Survivre à la COVID-19 et lutter contre la stigmatisation en Ouganda
Kampala - Lorsque Laura Nagasha, entrepreneure ougandaise de 30 ans, est revenue après des vacances à Dubaï en mars, l'Ouganda n'avait pas encore enregistré de cas confirmés de COVID-19, et Dubaï ne figurait pas sur la liste des pays à haut risque du virus. Elle s'était sentie fatiguée après un voyage très chargé et avait développé une légère toux, mais se sentait bien autrement. Après son arrivée, elle est restée chez des amis pendant un certain temps plutôt que de retourner directement chez ses parents.
Lorsque le premier cas ougandais a été importé de Dubaï le 21 mars, Nagasha savait qu'elle devait se faire dépister, malgré une certaine appréhension à ce sujet : « Au moment où ils ont découvert ce premier patient, beaucoup de voyageurs étaient harcelés par les membres de leur communauté et accusés d'avoir introduit le virus dans le pays », dit-elle.
Les lignes téléphoniques du gouvernement étaient déjà inondées d'appels, mais par l'intermédiaire du ministère de la Santé, Nagasha a obtenu qu'une équipe vienne la tester. Elle a été choquée lorsque ses résultats sont revenus positifs. « C'était un vrai désastre. Je pleurais tellement. Difficile de croire que vous avez cette nouvelle maladie mortelle », se souvient-elle. Conformément au protocole du gouvernement, elle a été rapidement isolée à l'hôpital Mulago de Kampala. « C'était assez effrayant », dit-elle.
Mais en tant qu'activiste sociale de longue date, Nagasha a décidé qu'elle pouvait utiliser son temps d'isolement pour soutenir la cause d'autres patients. « Il y a avait beaucoup de discussions de haine, au lieu de montrer de la compassion », dit-elle. C'est ce qui m'a finalement poussée à dire : « Je sais que j'ai cette maladie dans mon corps, mais je me sens bien. Je suis isolée et j'ai fait ce que les médecins me disaient. Je ne vois honnêtement rien dont je devrais avoir honte. »
Nagasha a écrit un article sur son expérience qui a fait sensation sur les réseaux sociaux. Elle a commencé à recevoir des appels de journalistes et a fait une interview à la télévision locale. « Quand je suis sortie de l'hôpital, j'ai voulu utiliser ces plateformes pour parler de la stigmatisation. Les cas suspects étaient battus dans leur communauté, voire expulsés. Mais c'était parce que les gens avaient peur. Ils essayaient de se protéger, mais ils ne le faisaient pas de la bonne manière. »
Depuis le début de l'épidémie, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) travaille aux côtés des communautés ougandaises pour lutter contre la stigmatisation associée à la COVID-19, tout en fournissant un soutien technique pour les soins cliniques et psychosociaux aux patients. Avec le soutien de l'OMS et de ses partenaires, le ministère ougandais de la Santé envoie des personnels de santé dans les foyers et au sein des communautés avant que les patients guéris ne rentrent chez eux pour les aider à se préparer et à lutter contre la stigmatisation. L'un des messages clés des équipes de communication des risques sur le terrain dans tout le pays est "Ne pas discriminer". Parallèlement à ce message, les témoignages d'anciens patients comme Nagasha restent essentiels pour sensibiliser le public et lutter contre la stigmatisation.
Désormais de retour à son activité de traiteur à Kampala, Nagasha continue de s'exprimer chaque fois qu'elle le peut, en encourageant d'autres patients guéris à donner du plasma, ou en motivant sa communauté à respecter les mesures de santé publique pour aider à ralentir la propagation du virus. « Les gens doivent vraiment suivre les directives et être attentifs aux autres », dit-elle. "Plus vite nous nous débarrasserons de cette chose, mieux ce sera pour tout le monde, pour les entreprises et pour l'économie. Nous devrions tous jouer notre rôle. »
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