Après Bruxelles (Belgique) pour la zone Europe en septembre 2023, c’est au tour de la Côte d’Ivoire d’accueillir le lancement, pour la zone Afrique, de la campagne mondiale des Nations unies pour la sécurité routière les 2 et 3 mars 2024 à Bouaké. La cérémonie officielle de lancement de cette campagne, le 2 mars 2024, s’est déroulée en présence de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Jean Todt, du Ministre ivoirien des Transports, M. Amadou Koné, les autorités politiques, administratives, coutumières, religieuses et les représentants des communautés de la région de Gbêkê, ainsi que le Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire. L’OMS y était représentée par une forte délégation que conduisait la Cheffe de bureau en Côte d’Ivoire, Dre Fatim Tall.

Co-organisée par l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt et le Ministère ivoirien des Transports, l'initiative vise à accélérer les progrès vers les ODD (ODD 3.6), à travers le renforcement de la lutte contre les accidents de la route, premières causes de mortalité dans le monde pour les jeunes de 5 à 29 ans.

« Le bilan annuel mondial des accidents de la route s’élève à 1,2 million de décès dans le monde. L’urgence est particulièrement aiguë en Afrique qui reste la région la plus touchée, où le nombre de tués s’élève à plus de 225 000 chaque année », a souligné M. Jean Todt. L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies s’est réjoui de « l’engagement pris par le gouvernement ivoirien de réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d'ici à 2030 » adhérant ainsi aux objectifs fixés par la Déclaration de Stockholm dans le cadre de la deuxième Décennie d’Action pour la Sécurité routière. « En lançant cette campagne à Bouaké, en Côte d’Ivoire, nous faisons un pas essentiel vers la refonte de la sécurité routière en Afrique. Ensemble, nous devons transformer les routes périlleuses en artères dynamiques d’opportunités sociales, économiques et commerciales durables, en promesse d’un avenir durable », a relevé Jean Todt.

Le Ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, représentant le Premier Ministre Beugré Mambé, parrain de ladite cérémonie, a exprimé sa gratitude pour le choix de la Côte d’Ivoire et plus particulièrement de la ville de Bouaké. « Nous observons un nouveau phénomène à Bouaké. Il s’agit de l’utilisation des deux et trois roues qui nous créent beaucoup de problèmes. Aujourd’hui, plus de 60% des décès sur la route sont les utilisateurs des deux et trois roues, ainsi que les piétons. En 2022, sur les 1500 tués sur la route en Côte d’Ivoire, 1000 étaient des utilisateurs des deux et trois roues », relève le représentant du Premier Ministre. « A Bouaké, il s’agit d’un tué tous les deux jours. Les causes sont plus ou moins connues. Défaut de formation, incivisme, mauvaise qualité des équipements de sécurité, notamment les rétroviseurs, les casques, etc. », évoque-t-il avec regret.

Cette campagne est donc une opportunité pour accentuer la sensibilisation des usagers de la route. Pour y parvenir, le ministre voudrait compter sur la présence, l’engagement et la disponibilité des Chefs traditionnels, coutumiers et religieux ainsi que les Ambassadeurs nationaux de la sécurité routière.

Premier événement de lancement de la campagne en Afrique, cette initiative conjointe de l’ONU et du gouvernement ivoirien vise spécifiquement

• à sensibiliser les usagers sur les principales causes d’accidents de la circulation, notamment : la conduite en état d’ivresse, la somnolence, la négligence, le non-port de la ceinture de sécurité et du casque, le non-respect du code de la route ;
• à inciter au rajeunissement du parc automobile ;
• à sensibiliser les automobilistes au respect des usagers vulnérables (piétons) ;
• à sensibiliser les automobilistes, motocyclistes sur la détention de vrais permis de conduire.

Partenaire dans la campagne, et assurant par ailleurs le secrétariat de la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière 2021-2030, l’OMS estime que les décès causés par les accidents de la route constituent une crise de santé publique au niveau mondiale. « Les accidents de la route cause des décès évitables qui ne sont que la partie visible de l’Iceberg. En réalité, ils sont responsables des handicaps et des incapacités qui constituent des charges supplémentaires pour le système de santé déjà submergé et qui a du mal à faire face à d’autres problèmes de santé plus urgents », explique la Cheffe de Bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Fatim Tall. « La campagne a été lancée aussi pour engager tous les secteurs, car il s’agit d’une lutte multisectorielle », résume-t-elle.

La cérémonie de lancement a été suivie de la visite d’un espace de démonstration portant sur une initiative de formation des élèves sur la sécurité routière. Il s’agit d’une initiative novatrice promue par un bénévole et qui utilise « La Route de l’École », un manuel illustré avec des images peintes localement. Poursuivant leur parcours, les officiels sont allés à la découverte du site d’affichage des messages de sensibilisation. Ces messages sont portés par les images « d’ambassadeurs » choisis parmi les personnalités nationales et internationales, issues essentiellement des milieux du sport et de la musique.

Les deux jours d’activité ont également été marqués par des actions de terrain avec les élèves et les transporteurs. Au cours d’une sympathique cérémonie organisée en marge du lancement de la campagne, un millier d’exemplaires du manuel « La Route de l’École » a été offert par son auteur à la mairie de Bouaké, pour être mis à la disposition des enfants d’âge scolaire.  Dans le même temps, le collectif des « moto taxi » de la ville de Bouaké se voyait remettre deux lots de casques UN par deux partenaires privés.

La deuxième journée a été consacrée à un atelier sur la collecte des données des accidents de la circulation en Côte d’Ivoire. « Actions mondiales face aux défis des données et indicateurs clés sur la sécurité routière : Rôles et contributions des moyens humains et des ressources technologiques », est le thème de cet atelier qui a accouché d’une déclaration dénommée la « Déclaration de Bouaké » qui recommande, entre autres, la digitalisation dans le processus de production des données par l’ensemble des intervenants.

Pour les autorités ivoiriennes, l'organisation de cet atelier vise notamment à créer une base de données des accidents de la circulation en Côte d’Ivoire, mais également à fournir des réponses claires au projet de campagne de sensibilisation sur la sécurité routière.

La campagne mondiale ainsi lancée va couvrir environ 1 000 cités dans 80 pays et se dérouler sur 24 mois. Les messages de sensibilisation seront traduits dans 80 pays et se dérouler sur 24 mois. Les messages de sensibilisation seront traduits dans environ 30 langues.