Urgences de santé publique: Fin de l’exercice de simulation pour les acteurs du CROUSP d’Odienné
Les exercices de simulation (SIMEX) sur table organisés par le Ministère de la santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle, en collaboration avec l’OMS et IRC, à Odienné, dans la région sanitaire du Kabadougou, ont pris fin le 6 août 2021.
Une semaine d’exercices organisés autour de six scénarii (des mises en situation) que les participants issus du Centre Régional des opérations d’Urgence de Santé Publique (CROUSP) du Kabadougou-Folon ont tenté de résoudre autour des piliers de la riposte, à savoir la coordination, la communication des risques, la logistique, la surveillance épidémiologique, entre autres. Les travaux furent âpres, et les participants engagés. Parfois ils sont parvenus avec succès aux solutions idoines, avec la facilitation de l’INHP, l’OMS et l’IRC. La simulation s’est terminée par l’exercice du drill qui visait à mettre en pratique et à perfectionner le port et le retrait de l’équipement de protection individuelle (EPI). Les drills sont des exercices coordonnés et supervisés sous la forme d’activités, généralement utilisés pour tester ou entraîner une seule opération ou fonction spécifique de façon répétée. Dans le cas du SIMEX à Odienné, les facilitateurs ont opté pour le port et le retrait des EPI. « Le choix de cette opération est très important car il a été démontré que ce sont des moments où le risque de contamination est très élevé pour les agents de santé » avait prévenu Dr Ané Ambroise, Coordonnateur des Urgences à l’OMS Côte d’Ivoire.
A la fin de l’exercice, la satisfaction des apprenants était perceptible, en premier le Directeur régional de la santé de la région sanitaire du Kabadougou, qui a invité ces collaborateurs à continuer à réviser les manuels et tous les autres documents qu’ils ont reçus au cours de cet exercice. « Je vous invite à réviser tout ce que nous venons de voir au cours de cette semaine, car nous allons pratiquer nous-même d’autres SIMEX. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. On a beau apprendre la théorie, il faut qu’on s’exerce pour que les gestes soient plus spontanés, de sorte que nous soyons à l’aise pour répondre efficacement aux urgences. Je prends donc l’engagement d’organiser dans les mois à venir des exercices de simulations, d’abord en salle, et peut-être à grande échelle, mais dans un format à minima. Au fur et à mesure que nous pratiquerons, nous allons acquérir les gestes et les attitudes à pouvoir mener ces genres d’activité ».
Les exercices de simulation permettent de développer, d’évaluer et de tester la fonctionnalité des capacités de riposte des systèmes de gestion des situations d’urgence, des procédures et des mécanismes face à des flambées et des urgences de santé publique.
Pour renforcer les capacités nationales en matière d’exercice, l’OMS et ses partenaires fournissent un appui concret aux pays ainsi que des orientations pratiques cohérentes et des outils pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation d’exercices de simulation.
« Il revient à cette équipe de pouvoir mieux réagir lorsqu’il y’aura des évènements de santé. Nous sommes dans des zones frontalières avec d’autres pays qui connaissent des épidémies récurrentes. Nos districts sont par conséquent à haut risque épidémique. Même si l’INHP ne commande pas des exercices de simulations, vous devriez vous-mêmes, selon un chronogramme bien précis, en organiser quelques-uns », a recommandé Professeur Paquin Kouassi, Facilitateur principal des SIMEX de l’INHP. « Comme on l’a vu, l’exercice peut s’organiser en salle. En une journée, on peut soi-même organiser des exercices pour vérifier si l’on a toujours les réflexes recommandés. Les phénomènes à potentiel épidémique peuvent surgir à tout moment. Vous devez toujours redoubler de vigilance et être toujours prêt à riposter face aux phénomènes de santé », a-t-il souhaité.
L’OMS et ses partenaires de la communauté de santé publique ont privilégié ces exercices de simulation afin de s’assurer que des systèmes de réponse face aux urgences de santé publique étaient en place pour juguler la propagation de MVE dans des zones hautement prioritaires et non touchées par la maladie. Ces exercices ont été importants pour identifier les points forts et les lacunes dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures de préparation.
« Nous avons observé avec quelle assiduité et quel engagement vous avez participé à tous ces travaux. Pour nous, cela constitue une grande satisfaction. Il est passé le temps où lorsqu’il y avait des évènements de santé publique, des experts du niveau central ou venant d’ailleurs, sans forcément connaître l’environnement, étaient « parachutés » sur le terrain pour faire le travail, alors que vous êtes là, en bons connaisseurs de vos réalités, vos coutumes et votre environnement. Je crois que ce qui manquait à cette époque, c’est cette compétence, cette expertise-là. Aujourd’hui grâce à Internet et grâce au réseaux que l’OMS et tous ses partenaires constituent, la connaissance est ouverte et à portée de tous. Toutes nos félicitations pour votre assiduité. Nous espérons que vous allez vous exercer continuellement », a dit Dr Ané Ambroise.
L’exercice de simulation qui vient de s’achever à Odienné a réuni 30 agents du Centre Régional des Opérations d’Urgence de Santé Publique (CROUSP) du Kabadougou-Folon, ainsi qu’une vingtaine de prestataires issus d’équipes d’intervention rapide (EIR). Les facilitateurs sont venus de l’INHP, de l’OMS et de l’IRC.
Le cap est mis sur la ville de Touba, dans la région du Bafing, pour le même type d’exercice, qui durera du 9 au 13 août 2021.