Une ambulance change la donne en matière de prise en charge des urgences
Madingo-Kayes – Magloire, 45 ans, chasseur à Kotinvindo, dans l’extrême sud du Congo a frôlé la mort en cette matinée de mars 2024. S’étant rendu à la chasse comme de coutume, il s’est retrouvé face à un troupeau d’éléphants, dont l’un l’a éventré. « Lorsque c’est arrivé, j’étais vraiment désespéré, j’étais sûr que c’était ma dernière heure. »
Magloire a eu la vie sauve grâce à l’arrivée rapide d’une ambulance qui l’a pris en charge et l’a évacué sur Pointe Noire où il a été opéré. La disponibilité de cette ambulance s’inscrit dans une dynamique d’accès aux soins de santé dans les zones reculées, initiée par les autorités sanitaires avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’OMS soutient le Congo dans son projet de revitalisation des districts sanitaires en vue d’améliorer la santé des populations à travers tout le pays. La revitalisation est l’un des piliers de la stratégie opérationnelle qui vise spécifiquement à améliorer l’organisation et le fonctionnement des districts sanitaires. « Nous arrivons ainsi à rapprocher les soins des populations, et une mention spéciale est faite à l’ambulance fournie à Madingo-Kayes qui permet de sauver des vies », explique la Dre Paule Chantal Portella, Directrice départementale des soins et services de santé du Kouilou.
Le projet de revitalisation, dont la phase pilote a démarré en 2019, prend en compte 12 districts sanitaires dont celui de Madingo-Kayes. Son hôpital de référence couvre des villages jusqu’à plus de 245 km à la ronde y compris le village de Kotinvindo, qui est le dernier village du district de Madingo-Kayes.
La situation a évolué depuis août 2022 avec l’arrivée de l’ambulance. « La prise en charge des urgences communautaires à l'hôpital était difficile et compliquée à la fois. Sans un véhicule médicalisé les interventions d’urgences ne sont pas efficaces. Par le passé, nous devions négocier avec des taxis pour référer les cas d'urgence qui nécessitaient une prise en charge immédiate », explique le Dr Charly Nianga, Chef de service de la médecine interne à l’hôpital de référence de Madingo-Kayes.
Avant la mise en service de l’ambulance, les urgences communautaires correctement prises en charge étaient de deux cas en août 2022. Elles sont passées à 10 cas en août 2024.
« Cette ambulance a pallié beaucoup de difficultés et a desservi beaucoup de villages », se réjouit le Dr Jean-Bruno Douiba, Directeur de l’hôpital de Madingo-Kayes. « C’est en pleine nuit que j’ai été informé du cas de Magloire, éventré à la suite de l’attaque d’un éléphant. J‘ai alors regroupé un assistant sanitaire, l’ambulancier et un infirmier à bord de l’ambulance, et nous sommes allés gérer cette situation » raconte-t-il.
A part ce don d’ambulance, l’OMS a également fourni à l’hôpital du matériel de laboratoire ainsi que 10 lits métalliques modernes et 10 matelas médicaux. L’Organisation a aussi soutenu le renforcement des capacités du personnel de santé, fait des dons en médicaments et en matériels médico-techniques.
« L’OMS appuie le gouvernement de la République du Congo pour un système de continuum des soins de santé qui intègre les moyens adéquats de référence pour la gestion qualitative des urgences vitales », a déclaré le Dr Vincent Dossou Sodjinou, représentant par intérim de l’OMS au Congo. « Ainsi, dans le cadre de l’intégration du projet SURGE et de la stratégie opérationnelle, nous avons équipé le district sanitaire en ambulance médicalisée afin de garantir la référence des malades et mettre fin aux décès évitables. L’OMS est confortée par la valeur ajoutée de cette ambulance sur le terrain », a ajouté le Dr Sodjinou.
Après la parenthèse douloureuse qu’il a connue, Magloire a repris une vie normale. « Ce fut un soulagement de voir la famille venir me chercher dans la forêt, et lorsque j’ai vu l’ambulance, je me suis dit : je suis sauvé », confie-t-il. « Si je suis encore en vie, c’est grâce à cette ambulance. »
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