Acteurs et Partenaires sont « Prêts à vaincre le Paludisme » au Bénin
Le Bénin a célébré la 11ième Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme à Adjohoun dans le Département de l'Ouémé - Acteurs et Partenaires sont « Prêts à vaincre le Paludisme »
(Adjohoun, le 25 Avril 2018). L’esplanade de la cour du Collège d’Enseignement Général (CEG) de cette ville a abrité les manifestations officielles marquant l’édition 2018 de la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme (JMP) présidées par Dr Lucien TOKO, Directeur de Cabinet, représentant le Ministre de la Santé. Il était entouré de M. Léon BOKOVE, Maire d’Adjohoun, de M. Jean-Baptiste AKPAMAGBO, représentant du Préfet du Département de l’Ouémé et de Dr Télesphore HOUANSOU, Représentant le Représentant Résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Bénin. En effet, à l’instar des autres pays de la Région africaine de l’OMS, le Bénin a lancé ce jour-là, les activités marquant la onzième édition de la JMP.
Il s’agit du démarrage de la Quinzaine d’information et de mobilisation sociale contre les conséquences du paludisme et les stratégies envisagées pour les prévenir voire, les éliminer. Ces manifestations officielles offrent l’opportunité aux autorités sanitaires aux niveau central, intermédiaire et périphérique, de renouveler leur engagement à continuer d’investir dans la prévention et la maîtrise du paludisme. Ainsi, malgré les progrès réalisés en matière de lutte contre le paludisme, cette maladie constitue toujours, un véritable problème de Santé Publique. Selon les enquêtes EDS et MICS réalisées en 2006 et en 2014, la protection des femmes enceintes contre le paludisme s’est améliorée avec une couverture au Traitement Préventif Intermittent (TPI) passant de 1% en 2006 à 72,18% en 2014. Par ailleurs, l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action (MIILD) chez la femme enceinte a progressé de 46% à 86% en 2014.
Selon « le Rapport 2017 de l’OMS sur le paludisme dans le monde, il ressort une hausse de la morbidité liée au paludisme en 2016, comparativement à 2015. C’est ainsi que le rythme des progrès a ralenti et selon ce rapport, la situation s’est même détériorée dans certains cas, avec des lacunes importantes dans la mise en œuvre des mesures destinées à la prévention et dans le financement aux plans international et national de la lutte contre le paludisme qui a également stagné.»
En souhaitant la bienvenue à ses hôtes, le Maire d’Adjohoun a indiqué que le paludisme est endémique à Adjohoun et ses environs et qu’il constitue le 1ier motif de consultation dans les formations sanitaires de sa localité, notamment pour les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de cinq ans.
Monsieur Léon BOCOVE les a invités à dormir sous moustiquaire imprégnée et à suivre les prescriptions des agents de santé. A son tour, le Représentant du Préfet de l’Ouémé a insisté sur la nécessité d’informer et de sensibiliser toute la population sur les conséquences du paludisme ainsi que ses répercussions sur le développement économique du pays.
M. Jean-Baptiste AKPAMAGBO a déploré « le ralentissement des progrès liés au paludisme et la raréfaction des financements destinés à lutter contre cette maladie qui tue régulièrement, les populations dont en particulier, celles des zones lacustres comme Adjohoun et ses environs ». le Représentant du Préfet de l’Ouémé a souligné la nécessité de saisir l’opportunité offerte par la quinzaine sur le paludisme pour aller de maisons en hameaux, d’ateliers en lieux de culte et dans les marchés publics pour apporter l’information sur le paludisme et la conduite à tenir aux populations cibles surtout en ce début des premières pluies. Comme son prédécesseur, il a exhorté les populations à dormir et à faire dormir les enfants et les femmes sous MIILD.
Au nom du Représentant Résident de l’OMS au Bénin, Dr Télesphore HOUANSOU, Conseiller ATM, chargé de la lutte contre le VIH/SIDA, les Hépatites, la Tuberculose et le Paludisme a insisté sur le sens du thème retenu cette année. Selon l’OMS, a-t-il précisé, « Prêts à vaincre le paludisme » souligne l’énergie et l’engagement collectifs de la communauté internationale à s’unir autour du but commun d’un monde sans paludisme. Pour l’OMS a-t-il indiqué, des mesures urgentes sont requises pour remettre sur les rails, la lutte mondiale contre le paludisme.
