"Savoir, c'est vivre": La campagne Congolaise pour que toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique

"Savoir, c'est vivre": La campagne Congolaise pour que toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique
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"Savoir, c'est vivre": La campagne Congolaise pour que toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique

Brazzaville - Leonel, un étudiant de 25 ans et éducateur pour les pairs qui vit avec le VIH depuis 12 ans, a enduré la douleur d'être stigmatisé et discriminé en raison de son statut. Malgré les souvenirs d'enfants séropositifs mis à l'écart, Leonel a choisi de se tourner vers un avenir où l'acceptation et la compréhension prévalent. En tant qu'éducateur pour les pairs, il vise à faire tomber les barrières de la stigmatisation et de la discrimination afin que d'autres personnes comme lui puissent connaître leur statut tout en vivant dans la dignité et le respect en République du Congo.

"Pour vivre au mieux, il faut que les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut. Cela exige que nous nous fassions dépister et que nous ayons des conversations courageuses sur le sexe, la santé sexuelle et la santé mentale. Et une fois que nous nous sommes fait dépister, nous devons continuer à le faire. Savoir, c'est vivre", déclare-t-il.

Des améliorations notables dans la couverture du traitement du VIH et la suppression de la charge virale ont été réalisées au Congo, grâce à une combinaison d'engagement politique et de soutien international. Les personnes vivant avec le VIH, comme Leonel, ont joué un rôle déterminant dans la défense de leurs droits et dans l'éducation et le soutien des autres. La société civile joue également un rôle essentiel dans la lutte contre la stigmatisation et l'amélioration de l'accès au dépistage, au traitement et aux soins. Selon le rapport 2022 du Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles (PNLS/IST), 32 % des personnes vivant avec le VIH au Congo sont sous traitement antirétroviral et 25% de personnes sous traitement antirétroviral ont une Charge virale (CV) supprimée, soit une augmentation de 2% pour chacun des chiffres entre 2021 et 2022.

Malgré ces améliorations, Leonel fait partie des personnes vivant avec le VIH dans le pays qui ne connaissent leur statut que dans une proportion d'environ une sur quatre. En outre, le Congo a connu une augmentation de 8 % des nouvelles infections par le VIH entre 2015 et 2021. L'augmentation est plus marquée chez les adolescents et les jeunes que chez les autres.  La stigmatisation et la discrimination, le manque d'accès à l'information et aux services, le manque de sensibilisation au VIH, les normes culturelles et sociales et la pauvreté sont quelques-uns des obstacles qui empêchent les jeunes de se faire dépister et d'accéder au traitement. Cela montre qu'il reste encore beaucoup à faire pour réduire les nouvelles infections par le VIH au Congo, déclare le Dr Laure Mapapa, directrice du PNLS/IST.

Avec le COVID-19 qui perturbe les services de prévention du VIH, ainsi que les impacts sociaux et économiques négatifs plus larges de la pandémie, le PNLS/IST est en train d'intensifier la riposte au VIH. Le PNLS/IST décentralise les soins en apportant des services de prévention et de traitement dans les dispensaires existants. Cette stratégie a déjà un impact positif, car elle permet aux habitants des zones rurales d'accéder plus facilement à des soins vitaux. En veillant à ce que les méthodes de prévention et les services de soins soient accessibles à tous, le pays s'efforce de mettre fin à l'épidémie de VIH. "De cette façon, nous nous assurons que chaque individu a un accès facile aux méthodes de prévention et aux services de soins qui fonctionnent", explique le Dr Mapapa.

Pour aider à relever les principaux défis que sont l'augmentation du dépistage du VIH, la mise sous traitement et la suppression de la charge virale, ainsi que la réduction de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, l'OMS fournit des recommandations fondées sur des données probantes pour guider les interventions du Congo. Ces recommandations portent notamment sur la fourniture d'informations stratégiques sur le VIH et sur des lignes directrices relatives au dépistage et au traitement du VIH. Ces directives sont utilisées pour élargir l'accès aux soins, améliorer les résultats des traitements et, en fin de compte, mettre fin à l'épidémie de sida.

L'OMS aide également le PNLS/IST à formuler et à étoffer son plan stratégique national 2023-2025 et à attirer des financements internationaux. Des services de prévention du VIH adaptés aux adolescents sont déjà disponibles dans les établissements de santé publique, mais le soutien de l'OMS permet d'accélérer les activités et d'améliorer la coordination. Il s'agit notamment de former le personnel de santé à la fourniture de services adaptés aux jeunes et de développer des supports adaptés à l'âge et à la culture afin d'encourager le dépistage et le traitement. L'OMS collabore également avec le gouvernement pour renforcer les politiques qui favorisent l'accès des adolescents aux services de santé sexuelle et génésique. En donnant la priorité aux activités destinées aux jeunes et aux adolescents dans son plan stratégique national, le PNLS/IST et l'OMS veillent à ce que les jeunes aient accès aux services dont ils ont besoin pour prévenir le VIH et améliorer leur santé et leur bien-être en général.

En 2022, 110 éducateurs pairs, 78 mères mentors, 16 médecins prescripteurs et 500 prestataires de soins de santé ont été formés et équipés pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes et des adolescents. Ces efforts ont notamment consisté à fournir des services de prévention du VIH adaptés aux adolescents, à élargir l'accès aux traitements antirétroviraux et à promouvoir des tests réguliers pour parvenir à la suppression de la charge virale. Le Dr Mapapa estime que le renforcement de la collaboration entre le gouvernement, les organisations de la société civile et les personnes vivant avec le VIH est un moyen efficace de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination et de protéger les droits.

"Nous sensibilisons la population, développons les traitements et la prévention, renforçons le soutien et le suivi des patients et formons notre personnel de santé pour mieux servir et atteindre les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d'infection, tout en améliorant l'engagement de la communauté dans tout le continuum des soins", ajoute-t-elle.

Mama Irene, une activiste engagée dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination au Congo, partage cet avis. Vivant avec le VIH depuis 24 ans, elle affirme qu'elle est la preuve qu'un diagnostic de VIH n'est pas une condamnation à mort et qu'elle s'engage à faire partie de la solution. Il y a quinze ans, elle a fondé l'Association Bomoi (Vie). "Nous offrons une écoute, un soutien et un accompagnement visant à améliorer la vie des familles confrontées à la maladie, avec le leadership des femmes touchées par celle-ci", explique-t-elle.

Le Dr Mapapa est convaincu qu'il est possible d'inverser la tendance en matière de VIH au Congo. La courbe ne s'infléchira pas d'elle-même", dit-elle. "Il nous incombe à tous de jouer notre rôle et, en tant que pays, nous restons pleinement engagés à donner la priorité au VIH et aux services de prévention et de traitement pour y parvenir", ajoute-t-elle.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter:

Nyandoh Paho TADFOR

Communications Officer - UCN Cluster, Bureau Régional pour l'Afrique

Courriel: nyandoht [at] who.int (nyandoht[at]who[dot]int)  

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Mariam Ouedraogo

Chargée de communication

OMS Congo
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