélioration de l’environnement a été coordonnée par l’Agence ghanéenne pour l’eau et l’assainissement dans les communautés.
La maladie
Le trachome est une maladie oculaire aux effets dévastateurs, causée par la bactérie Chlamydia trachomatis. Elle se transmet par contact avec des sécrétions oculaires ou nasales infectées, directement d’une personne à l’autre ou par l’intermédiaire de mouches. Le trachome évolutif (inflammatoire) est une conséquence de l’infection et il est courant chez les enfants d’âge préscolaire. Les femmes sont atteintes de cécité quatre fois plus souvent que les hommes, principalement parce qu’elles sont en contact avec des enfants infectés.
La transmission est associée au manque de moyens d’assainissement et d’hygiène, qui accroît la présence de sécrétions oculaires qui ne peuvent être nettoyées et favorise la reproduction des mouches.
GET2020
En 1996, l’OMS a lancé l’Alliance pour l’élimination mondiale du trachome d’ici à 2020 (GET2020). L’Organisation, avec d’autres partenaires de l’Alliance, soutien l’application de la stratégie CHANCE dans les pays et le renforcement des capacités nationales moyennant l’évaluation, le suivi et la surveillance épidémiologiques, l’évaluation de projets et la mobilisation de ressources. L’élimination du trachome est peu coûteuse, simple et extrêmement rentable. Elle permet d’obtenir un gain économique net élevé.
1 Les partenaires sont les suivants : BBC World Service Trust, CBM, Conrad N. Hilton Foundation, Croix‑Rouge suisse, FHI 360, the International Trachoma Initiative, New Energy, OMS, Operation Eyesight Universal, Pfizer, Pro Net, Sightsavers, The Carter Center, UNICEF, USAID, Vision mondiale et WaterAid.
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