Farchana – Un an après le début des affrontements armés au Soudan le 15 avril 2023, ils sont plus de 716 000 personnes, réfugiés et retournés, à trouver refuge au Tchad, qui se trouve être le pays africain le plus touché, avec près de 45 % des réfugiés Soudanais accueillis. Avec des milliers de nouveaux arrivants chaque mois, ils sont répartis dans quatre provinces à l’Est du Tchad : Ennedi Est, Ouaddaï, Sila et Wadi-Fira.
Adré, la localité qui accueille plus de 55 % de réfugiés et retournés, se retrouve submergée. Compte tenu du flux massif, un camp extension a été installé en juin 2023 à Farchana à une quarantaine de kilomètres de la frontière soudanaise pour désengorger ceux basés à Adré.
Dans le camp d’extension de Farchana, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec l’appui de ses partenaires, a soutenu l’installation d’une clinique mobile afin d’assurer l’accès aux services de santé de qualité à près de 15 000 réfugiés ainsi qu’à la population hôte.
Entre novembre et décembre 2023, plus 3 000 personnes ont bénéficié d’une prise en charge gratuite pour diverses pathologies, dont le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée et les maladies chroniques comme le diabète. Des campagnes de vaccination contre les maladies à potentiel épidémique comme la rougeole et la polio ont été organisées pour protéger les enfants contre ces maladies mortelles.
« C’était très difficile pour moi de rester sur place. Ce sont mes frères (les autres refugiés) qui veillaient sur moi. Même la nourriture il fallait que quelqu’un aille la chercher pour moi », relate le septuagénaire.
A Farchana comme dans les autres camps de réfugiés, les conditions de vie restent précaires. L’insuffisance de nourriture, la promiscuité, la rareté de l’eau et le manque d’hygiène et assainissement, constituent des facteurs de risque pour des maladies infectieuses voire des épidémies.
D’ailleurs, des épidémies de dengue et de rougeole ont été déclarées au cours du dernier trimestre de l’année 2023 dans les provinces affectées.
Également la malnutrition touche particulièrement les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes, qui ont perdu leurs moyens de subsistance.
« Les besoins en temps normal passent du simple au double durant ces situations d’afflux. Par exemple, il faudrait prévoir 200 perfusions si le besoin en temps normal est de 100 perfusions », explique le Dr Floris Akintore, spécialiste en soins de santé primaires dans les contextes de conflit, au Bureau de l’OMS au Tchad. « Il en est de même pour les ressources humaines. Des médecins, des infirmiers, des sage-femmes et d’autres travailleurs de santé supplémentaires sont nécessaires. »
Dans le camp extension de Farchana, avec le soutien de l’OMS, le Ministère de la santé publique et de la prévention a constitué une équipe médicale d’urgence locale axée sur les soins de santé primaires pour répondre aux besoins sanitaires des réfugiés. Il s’agit d’une équipe multidisciplinaire de professionnels de la santé.
Compte tenu des besoins sur le terrain, l’équipe s’est divisée en deux dont une qui officie dans le camp et la seconde dans les centres de santé du district sanitaire. Quotidiennement dans le camp l’équipe consulte près de 100 personnes dont les 80 % sont des femmes et des enfants. Elle y pratique aussi des accouchements.
« La mise en œuvre des actions concertées a contribué à d’importants progrès en matière de prise en charge des réfugiés et retournés sur tous les plans que ça soit santé, nutrition, Wash, éducation, protection etc. », a indiqué le Dr Mahamat Moussa Brahimi, gestionnaire d’incident au Ministère de la santé publique et de la prévention.
« Certes, il y a des acquis mais aussi des défis en termes de mobilisation de ressources pour pouvoir répondre aux besoins sans cesse croissants. »
« Notre mandat est de promouvoir la santé, préserver la sécurité mondiale et servir les populations vulnérables dont les personnes fuyant le conflit armé dans le présent contexte. Ne pas assurer des soins appropriés à ces personnes, c’est faillir à notre mission », a déclaré la Dre Blanche Anya, Représentante de l’OMS au Tchad. « Malgré les moyens limités, nous demeurons aux côtés du Tchad pour assurer la santé pour tous. »
L’Organisation a aussi assuré le déploiement d’une équipe internationale d'urgence pour la prise en charge des blessés de guerre.
« Avec les soins, je suis en forme et je peux désormais me déplacer comme je le veux », confie Abakar. « Je remercie les autorités qui vous (personnel de santé) ont envoyé ici. Les soins et les médicaments reçus m’ont vraiment soulagé. Choukrani ! »
Chargée de communication
Bureau régional pour l'Afrique
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Chargée de Communication
OMS Tchad
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