Le Sénégal finalise sa seconde évaluation externe conjointe du règlement sanitaire international
Dakar – Du 17 au 21 juillet, le Sénégal a procédé à la seconde évaluation externe du Règlement sanitaire international (RSI) avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires. Une avancée de taille vers le renforcement de la sécurité sanitaire au Sénégal.
Cette évaluation a permis d’apprécier le niveau actuel des capacités du pays et définir les voies et moyens pour une application rigoureuse du RSI conformément aux normes internationales. L’exercice a été appuyé par l’OMS et plusieurs partenaires dont le CDC, la FAO, l’USAID, l’OOAS, PATH.
En 2005, les États Membres de l’OMS adoptent le RSI qui contient les approches, obligations et capacités centrales devant permettre une meilleure préparation aux épidémies et autres événements aigus de santé publique ayant un risque de propagation internationale. Le Sénégal qui y souscrit en juin 2007 conduit une première évaluation externe conjointe en 2016 et développe et met en œuvre un plan national de sécurité sanitaire.
Cela a permis d’opérer des progrès tangibles, notamment l’amélioration de certaines capacités au niveau central, la gestion efficace de la pandémie de la COVID-19 et le renforcement de la fonctionnalité du point focal national, point de contact unique avec l'OMS pour toutes les questions liées au règlement sanitaire.
Sept ans après, cette seconde évaluation conjointe vient consacrer de façon accrue l’effort de renforcement des capacités nationales à appliquer les dispositions du RSI. A travers ce diagnostic, des points forts ont été relevés tels que l’existence d’une loi qui régit la surveillance et la réponse aux problèmes de santé publique, ainsi qu'un programme de Sécurité Sanitaire « Une seule santé », dirigé par le Premier Ministre.
Conformément aux exigences du processus de l’outil d’évaluation externe conjointe, des actions prioritaires ont aussi été recommandées parmi lesquelles, la surveillance basée sur les événements dans tous les secteurs et à tous les niveaux pour une détection efficace des événements de santé publique. La mobilisation de ressources pour un financement pérenne de la mise en œuvre du Plan d'action national pour la sécurité sanitaire figure également parmi les actions fortes à mettre en œuvre.
« Le Sénégal vient de franchir une étape majeure dans son engagement pour le renforcement de la sécurité sanitaire nationale et internationale. Cette évaluation a permis d’identifier des gaps et de définir les actions prioritaires pour renforcer la mise en œuvre du RSI 2005 », a déclaré le Dr Vincent Sodjinou, Représentant Résident par intérim de l’OMS au Sénégal.
La cérémonie de clôture a été présidée par la Ministre de la santé et de l’action sociale la Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Elle a salué le caractère multisectoriel ayant prévalu tout au long des travaux avec la présence de tous les départements ministériels et des entités clés du pays. Les résultats de l’évaluation sont encourageants, les niveaux d’évaluation obtenus reflètent la réalité du pays et des recommandations claires ont été formulées pour capitaliser les acquis et relever les défis persistants.
Selon Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye, « l’achèvement de cette évaluation externe conjointe du RSI, conduite avec objectivité et rigueur, va indéniablement renforcer le positionnement de notre pays, dans la coopération sanitaire internationale ». « A la lumière des résultats et des recommandations issues de cette évaluation conjointe, nous tenons l’opportunité de renforcer concrètement les capacités de notre système de santé », a-t-elle ajouté.
La prochaine étape consistera à développer un plan d’action national de sécurité sanitaire, le deuxième du genre, afin de capitaliser les résultats des travaux et les traduire en actions concrètes dont les interventions prioritaires qui ont été retenues. A cet effet, le Dr Vincent Sodjinou estime que :ce premier exercice de planification post-COVID-19 sur la sécurité sanitaire devra intégrer les leçons apprises de cette pandémie et des autres épidémies majeures. « Il doit viser à prévenir les futures pandémies et à contribuer à la mise en place d’un système de santé et de sécurité sanitaire résilient capable de supporter des chocs et d’impulser le nécessaire relèvement post-COVID-19 qui s’impose dans tous les pays dont le Sénégal. »
S’il est vrai que des progrès ont été accomplis, il n’en reste pas moins que le Sénégal, à l’instar des pays de la Région africaine, accuse toujours un certain retard en ce qui concerne la mise en place des capacités requises en vertu du RSI (2005). Dr Vincent Sodjinou a donc réitéré un appel en direction des bailleurs pour accompagner le Sénégal dans le financement intégral et durable de son plan d’action pour la sécurité sanitaire.
Expert OMS AFRO
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