Déclaration officielle de l’épidémie de la fièvre jaune en République Démocratique du Congo par le Ministre de la Santé Publique
KINSHASA, 20 juin 2016 - Après sa communication du 23 avril 2016 annonçant les risques très élevés de la circulation locale du virus amaril sur le sol congolais suite à des enquêtes entomologiques conjointement menées dans le Kongo Central et à Kinshasa par les experts du Ministère de la Santé Publique et de l’OMS, le Dr Félix Kabange Numbi, Ministre de la Santé Publique a fait lundi 20 juin une déclaration officielle confirmant l’existence de l’épidémie de la fièvre jaune dans 3 provinces du pays (Kinshasa, Kongo Central et Kwango). C’était en présence des représentants de l’OMS et de l’UNICEF en RDC et devant la presse.
Il a précisé, pour faire face à cette urgence sanitaire, que la RDC a sollicité l’appui de l’OMS et de tous les autres partenaires pour l’obtention rapide des vaccins antiamarils afin de continuer avec la riposte vaccinale dans les provinces actuellement en épidémie et de limiter son extension vers des provinces encore indemnes.
A la date du 20 juin 2016, la RDC notifie plus de 1.106 cas suspects cumulés de fièvre jaune depuis le début de l’année, incluant 75 décès (taux de létalité : 6,8 %) rapportés par le système national de surveillance.
Parmi ces cas, 68 ont été confirmés positifs par les deux laboratoires - l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa et l’Institut Pasteur de Dakar - dans 22 zones de santé des cinq provinces suivantes: Bas-Uélé, Kwango, Tshuapa, Kongo Central et Kinshasa. Les deux cas respectivement notifiés dans les provinces de Bas-Uélé et Tshuapa (Nord du pays) sont classifiés comme des cas selvatiques et n’ont aucun lien épidémiologique avec l’actuelle épidémie dont les cas sont majoritairement importés de l’Angola.
Selon la déclaration ministérielle, 9 cas autochtones - incluant les deux selvatiques - sont confirmés dans le pays depuis le début de l’année 2016 après des investigations approfondies. Les derniers cas confirmés sont notifiés dans une grappe d’enfants fiévreux et ictériques de la zone de santé de Kisenso (Ville-Province de Kinshasa).
‘‘Au vu de ce tableau épidémiologique, de la présence des moustiques de type aedes aegypti, des gîtes larvaires et de l’ important flux migratoire des populations entre l’Angola et la RDC, les risques d’une transmission locale du virus amaril demeurant également élevés avec un nombre croissant des cas autochtones sans notion de grappe, et tenant compte de la définition opérationnelle d’une épidémie selon l’OMS, je déclare ce jour que la RDC est en épidémie de fièvre jaune, localisée dans les provinces de Kinshasa, Kongo Central et Kwango’’, a indiqué le Ministre de la Santé Publique.
Il a recommandé à la population d’observer les mesures suivantes:
- Couvrir tous les récipients d’eau de façon à ce que les moustiques ne puissent s’y reproduire;
- Rechercher autour des habitations des endroits où les moustiques peuvent se reproduire et les éliminer (boîtes de conserve, pneus et camions hors d’usage, calebasses, bidons à moitié coupée et remplis d’eaux usées, etc.);
- Placer les personnes qui ont la fièvre jaune sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide et les rediriger au centre de santé le plus proche;
- Utiliser les moustiquaires imprégnées d’insecticide par les membres de toute la famille pour dormir;
- Se faire vacciner auprès des services de l’hygiène aux frontières avant de se rendre en Angola, pays actuellement très touché par l’épidémie.
Le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Yokouidé Allarangar a pour sa part appelé au ‘‘renforcement de la surveillance épidémiologique des cas de fièvre jaune dans toutes les zones de santé du pays, plus particulièrement celles situées le long de la frontière avec l’Angola, et l’intensification de la lutte anti vectorielle dans lesdites zones en épidémie’’.
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Dr Yokouidé Allarangar, Représentant de l’OMS en RDC, allarangaryo [at] who.int (allarangaryo[at]who[dot]int)
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