« J’ai failli mourir de la jaunisse, craignant que ce soit la fièvre jaune. Le vaccin est la seule prévention contre cette maladie »

« J’ai failli mourir de la jaunisse, craignant que ce soit la fièvre jaune. Le vaccin est la seule prévention contre cette maladie »

Asana, mère de famille de 23 ans, vit dans un village près de Gazaoua à la frontière entre le Niger et le Nigéria, dans la région de Maradi. Le matin du 23 mai 2023, elle est venue au Centre de santé intégré de Gazaoua pour la vaccination contre la fièvre jaune. Asana dit avoir eu la jaunisse en 2017 au Nigeria et avait cru que c’était la fièvre jaune.  Ses parents l’ont également eue à la même époque. « J’en souffrais beaucoup avec la fatigue intense, les vomissements, la forte fièvre. Je manquais d’appétit. Ma peau et mes yeux étaient de couleur jaunâtre.  A un certain moment, je ne pouvais pas me tenir debout» raconte-t-elle. Asana a été à nouveau désemparée quand son enfant d’un an a eu les mêmes symptômes en 2022. « Il ne grandit pas. Sa peau et ses veines sont de couleur verdâtre. Il vomissait et était tout le temps fatigué. Il avait beaucoup de fièvre» confie-t-elle. Quand Asana a entendu les nouvelles sur la vaccination contre la fièvre jaune dans leur village, elle n’a pas hésité à venir au CSI Gazaoua avec son fils.

Au Niger, de 2022, trois foyers d’épidémie de fièvre jaune ont été confirmés après un test de séroneutralisation positifs à l’Institut Pasteur de Dakar, soutenu par des éléments cliniques, épidémiologiques et entomologiques. Ces foyers ont bénéficié des campagnes de vaccination réactives contre la fièvre jaune en décembre 2022. En 2023, 01 cas suspect de fièvre jaune de la 47e semaine 2022, a été notifié et confirmé en février 2023 dans le district sanitaire de Gazaoua, région de Maradi. L’analyse et l’exploitation des éléments cliniques (fièvre, ictère), épidémiologiques (pays à haut risque, épidémies dans les pays voisins) et éléments entomologiques pendant l’investigation approfondie multidisciplinaire au District sanitaire de Gazaoua, ont permis de classer le district sanitaire de Gazaoua, région de Maradi, comme étant le quatrième foyer d’épidémique de fièvre jaune.

« Fort de cette conclusion, le secrétariat d’ICG a approuvé 30 mars 2023 la dotation du Niger de 244 100 doses de Vaccin anti amaril et des intrants afin d’organiser une campagne de vaccination réactive contre la fièvre jaune, dans le district sanitaire de Gazaoua. Il s’agit de la quatrième campagne réactive contre la fièvre organisée dans le pays après celles de Keita, Doutchi et Tchirozerine organisées en décembre 2022. » précise Dr Pierre Saa Fotso, point focal pour la fièvre jaune au niveau de l’Organisation mondiale de la Santé.

Le ministère de la santé publique de la population et des affaires sociales du Niger avec l’appui de l’OMS et des autres partenaires, dont GAVI, Unicef, COOPI et Save The Children a réalisé la campagne de vaccination réactive contre la fièvre jaune dans le district sanitaire de Gazaoua   du 23 au 28 mai 2023.

Implication des autorités traditionnelles et publiques

Afin de faciliter la réussite de cette campagne, les formations de acteurs se sont déroulées à tous les niveaux et La mobilisation sociale a débuté avant le début de la campagne. La mobilisation sociale a été renforcée par les plaidoyers, l’implications de leaders traditionnelles, administratives et politiques. De nombreuses supports de sensibilisations (banderole, affiches, etc.) les radios communautaires ont été mises à contributions. Toutes ces actions ont permis d’obtenir une adhésion massive et effective de la population à cette campagne de vaccination. « La mobilisation a commencé 04 (quatre jours) jours avant la campagne de vaccination. Les chefs de village et le chef de cantons ont envoyé les messages de sensibilisation aux populations. Les informations ont été relayées par les crieurs, les relais communautaires ainsi que la radio communautaire. Tous les leaders d’opinion sont restés prêts pendant pour accompagner les équipes dans les éventuelles gestions de cas de refus » a expliqué le Medecin Chef du District sanitaire de Gazaoua. Lors du lancement de la campagne, Mahaman Sani Maroussa, le Chef de canton a été vacciné pour témoigner de la sincérité et de l’importance de cette campagne de vaccination. « Si chacun amène sa famille, toute la famille est protégée. Nous sommes chanceux que ce vaccin soit pour tous ceux âgés de 9 mois à 60 ans. Je suis vacciné, je suis protégé de la fièvre jaune »  s’adresse Mahaman Sani Maroussa, Chef de canton de Gazaoua, à la population locale après avoir reçu sa dose lors du lancement. En parallèle, l’équipe du district a formé les chefs de CSI et les équipes de  vaccinateurs et mobilisation sociale » informe Dr Mamane Issa, chef du Centre de santé  intégré de Gazaoua.

Après sa vaccination, l’espoir renaît en Asana et son enfant. « Je voudrais que ma famille soit protégée. Le vaccin est la seule prévention contre la fièvre jaune, je suis soulagée d’être enfin vaccinée »  témoigne-t-elle, toute souriante. « La vaccination est le principal moyen de prévenir et de combattre la fièvre jaune. La vaccination antiamarile est sûre, très efficace et une dose unique confère une protection à vie. L’obtention de la protection de la population à l’échelle nationale par la vaccination contribuera à prévenir le risque de futures flambées » soutient l’Organisation mondiale de la Santé.

La campagne contre la fièvre jaune à Gazaoua a permis de vacciner plus de 223 000 personnes sur les 221 903 ciblées.

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VOLOLONARIVO Harilala Myriam

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WHO Niger
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