Discours du Dr Matshidiso Moeti à la cérémonie d’ouverture du 1er Forum national sur les Maladies non Transmissibles, 05 juillet 2018

Submetido por elombatd@who.int a
  • Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République du Gabon,
  • Madame le Ministre d’Etat, Ministre de la Santé et de la Famille,
  • Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
    • Monsieur le Gouverneur de la Province de l’Estuaire,
    • Mesdames et Messieurs les Représentants des Corps constitués,
    • Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Organisations internationales accrédités en République du Gabon,
  • Chers collègues du Système des Nations Unies,
    • Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations non Gouvernementales et de la Société civile,
  • Chers confrères du Corps médical,
    • Distingués invités en vos rangs, grades et qualités respectifs,
    • Mesdames, Messieurs

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

C’est pour moi un honneur et un immense plaisir de présider à vos côtés, la cérémonie d’ouverture du 1er Forum national sur les Maladies non Transmissibles. Votre présence témoigne de l’importance que le Gouvernement de la République du Gabon accorde à la santé de sa population et plus particulièrement à la problématique des Maladies non Transmissibles.

Je saisi cette occasion pour remercier Monsieur le Président de la République, le Gouvernement, Madame le Ministre d’Etat en charge de la santé et de la famille et, l’ensemble du peuple Gabonais pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ainsi qu’à ma délégation à l’occasion de la visite officielle que j’effectue dans votre pays.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Les Maladies non Transmissibles sont un groupe de plus d’une centaine de maladies qui ne se pas contagieuses et qui se caractérisent par leur évolution chronique. Ce groupe se compose principalement des maladies cardiovasculaires, des cancers, du diabète, et des maladies respiratoires chroniques. Au niveau de la Région africaine de l’OMS, on ajoute à ces quatre principales maladies chroniques, la santé mentale, la santé orale, oculaire et auditive, la drépanocytose, les traumatismes et handicaps. Les quatre principales Maladies non Transmissibles reconnues au plan mondial ont des facteurs de risque communs que sont le tabagisme, l’usage nocif d’alcool, la sédentarité et la mauvaise alimentation.

Toutes les tranches d’âges et toutes les régions du monde sont touchées par ces maladies qui tuent chaque année 41 millions de personnes, soit 71% des décès dans le monde. Je tiens à rappeler que 15 millions de ces décès sont prématurés touchant des personnes âgées de 30 à 69 ans. Plus de 85% de ces décès dits «prématurés» surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme ceux de notre Région.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,

Lors des réunions de Haut niveau sur les Maladies non Transmissibles organisées en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2011 et en 2014, les chefs d’État et de Gouvernement, y compris votre pays se sont engagés à mettre en œuvre des actions nationales ambitieuses, intégrées et multisectorielles afin de réduire d’un tiers la mortalité prématurée due à ces maladies d’ici 2030. Cette année, au mois de Novembre, lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies,  une troisième réunion de Haut niveau aura lieu sur ce sujet et elle examinera les progrès accomplis et proposera les prochaines étapes d’ici à 2030.

Je voudrais rappeler que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît les Maladies non Transmissibles comme un défi majeur pour le développement durable. En effet plusieurs cibles de l’Objectif de Développement Durable numéro 3 sont relatives à la lutte contre les Maladies non Transmissibles.  La marche vers la Couverture Sanitaire Universelle nous impose de réorienter et de renforcer nos systèmes de santé afin qu’ils apportent une réponse adéquate à la problématique des Maladies non Transmissibles.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs

Comme les autres pays de la Région africaine de l’OMS, le Gabon subit une transition épidémiologique. Les Maladies non Transmissibles y sont devenues un problème de santé publique. Je me réjouis que vous ayez organisé ce Premier Forum national sur les Maladies non Transmissibles  afin de sensibiliser le public, les autorités nationales, les partenaires au développement, le secteur privé, la société civile et toutes les parties prenantes. Les Maladies non Transmissibles dépassent le cadre de la santé et elles sont un véritable problème de développement.

De nos jours, les moyens de lutte contre les Maladies non transmissibles sont connus. Deux grandes stratégies sont préconisées pour réduire le fardeau des Maladies non Transmissibles à savoir la lutte contre les facteurs de risque et les déterminants sociaux pour réduire la morbidité et, le diagnostic et le traitement des malades pour réduire la mortalité. De nombreuses études ont permis d’identifier des solutions efficaces et au bon rapport coût-efficacité ; elles doivent être mises en œuvre par les gouvernements et les autres parties prenantes.

Dans leur marche vers la Couverture Sanitaire Universelle, nos pays se sont engagés à veiller à ce que chaque personne – indépendamment de son lieu de résidence et de son statut social – bénéficie de services de santé essentiels et de qualité dont elle a besoin sans pour autant subir des difficultés financières. Il est donc crucial d’investir dans une meilleure prévention et prise en charge des Maladies non Transmissibles à travers l’information et l’éducation des populations, le dépistage, le diagnostic et  le traitement y compris l’accès aux soins palliatifs.

Je n’aurai de cesse de recommander aux pays africains la mise en œuvre d’interventions essentielles ayant un fort impact selon une approche intégrée, multidisciplinaire et multisectorielle basée aussi sur l’approche des soins de santé primaires. Mon organisation, l’Organisation mondiale de la Santé a démontré que de telles interventions sont d’excellents investissements économiques, sanitaires et sociaux.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

L’heure est maintenant à l’action ! L’approche multisectorielle nécessite une collaboration étroite et une bonne coordination des secteurs de la santé, de l’économie et des finances, de l’information et de la communication, de l’Intérieur, du transport, de l’éducation, de l’agriculture, de la planification, mais aussi avec les partenaires bilatéraux ou multilatéraux, le secteur privé et la société civile. Excellence Mr le Premier Ministre, nous avons l’expérience de la lutte contre le VIH/Sida qui a nécessité la création de structures de coordination placées à des niveaux élevés tels que la Présidence de la république ou la Primature selon les pays. J’en appelle à une réflexion poussée des autorités nationales et des partenaires pour un choix adapté au pays dans son engagement pour lutter contre les Maladies non Transmissibles.

Pour finir, je voudrais solennellement vous réaffirmer l’engagement de l’OMS à vous accompagner dans la lutte contre les Maladies non Transmissibles. Mes équipes basées à Libreville et à Brazzaville, et même nos collègues du Siège de l’OMS basé à Genève sont à votre entière disposition pour vous apporter l’appui technique dont vous avez besoin pour barrer la route aux Maladies non Transmissibles. Je lance aussi un appel aux partenaires au développement mais aussi à tous les amis du Gabon qu’ils se joignent à nous pour œuvrer à la prévention et au contrôle des Maladies non Transmissibles au Gabon et en Afrique.

Je vous remercie