Au Niger, les leaders communautaires luttent contre la désinformation sur les vaccins contre la COVID-19 

L’adhésion des populations à la vaccination contre la COVID-19 se heurte à une forte réticence, en particulier dans la région de Tahoua située à plus de 550 de km de la capitale Niamey. Dans certaines zones majoritairement rurales de cette région, les rumeurs autour du vaccin contre la COVID-19, largement véhiculées sur les réseaux sociaux, alimentent les réticentes de la population à accepter cette immunisation.

Le problème est d’autant plus inquiétant qu’une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a montré le fardeau important des maladies non transmissibles, très répondues dans cette région, sur la mortalité due à la COVID-19.
En entre juin et septembre, à la suite d’une intense sensibilisation soutenue par l’OMS, l’USAID et l’Union européenne, plusieurs centaines de leaders communautaires se sont fait vacciner contre la COVID-19 en public.
 

Au Niger, les réseaux sociaux continuent de jouer un rôle important dans la désinformation des populations. Des rumeurs circulent sur les risques liés au vaccin contre la COVID-19, leurs effets secondaires, ainsi que différentes théories conspirationnistes autour du vaccin. « C’est pourquoi nous devons sensibiliser activement les populations et les motiver à se présenter pour être vaccinées », explique Abdou Hassan, responsable de la communication au sein de la commission pour un changement social et comportemental, créée en riposte à la pandémie de COVID-19.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec le soutien de partenaires comme l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’Union européenne (UE), a accompagné le Ministère de la santé dans des activités de sensibilisation, de plaidoyer et de mobilisation sociale communautaire, en s’appuyant sur les leaders religieux et coutumiers, ainsi que des vaccinations de masse dans les districts.
Dans les districts de Tchinta, Abalak, Bouza et Tahoua, dans la région de Tahoua, la Direction régionale de la santé publique (DRSP) a organisé une séance de plaidoyer avec 60 leaders religieux, traditionnels et villageois, ainsi que dix dialogues communautaires dans les centres de santé intégrée au niveau des quatre districts pour expliquer la protection apportée par la vaccination et ainsi répondre aux craintes du public.

« Notre équipe est venue vous expliquer pourquoi il faut se faire vacciner contre la COVID-19, et aussi discuter avec vous des mesures qu’il faut prendre pour que tout le monde se fasse vacciner pour le bien-être de la communauté », annonce Mme Kadi Moumouni, communicatrice de la DRSP.
Les leaders communautaires ont accepté de se faire vacciner publiquement et ont pris l’engagement d’accompagner le processus. « Je suis venu pour être vacciné. Partout dans le monde, les gens qui se sont fait vaccinés sont contents. J’ai voyagé et je sais ce que c’est », confie Hamissou Ali, leader communautaire, après avoir reçu sa dose.

Soutenues par l’OMS, les autorités sanitaires du Niger ont mobilisé 89 villages, 12 centres de santé intégrée, 40 relais communautaires, 129 leaders d’opinions et 2537 vaccinés.
« Nous remercions l’Etat et l’OMS infiniment. Si l’Etat apporte quelque chose pour sa population, c’est pour préserver sa santé. Tout ça c’est une aide pour que le pays avance » déclare le chef du village de Barmou.
Dans les régions de Maradi, Zinder, Dosso et Tahoua, fortement touchées par les maladies non transmissibles, une étude réalisée par l’hôpital général de référence de Niamey a montré le poids des comorbidités en cas d’infection par la COVID-19. L'influence des rumeurs et de la désinformation décourage pourtant de nombreuses personnes de se faire vacciner.

« Pour la COVID-19, on dit que les gens reçoivent de l’argent pour aller se faire vacciner. On dit aussi que c’est une maladie qui attaque beaucoup les personnes âgées. Moi je suis âgé et je consomme beaucoup de sucre. Je crains d’aller au centre de santé et qu’on me dise que je suis malade », explique Elh Abdou, un cultivateur de 65 ans qui consomme quotidiennement du sucre de façon brute ou mélangé avec de la nourriture.
Du 9 au 23 septembre, une campagne de vaccination contre la COVID-19 à ciblé en priorité les personnes avec des comorbidités et vivants avec des maladies non transmissibles. Les populations ont d’abord été sensibilisées aux différentes maladies non transmissibles et à leurs liens avec la COVID-19, ainsi qu’aux modalités de prévention à travers la vaccination et au recours aux formations sanitaires en cas de besoins.

Soixante-dix-sept responsables de Centres de santé intégrée et leurs communicateurs des 9 districts sanitaires retenus ont été formés à la vaccination contre la COVID-19 et à la prévention contre les principales maladies non transmissibles, comme le diabète, l’hypertension artérielle, et le cancer. A cela s’ajoutent la conduite de réunions sur les bienfaits du maintien constant des mesures préventives des maladies non transmissibles et de la COVID-19, notamment la vaccination, et 90 séances de dialogue communautaire.
« Avec ce que vous venez dire, nous devons faire bien attention à ce que nous consommons pour éviter ce genre de maladies qui n’épargnent personne, les jeunes comme les vieux. Les gens sont en train de nous aider pour notre bien-être et il faut vraiment les remercier », indique Ramatou, une mère famille.

À l’issue de la sensibilisation et de la campagne de vaccination contre la COVID-19, la couverture vaccinale dans la région de Tahoua est passée de 20 % à 40 % d’adultes entièrement vaccinés.
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SOULEY Mamane Sani
Emergency Communications Officer
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VOLOLONARIVO Harilala Myriam

Communication Officer
WHO Niger
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