Le bureau OMS Côte d'Ivoire célèbre « Avril bleu »
Le Bureau OMS Côte d'Ivoire a été sensibilisé au problème de société que constituent les troubles du spectre de l’autisme, le lundi 8 avril 2024. Sur recommandation du management du Bureau, le personnel de l’OMS en Côte d’Ivoire a bénéficié d’une session spéciale de briefing sur l’autisme dans le cadre de la deuxième édition de la campagne nationale Avril Bleu, dédiée à la sensibilisation du grand public à cette problématique.
Que d’occasions manquées pour détecter tôt des cas de développement de l’enfant ! Que ce soit lors des visites de routine accordées aux enfants dans les différentes filières de nos structures hospitalières, que lors des activités préventives et promotionnelles organisées à l’intention de la petite enfance (campagnes de vaccinations, consultations prénatales (CPN), ou pédiatriques…). C’est donc à juste titre que la campagne nationale de sensibilisation à l’autisme, tout le mois d’avril en Côte d’Ivoire, a pour thème ‘Transformons les occasions manquées en opportunité.
Pour le Professeur Koua, ‘'Tout enfant dont le cerveau a souffert doit enter dans un processus de surveillance‘’. Pour lui, les questions de santé liées au développement de l’enfant, nous positionnent au centre de deux problématiques, à savoir, la santé physique et la santé mentale, ce qui les rend triviaux. Mais poursuit-il, ‘'la surveillance du développement de l’enfant doit être pris en compte et nous y travaillons avec toutes les parties’’. ''L’appui combiné de l’OMS et de l’UNICEF, à la prise en compte de la surveillance de la santé du développement de l’enfant arrive à point nommé ’’, dira-t-il.
L’objectif principal de la deuxième édition de la campagne nationale Avril Bleu, qui se tient du 02 au 30 avril 2024, est de mettre en lumière les nombreuses opportunités qui existent dans notre système de santé et dans tous les secteurs (éducation, protection, social, communautaire, etc.), pour permettre de diagnostiquer plus précocement les personnes autistes, d’améliorer la vie de celles qui sont déjà diagnostiquées et soutenir leurs proches.
L’autre objectif est de renforcer la mobilisation des communautés, des médias, des professionnels de santé, de l’éducation, des travailleurs sociaux et des partenaires au développement autour de la surveillance du développement de l’enfant, et faire du dépistage et de la prise en charge précoce des TSA, une priorité en Côte d’Ivoire. La prise en charge des Troubles du Spectre de l'Autisme (TSA) étant pluridisciplinaire, ce mois offre le cadre propice aux décideurs, pour des actions intégrées, multisectorielles et complémentaires, à l’effet d’améliorer cette prise en charge.
Lors de cette journée, l’attention du personnel du bureau de l’OMS a été « captivé » par le témoignage de deux parents membre de l’Association ‘‘Parents au cœur bleu’’, (une des associations de parents d’enfants autistes de la place). ‘‘Découvrir que son enfant est autiste, est une surprise, sinon désagréable, du moins blessante !’’, nous avoue Mme Diane Magouri, mère d’un adolescent autiste de 14 ans. Dans ses propos, elle lèvera un coin de voile sur la réalité que ces parents vivent : ‘‘les diagnostics seuls, en cliniques coutent au minimum 350 mille F CFA !’’, dira-t-elle pour souligner, les difficultés financières auxquelles les familles d’enfants autistes sont confrontées, bien au-delà des souffrances morales.
Également invitée à la session, Mme Amangoua, une autre mère d’enfant autiste, éducatrice spécialisée de formation et par ailleurs Sous-directrice des ressources humaines, au ministère de l’Emploi et de la protection sociale, a confessé que ‘‘la vie d’un parent d’enfant autiste n’est pas du tout facile’’. Elle se considère comme investie d’une mission divine, consistant à aider les personnes vivant avec un handicap, à travers sa formation d’éducatrice spécialisée, sa fonction de mère d’enfant autiste et sa position au sein du ministère en charge du handicap. Car ‘‘en plus de mon fils, ma fonction est d’aider les autres dans sa situation’’.
Au cours de la session, le personnel a eu droit à quelques mots arrachés à Kéhath Lévi, adolescent autiste, titulaire du BEPEC et stagiaire au programme national de santé mentale (PNSM). Kevin qui est un dessinateur hors pair, nous a expliqué en quoi consiste son travail, au sein du programme.
Notons que pour ce mois d’Avril bleu, une stratégie mobile a été initiée par le ministère de la Santé avec l’appui technique et financier de l’OMS, dans les districts sanitaires d’Agboville, de Bouaké Nord-Est et de Korhogo 1. Elle vise à Renforcer la sensibilisation des prestataires de santé en appuyant les équipes de ces trois districts, sur la surveillance du développement, le dépistage et la prise en charge précoce des TSA chez les enfants de 0 à 59 mois et les adolescents ; Superviser les activités menées par les prestataires dans les trois (03) sites pilotes des districts sélectionnés ; et Renforcer le dispositif de prise en charge pluridisciplinaire des TSA chez les enfants et des adolescents dans les 03 sites pilotes.
Pour rappel, et sous la houlette du PNSM, le carnet de santé de la mère et de l’enfant a été révisé pour prendre en compte les indicateurs sur la surveillance du neuro développement de l’enfant.
Le Dre Tall Fatim, Cheffe du Bureau OMS Côte d’Ivoire, a quant à elle, rappelé, que « les enfants et adolescents autistes ont aussi le droit à la santé et au bien-être dans ce contexte de la célébration de la journée mondiale de la santé, dont le thème est cette année, ma santé, mon droit. » Elle a par ailleurs insisté sur « l’importance du continuum des soins tout au long du cycle de vie. » À titre d’exemple, elle expliquera que « l’insuffisance de qualité dans les soins, pendant la grossesse, et surtout pendant le travail et l’accouchement, peut avoir des répercussions très graves sur le développement de l’enfant. ».
Pour les Nations Unies, ce mois d’Avril Bleu est une occasion d'affirmer et de promouvoir la pleine réalisation de tous les droits de l'homme et libertés fondamentales des personnes autistes.