Le Conseiller ATM a précisé que l’OMS a demandé au pouvoir public et aux décideurs à divers acteurs à investir davantage et à étendre la couverture des outils qui ont fait leur preuve dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme. Le rythme actuel est insuffisant pour atteindre les étapes énoncées pour 2020 dans la Stratégie technique mondiale de l’OMS de lutte contre le paludisme 2016–2030, plus précisément, les cibles demandant une baisse de 40 % de l’incidence des cas et des taux de mortalité dus au paludisme.
Ainsi, en 2016, il y a eu plus de 216 millions de cas dans 91 pays, soit 5 millions de plus que les 211 millions notifiés en 2015. Cela annonce un retour aux niveaux de 2012. Le paludisme continue de faire un grand nombre de morts: en 2016, 445 000 personnes en sont mortes dans le monde, contre 446 000 en 2015 selon les estimations. Les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement sensibles au paludisme qui tue un enfant toutes les 2 minutes.
En appelant les pays et la communauté internationale à combler les lacunes cruciales dans la lutte contre le paludisme, Dr Télesphore HOUANSOU a cité le Directeur Général de l’OMS, Dr Adhanom Ghebreyesus qui a indiqué que la Journée Mondiale du Paludisme est importante pour au moins, trois (3) raisons. Premièrement, c’est l’occasion de célébrer nos succès.
Depuis 2000, des millions de décès dus au paludisme ont été évités, notamment, chez les enfants. De plus en plus de pays ont éliminé cette maladie. Deuxièmement, la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme nous rappelle les défis qui subsistent. Troisièmement, la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme permet de réunir tous les partenaires autour d’un but commun : accélérer le rythme des progrès.
En prononçant l’ouverture officielle de la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme au nom du Ministre de la Santé, son Directeur de Cabinet a remercié la population d’Adjohoun, ses dignitaires, ses têtes couronnées et toutes les autorités politiques et administratives et sanitaires pour avoir honoré de leur présence la présente cérémonie. « La onzième JMP a indiqué, Dr Lucien TOKO, marque une étape dans la lutte contre le paludisme en Afrique, dans le monde entier en général et au Bénin en particulier. Le thème retenu cette année exprime l’engagement et la ferveur évocateurs des acteurs et des populations à en découdre avec le paludisme.
En effet, «Prêts pour vaincre le paludisme » interpelle selon lui, la conscience de tout un chacun de nous : des plus hauts décideurs jusqu’au citoyen lambda » Au nom du Ministre de la Santé, son Directeur de Cabinet a expliqué que tout le monde est concerné par les efforts à faire afin d’éliminer le paludisme comme problème de Santé Publique. Il a souligné « qu’en réalité, c’est un cri d’appel que l’OMS a lancé à toute la communauté internationale dans la mutualisation des énergies pour arriver à bout du paludisme., car, disons-le, cette affection constitue un fardeau additionnel lourd pour les services de santé » Il a remercié tous les Partenaires Techniques et Financiers (PTFs) avec à leur tête, l’OMS pour les inlassables efforts qu’ils fournissent régulièrement aux côtés du Gouvernement du Bénin pour assurer la promotion et la protection de la santé des populations.
La cérémonie de lancement officiel de la onzième édition de la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme a été animée par plusieurs artistes traditionnels et modernes dont le célèbre « Anice Pépé » ressortissant de la localité d’Adjohoun ainsi des princesses de la Cour royale et un jeune talent, instituteur de son Etat, transformé à l’occasion en chanteur moderne mais affectionnant les rythmes traditionnels. A la fin des manifestations officielles, la délégation officielle a visité les stands documentaires installés par le Ministère de la Santé, l’OMS et d’autres Partenaires Techniques et Financiers (PTF) dans l’enceinte du CEG d’Adjohoun.