Les partenaires techniques et financiers de la nutrition en Côte d’Ivoire ont mobilisés 803,6 millions de dollars américains, soit environ 401,8 milliards de francs CFA pour financer le plan national multisectoriel de nutrition (PNMN) 2016 – 2020. Le budget global du PNMN qui s’élevait à 267 milliards de FCFA (environ 534 millions de dollars us), avec une part de l’Etat ivoirien de 15% (40 milliards de FCFA), est donc couvert en totalité.

La contribution des agences du Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire dans cette mobilisation de fonds, notamment l’UNICEF, chef de file des PTF pour la nutrition, l’OMS, le PAM et la FAO, se chiffre à 66 millions de dollars us (environ 33 milliards FCFA). L’apport de l’OMS est de 6 millions de dollars américain qui doit être apportée en appui technique et en cash que l’Organisation est sensée mobiliser. 

La table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Plan national multisectoriel de nutrition s’est tenue les 15 et 16 septembre 2016, à l’auditorium de la Primature, à l’occasion du lancement officiel du mouvement Scaling Up Nutrition (SUN) en Côte d’Ivoire, présidé par le Premier Ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan. 

S’exprimant au nom du Président de la République à l’occasion de la clôture de la table ronde, le Premier Ministre ivoirien, qui avait à ses côtés, la Ministre ivoirienne de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Raymonde Goudou - Coffie, et d’autres membres du gouvernement, a remercié les différents partenaires techniques et financiers de la nutrition qui à travers leurs actions « ont témoigné de la confiance accordée à la Côte d’Ivoire. Ce succès éclatant de la mobilisation des ressources est la traduction éloquente du partenariat de long terme que nous entretenons avec vous. Par ce geste, enfin, vous donnez l’espoir à plusieurs enfants et femmes de ce pays de croire en des lendemains meilleurs », a-t-il dit.  Avant de clore ses propos, le Premier Ministre Duncan a rassuré les partenaires sur les engagements de la Côte d’Ivoire qui « seront tenus ».

Retenons que le gouvernement ivoirien avec l’appui des partenaires techniques et financiers de la nutrition a organisé le lancement officiel du mouvement SUN le jeudi 15 septembre 2016, à l’auditorium de la primature, en présence de la Coordinatrice mondiale du Mouvement SUN, Mme Gerda Verburg, des partenaires techniques et financiers de la nutrition et d’une quinzaine de ministres du gouvernement ivoirien. A cette occasion, le Premier Ministre ivoirien a estimé que le mouvement SUN est une opportunité pour « relever certains défis qui sont de nature à entraver l’efficacité de  l’action » contre les problèmes nutritionnels.

Au nom des Partenaires techniques et financiers de la nutrition en Côte d’Ivoire, la Directrice Régionale Adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNICEF, Madame Christine Muhigana, a félicité le gouvernement pour les progrès réalisés en la matière. « L’adoption récente du Plan National Multisectoriel de Nutrition 2016-2020 budgétisé et accompagné d’un cadre de résultats est l’expression de la volonté du pays d’accélérer le passage à l’échelle des interventions de  nutrition. Ce plan doit servir de boussole pour l’ensemble des acteurs impliqués. Seule une convergence des différents secteurs et acteurs impliqués permettra à la population, les plus vulnérables et en particulier les jeunes enfants, adolescentes et femmes adultes de bénéficier pleinement d’une couverture effective d’un paquet complet d’interventions nutritionnelles et d’un impact optimal des interventions sectorielles. L’approche devra être équitable et cibler les plus vulnérables pour plus d’impact. Ainsi, l’opérationnalisation de ce plan permettra de rendre effective la multisectorialité », a-t-elle souligné.

Cet engagement officiel de la Côte d’Ivoire dans le mouvement Scaling Up Nutrition a été marqué par  l’installation des organes du Conseil national pour la Nutrition, crée en 2014 et présidé par le Premier Ministre.

Quelle est la situation de la malnutrition en Côte d’Ivoire?

En Côte d’Ivoire, le retard de croissance ou malnutrition chronique est la forme la plus répandue chez les enfants de moins de 5 ans. En 2012, la prévalence était de 29,8%. Dans le nord du pays, ce taux avoisine les 40%. Quant à la malnutrition aigüe ou émaciation, elle stagne depuis plus de dix ans autour de 7%. En 2012, elle touchait 7,5% des enfants de moins de 5 ans. De nombreux enfants continuent de naître avec de faibles poids, surtout dans le groupe des mères adolescentes qui sont elles-mêmes un groupe à risque. En 2012, la prévalence du faible poids à la naissance chez les enfants nés des mères adolescentes (15 – 19 ans) est de 22%, soit près du double de la  prévalence observée dans les autres tranches d’âges. La prévalence de l’anémie montre la carence en fer reste très  répandue. Elle représente la forme la plus répandue des carences en micronutriments. En 2012, 75% des personnes anémiées étaient des enfants de moins de 5 ans, contre 54% des femmes en âge de procréer et 30% des hommes âgés de 15 à 49 ans. Les problèmes de surnutrition, caractérisés par la surcharge pondérale et les autres surcharges métaboliques, touchent particulièrement les adultes. A Abidjan, région la plus touchée, 2 femmes sur 5 sont en situation de surpoids ou d’obésité.

Par son adhésion au mouvement mondial Scaling Up Nutrition (SUN) en juin 2013 et par la création du Conseil national de la Nutrition (CNN) en juillet 2014, le Gouvernement renouvelle son engagement pour une bonne nutrition de sa population. « Dans la nouvelle politique de Nutrition, notre pays ambitionne de garantir à l’ensemble de la population un statut nutritionnel optimal en vue d’améliorer son bien-être et soutenir durablement une croissance inclusive et le développement du pays », a dit le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan.

Ci dessous:
01. L'OMS était au nombre est des Agences du SNU qui ont pris part à la table ronde

02. Les participants à la tabale ronde autour du Premier Ministre ivoirien