Les maladies font perdre à l’Afrique 2,4 billions de dollars par an, selon l’OMS

Les maladies font perdre à l’Afrique 2,4 billions de dollars par an, selon l’OMS

L'OMS lance un dossier d'investissement pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et la couverture sanitaire universelle en Afrique

Praia, Cabo Verde, le 27 mars 2019 – Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 630 millions d'années de vie active ont été perdues en 2015 à cause des maladies qui frappent la population de ses 47 États membres en Afrique, ce qui représente une perte annuelle de plus de 2,4 billions de dollars internationaux ($) du produit intérieur brut de la région.

Les maladies non transmissibles ont pris le pas sur les maladies infectieuses en tant que principale cause de perte de productivité, représentant 37% de la charge de morbidité. Les maladies transmissibles et parasitaires, les maladies maternelles, néonatales et liées à la nutrition, et les blessures sont d'autres causes de la perte d'années de vie saine.

Environ 47 %, soit 796 milliards de dollars, de cette perte de productivité pourraient être évités en 2030 si les objectifs de développement durable liés à ces conditions sanitaires sont atteints, selon l'OMS.

« Quatre ans après le début de la mise en œuvre des efforts des pays pour atteindre la couverture sanitaire universelle, les dépenses moyennes actuelles de santé dans la région africaine ne répondent pas à cette attente », écrit la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, Dr Matshidiso Moeti, dans l'avant-propos du rapport A Heavy Burden: The Productivity Cost of Illness in Africa, qui a été lancé cette semaine au Cabo Verde lors du 2e Forum de l'OMS sur la santé en Afrique.

En tant que cible de l'objectif 3 du développement durable, la couverture sanitaire universelle exigerait des pays de la région africaine qu'ils consacrent en moyenne au moins 271 dollars par habitant et par an à la santé, soit 7,5% du produit intérieur brut de la région.

Selon les estimations de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, la réalisation des 17 objectifs de développement durable nécessitera des dépenses allant de 1,5 à 2,5 billions de dollars par an jusqu'en 2030, soit 37,5 billions de dollars. Les pays à faible revenu auront besoin de 671 milliards de dollars supplémentaires (76 dollars par habitant en moyenne) d'ici 2030 pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé.

Pour atteindre les objectifs des ODD liés à la santé, les pays doivent investir de manière adéquate dans le développement de systèmes de santé nationaux et locaux résilients afin de mettre en œuvre de manière efficace, abordable et efficiente les ensembles intégrés d'interventions rentables et éprouvées contenus dans les stratégies et plans mondiaux programmatiques pertinents pour les populations dans le besoin.

Les résultats de l'étude de l'OMS sur la charge de morbidité suggèrent que le renforcement des systèmes de santé devrait se concentrer sur les pays riches aussi bien que sur les pays pauvres et sur tous les âges ainsi que sur les catégories de maladies spécifiques.

Cinq pays (Afrique du Sud, Éthiopie, Nigéria, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie et République démocratique du Congo) ont représenté près de 50 % du total des années de vie en bonne santé perdues dans la région africaine de l'OMS.

L'imprévisibilité des recettes publiques, conjuguée à la pression croissante de la dette, limite la marge de manœuvre budgétaire potentielle qui peut être mise à la disposition de la santé. Les sources de financement privées ont comblé cette lacune, mais soit en prenant à leur charge des dépenses qui entraînent des difficultés financières, soit en souscrivant une assurance maladie privée volontaire insuffisante qui n'est pas efficace pour étendre la couverture des services à ceux qui en ont besoin.

Comme le souligne le rapport, la réalisation des objectifs de développement durable d'ici à 2030, y compris l'objectif d'une couverture sanitaire universelle, exigera une volonté politique et une attention accrue à la planification et au financement de la santé par les gouvernements. Elle nécessitera également des dépenses plus importantes au titre des recettes publiques, des réformes visant à générer des recettes supplémentaires et des mécanismes d'achat stratégiques. Et cela exigera que les personnes habituellement laissées pour compte soient placées au centre de la réforme du financement de la santé.

« Ce rapport illustre comment la réalisation des objectifs cruciaux des ODD en matière de santé, y compris la couverture sanitaire universelle, contribuerait aux efforts d'éradication de la pauvreté à grande échelle, réduirait les disparités dans la durée de vie, s'attaquerait à l'exclusion sociale et favoriserait la stabilité politique et le développement économique dans la région africaine de l'OMS », explique Grace Kabaniha, économiste sanitaire au Bureau régional pour l'Afrique. « Il fournit également des preuves indispensables que les ministères de la santé peuvent utiliser dans le dialogue sur l'allocation des ressources avec les ministères des finances. Cela s'ajoute à l'ensemble des preuves démontrant que la santé est un investissement stratégique pour le développement. »

Note aux rédacteurs en chef : Le rapport utilise des dollars internationaux. Un dollar international est une unité monétaire hypothétique qui a le même pouvoir d'achat que le dollar américain aux États-Unis.

 

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Antonio Palazuelos Prieto
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