l’OMS soutient cinq pays dans la lutte contre l’épidémie de fièvre de lassa
8 février 2019, Brazzaville - Avec cinq pays d'Afrique de l'Ouest ayant signalé des foyers de fièvre de Lassa, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) intensifie ses efforts pour soutenir la riposte à la maladie dans cette région.
Bien que ces flambées surviennent pendant la saison de la fièvre de Lassa dans les pays où la maladie est endémique, la vitesse de l'escalade est préoccupante.
La plus grande épidémie à ce jour a touché 16 États du Nigéria. Le Centre de Contrôle des maladies du Nigéria (NCDC) a déclaré un foyer de fièvre de Lassa le 22 janvier 2019. Les 213 cas confirmés à ce jour, dont 42 décès, marquent une augmentation significative car ils représentent déjà un tiers du nombre de cas enregistrés durant toute l'année dernière, lorsque le Nigeria a connu sa pire épidémie de fièvre de Lassa. A ce jour, on compte quatre agents de santé parmi les personnes infectées lors de la flambée actuelle.
Au Nigéria, l'OMS intensifie ses efforts pour aider les autorités fédérales, le NCDC et les États nigérians touchés à faire face à cette épidémie. L'accent est mis sur le dépistage précoce et la confirmation des cas suspects, la prestation de soins de soutien optimaux et la mise en place de mesures de prévention et de contrôle des infections dans les établissements de soins de santé désignés des États touchés. L'OMS a aussi intensifié son assistance technique et soutient la coordination, la surveillance renforcée, l'analyse épidémiologique et la communication des risques. L'OMS mobilise également des experts pour appuyer la gestion des cas, ainsi que la prévention et le contrôle des infections.
Au total, 12 cas ont été confirmés à ce jour au Bénin, en Guinée, au Libéria et au Togo, dont deux décès, d'autres cas suspects faisant l'objet d'enquêtes. L'OMS aide les autorités sanitaires de ces pays à retrouver les contacts et à mettre à disposition des fournitures médicales et non médicales ainsi que des ressources techniques et financières pour la gestion des cas, la communication des risques et la logistique.
« Nous sommes préoccupés par le nombre élevé de cas enregistrés si tôt dans la saison de la fièvre de Lassa, qui devrait durer encore quatre mois », a déclaré le Dr Ibrahima Socé Fall, Directeur régional des urgences au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. « L'OMS travaille avec les autorités sanitaires des cinq pays touchés pour s'assurer que les agents de santé ont la capacité de détecter les cas et nous surveillons la propagation régionale de la maladie. »
L'OMS a mis en place un mécanisme de coordination régionale permettant aux pays de signaler tout cas présumé de fièvre de Lassa afin d'accélérer le flux d'informations en temps utile et d'évaluer la situation, de recommander des actions et d'aider à organiser l'assistance. L'OMS a également pris contact avec les six autres pays à risque - Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Niger et Sierra Leone - et soutient des activités de prévention et de préparation en fonction des besoins.
« L'OMS continue de conseiller à tous les pays de la zone de fièvre de Lassa d'améliorer leurs capacités de préparation et d'intervention, en particulier pour la détection précoce des cas, la confirmation en laboratoire, la gestion des cas dans le cadre des soins infirmiers recommandés, la communication des risques et la participation communautaire », souligne le Dr Fall.
La fièvre de Lassa est une maladie hémorragique virale aiguë qui survient principalement en Afrique de l'Ouest, après exposition humaine à l'urine ou aux excréments des rats contaminés. Plus de 80 % des cas de fièvre de Lassa sont des cas de transmission rongeur-humain. La transmission de personne à personne se produit à la fois dans la communauté et dans le milieu des soins de santé.
La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne « hygiène communautaire » pour décourager les rongeurs d'entrer dans les habitations, par exemple en stockant les céréales et autres denrées alimentaires dans des emballages résistant aux rongeurs, en jetant les déchets loin des maisons, en assurant la propreté des maisons, en ayant des chats, et en traitant délicatement le corps de toute personne décédée des suites de cette maladie. Dans les établissements de soins de santé, les travailleurs de la santé devraient toujours appliquer les précautions standards de prévention et de contrôle des infections lorsqu'ils soignent des patients.
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