Message de Dr Matshidiso Moeti, Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique à l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet 2018

Ce 28 juillet, la Région africaine de l’OMS participera à la célébration mondiale de la Journée mondiale contre l’hépatite. Le thème de cette journée, à savoir « Agir contre l’hépatite : dépister, traiter », met l’accent sur les infections par les virus des hépatites B et C qui provoquent une inflammation (chronique) à long terme du foie causant des cicatrices profondes, le cancer du foie et une mort prématurée. La Journée mondiale contre l’hépatite a pour but de sensibiliser les populations à ces infections et à l’importance d’un dépistage précoce, le traitement étant aisément disponible.

À l’échelle mondiale, l’on dénombre 323 millions de personnes infectées par les virus des hépatites B ou C, ce qui représente un fardeau 10 fois plus lourd que celui de l’épidémie de VIH. Chaque année, plus de 1,4 million de personnes meurent d’une maladie du foie causée par une infection non traitée, au nombre desquelles l’on dénombre deux décès sur trois dus à un cancer du foie.

En Afrique, les hépatites B et C sont des épidémies silencieuses qui touchent plus de 70 millions de personnes. Parmi les personnes infectées, neuf sur 10 n’ont jamais subi de test de dépistage de la maladie, en raison d’un manque de sensibilisation et d’un accès limité au dépistage et au traitement. Je vais, à cet effet, vous relater l’histoire de Bari, un garçon de 23 ans qui a été diagnostiqué de l’hépatite B. Sa sœur aînée avait les yeux jaunes et le ventre distendu et est récemment décédée d’un cancer du foie. « On a été horrifiés de découvrir que l’hépatite B était à l’origine de sa maladie. Nous avons dû être infectés par de petites coupures et des contacts étroits dans notre enfance sans savoir que l’infection pouvait rester si longtemps silencieuse et avoir des conséquences aussi désastreuses ».

Il y a de l’espoir pour Bari et des millions de personnes comme lui. Des médicaments d’un bon rapport coût-efficacité sont disponibles pour lutter contre l’hépatite B et prévenir la maladie du foie. En outre, le vaccin contre l’hépatite B administré à la naissance, conjointement avec la vaccination du nourrisson, prévient plus de 95 % des nouvelles infections qui entraînent plus tard dans la vie le cancer du foie. Dans le cas de l’hépatite C, un traitement nouvellement disponible peut guérir l’infection chez presque tous les patients en l’espace de 12 semaines.

Aujourd’hui, j’invite les États Membres à élaborer des Plans stratégiques nationaux chiffrés qui serviront de feuilles de route pour l’élimination de l’hépatite virale. J’exhorte vivement les pays à investir dans la riposte à l’hépatite en augmentant le financement intérieur, en mettant à disposition des installations de dépistage et de traitement et en tirant parti de l’infrastructure sanitaire existante pour la lutte contre le VIH et d’autres maladies infectieuses.

L’OMS salue les efforts du Fonds mondial qui fournit des services de dépistage et de traitement de l’hépatite C chez les patients bénéficiant de soins du VIH et invite les autres partenaires à soutenir la riposte à l’hépatite en Afrique.

Les agents de santé, les organisations non gouvernementales, la société civile et les personnes vivant avec l’hépatite virale doivent jouer un rôle vital dans la sensibilisation et la promotion du dépistage et du traitement des hépatites B et C. Pour ma part, je lance un appel aux chercheurs afin qu’ils œuvrent à simplifier le dépistage et le traitement et à trouver un remède contre l’hépatite B ainsi qu’un vaccin contre l’hépatite C.

L’OMS continuera de soutenir les États Membres et de leur offrir des possibilités de collaboration régionale et internationale. Notre vision est celle d’une Afrique exempte de l’hépatite virale à l’horizon 2030 et d’un monde dans lequel chaque individu a accès au dépistage, au diagnostic et au traitement.

Le moment est à présent venu de faire le test de dépistage de l’hépatite, de la traiter et de la guérir !