La communauté internationale a célébré le 17 septembre, la Journée mondiale de la sécurité des patients. Instituée par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2019, la Journée mondiale de la sécurité des patients vise les objectifs suivants : i) mieux faire comprendre la question de la sécurité des patients à l’échelle mondiale ; ii) renforcer la participation du grand public à la sécurité des soins de santé ; iii) encourager l'action mondiale pour prévenir et réduire les préjudices évitables dans les soins de santé.

Par définition, la sécurité des patients est une démarche qui vise à éviter à un usager toute atteinte évitable liée aux soins qui lui sont prodigués. Elle est étroitement liée à la qualité des soins qui est définie par l’OMS comme « une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques lui assurant le meilleur résultat en matière de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour le même résultat, au moindre risque iatrogénique, pour sa plus grande satisfaction quant aux procédures, résultats, contacts humains à l’intérieur du système de soins ».

 Chaque année, un nouveau thème est choisi pour mettre en lumière un domaine prioritaire de la sécurité des patients dans lequel des mesures sont nécessaires pour réduire les préjudices évitables dans les soins de santé et tendre vers la couverture santé universelle. Et, le thème choisi cette année est : « Soins maternels et néonatals sans risque », sous-tendu par un slogan de campagne exhortant les parties prenantes à « Agir maintenant pour un accouchement sûr et respectueux ! ».

Ce thème se justifie par le fait que les préjudices auxquels sont exposés les femmes et les nouveau-nés en raison de soins à risque représentent une charge importante. Ceci est particulièrement important dans le contexte de la perturbation des services de santé due à la pandémie de COVID-19, qui a encore aggravé la situation, faisant que certaines personnes évitent de se faire soigner dans les établissements de santé, de peur de contracter la COVID-19 ou d’autres maladies infectieuses. En vue de lutter contre cette hésitation de la population à se rendre dans les formations sanitaires, les systèmes de santé doivent donc s’efforcer de regagner la confiance des communautés et investir encore plus dans les bonnes pratiques de lutte anti-infectieuse.

Étant donné que les expériences des femmes pendant l’accouchement sont également influencées par des questions d’équité de genre et de violence à leur égard, la Journée mondiale de la sécurité des patients met l’accent sur l’importante notion de soins respectueux de la personne et ses liens avec la sécurité.

Aussi, à l’occasion de la célébration de cette journée, une cérémonie a été organisée la veille au soir au siège du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique au Djoué, à Brazzaville.

Placée sous le patronage de la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, en présence entre autres du Représentant de l’OMS au Congo, Dr Lucien Manga, ladite cérémonie a été essentiellement marquée par la lecture du message de la Directrice régionale relative à la célébration de la Journée mondiale de la sécurité des patients 2021, suivie d’un  forum ponctué par une intervention du Représentant de l’OMS au Congo Eet, enfin, cerise sur le gâteau : l’illumination en couleur orange du bâtiment principal du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. La couleur orange symbolise l’engagement de tous à la sécurité des patients. Cette illumination est un acte tendant à sensibiliser sur l'importance de la prévention des préjudices causés aux patients et de veiller à ce que les gens se sentent en sécurité et respectés lorsqu'ils recherchent des soins de santé.

"Ce soir, en allumant le bâtiment du bureau régional en orange , nous rejoignons un mouvement de personnes dans le monde entier qui utilisent cette couleur pour attirer l'attention sur la nécessité d'investir davantage dans la santé des femmes enceintes, des mères et des nouveau-nés." a déclaré le Dr Moeti. Elle a poursuivi en insistant  sur le fait que le thème de la présente édition est  d’une grande pertinence pour la Région africaine, qui compte près de sept décès maternels sur dix et un décès néonatal sur trois dans le monde. « Bon nombre de ces décès pourraient être évités en veillant à ce que les patients se sentent en sécurité, respectés et que leurs besoins soient entendus et pris en compte, et en dotant les professionnels de la santé des connaissances, des compétences et des outils nécessaires pour prendre les mesures nécessaires pour sauver des vies », a-t-elle dit.

Pour Dr Lucien Manga, Représentant de l'OMS au Congo, l’importance de la sécurité des patients est reflétée au Congo par les efforts déployés par le gouvernement congolais en collaboration avec l'OMS pour garantir la sécurité des patients dans les Formations Sanitaires. Il a dit en substance que « cette journée nous permet tout simplement d’être conscients du fait que si nous ne garantissons pas la qualité des soins et la sécurité des patients, nous n’allons pas pouvoir attirer les patients vers les formations sanitaires. Car, un des problèmes de santé au Congo, c’est l’utilisation très faible des soins et services de santé qui se trouve en dessous de 25% et, ces considérations font partie des causes qui limitent cette utilisation des soins et services ».

Abordant le volet qui concerne les soins à donner à la mère et à l’enfant, Dr Manga a précisé qu’un « processus d’amélioration continue de la qualité des soins et services de santé par le renforcement des capacités, l’amélioration des maternités au niveau périphérique, est le principal cheval de bataille de la stratégie opérationnelle conjointe 2020-2021 du Ministère en charge de la santé et l’OMS. En ce moment même, a-t-il poursuivi, le bureau de l’OMS au Congo travaille avec le Ministère de la santé et de la population, notamment avec la Direction départementale des soins et services de la santé de la Sangha pour refaire complètement la maternité de l’hôpital de Ouesso ».

Par ailleurs, une discussion est initiée avec le Ministère de la santé pour renforcer les mesurés visant à engager un processus d’amélioration continue de la qualité des soins et des services de santé : « On a initié une discussion avec le Directeur du programme contre les infections nosocomiales. « Nous devons d’abord l’aider à mettre en place un véritable programme national  de prévention et de contrôle des infections en milieuhospitalier. Ce n’est pas tout, mais c’est la base », a conclu le Représentant Résident de l’OMS au Congo.

 Rappelons qu’à la même date de l’année dernière (2020), une cérémonie similaire a été organisée autour de la stèle érigée en mémoire des victimes de l’intolérance politique érigée dans les Jardins publics de la Préfecture de Brazzaville, et qui a été illuminée en orange en signe d’humanisation des soins dans les formations sanitaires au Congo.

Le thème de cette précédente édition était « Sécurité des agents de santé : une priorité pour a sécurité des patients »./-