Des cas de fièvre jaune importés de l'Angola notifiés en RDC, avec des risques très élevés de transmission locale de l'épidémie au Kongo-Central et à Kinshasa (Ministère de la Santé Publique et OMS)

Des cas de fièvre jaune importés de l'Angola notifiés en RDC, avec des risques très élevés de transmission locale de l'épidémie au Kongo-Central et à Kinshasa (Ministère de la Santé Publique et OMS)

Parmi les 12 cas de fièvre jaune confirmés depuis janvier 2016 en RDC, 11 se retrouvent majoritairement dans les provinces de kongo-central et de Kinshasa, deux régions ayant un trafic routier très intense avec l’Angola, pays actuellement en pleine épidémie et dont l'épicentre est Luanda, la capitale. un seul cas autochtone a été confirmé positif dans la zone de santé de Mompono, province de la Tshuapa, plus au nord, dans l'ancienne province démembrée de l'Equateur. ce dernier cas n'a aucun lien épidémiologique avec les autres cas susmentionnés (à Kinshasa et au Kongo-Central).

Kinshasa, 19 avril 2016 - Au moins 12 cas de fièvre jaune ont été confirmés positifs en République Démocratique du Congo (RDC) depuis janvier 2016.Selon la Direction de Lutte contre la Maladie du Ministère de la Santé Publique, "les 11 cas de fièvre jaune confirmés positifs, [à la fois par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB, Kinshasa) et l’Institut Pasteur de Dakar dans la partie Sud-ouest de la RDC, c'est-à-dire Kongo-Central et Ville-province de Kinshasa] sont essentiellement des cas importés de l’Angola", pays voisin de la RDC actuellement en épidémie depuis décembre 2015. Le 12ème cas positif est celui autochtone et n’ayant aucun lien épidémiologique avec l’épidémie en cours en Angola. Il a été notifié dans la zone de santé de Mompono, dans la Province de la Tshuapa (dans l’ancienne province démembrée de l'Equateur).  

A la date du 19 avril 2016, la RDC a déjà enregistré un total  de 197 cas suspects de fièvre jaune, avec 28 décès suspects. Le nombre total de cas IgM+  analysés par l'INRB est de 23 cas tandis que le total de cas confirmés par l'Institut Pasteur de Dakar est de 12. La répartition de ces cas déjà confirmés se présente de la manière suivante:  

  • Ville-Provinces de Kinshasa:  zone de santé de N'djili (2 cas);
  • Province du Kongo-Central:  zone santé de Kimpese (3 cas), zone de santé de Nsona-Pangu (4 cas), zone de santé Matadi(1 cas), zone de santé Kitona (1 cas);
  • Province de la Tshuapa:  zone de santé de Mompono (1 cas). 

Il s’agit pour l’essentiel de personnes qui ont présenté des signes évocateurs de la fièvre jaune lorsqu’elles ont consulté un médecin généraliste dans les formations sanitaires les plus proches. Dans le même temps, 13 nouveaux échantillons prélevés sont en cours d’analyse à l’Institut Pasteur de Dakar, tandis que de nouveaux cas suspects continuent à être détectés , en attendant l'analyse et la confirmation au laboratoire. 

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires apportent leur appui technique et financier au Ministère de la Santé Publique à travers les missions multidisciplinaires d'investigation des cas et de renforcement de la surveillance ainsi que les activités de sensibilisation de la population dans les provinces de Kinshasa et du Kongo-Central dans le but de mieux organiser la riposte. Les mêmes mesures de surveillance ont été également renforcées dans tout le pays, particulièrement dans les autres provinces de la RDC partageant la frontière commune avec l’Angola, à savoir : le Kwango, le  Kasaï et le Lualaba.

 "J'exhorte toute la population à la protection individuelle et collective, à renforcer la lutte contre les moustiques, vecteurs du virus, en éliminant notamment un maximum de gîtes larvaires. J'invite également les personnes vulnérables, surtout celles atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées, mais aussi les femmes enceintes, celles qui approchent leur terme à redoubler de vigilance contre les piqûres de moustiques", a indiqué le Dr Yokouidé Allarangar, Représentant de l'OMS en RDC. Le vaccin contre la fièvre jaune demeure un des moyens sûrs et efficaces pour se protéger également contre cette maladie virale, car il n'existe pas de traitement à ce jour, a-t-il ajouté.

"Les vecteurs potentiels adultes (Aedes aegypti) ont été capturés pour être envoyés à l’Institut Pasteur de Dakar d'une recherche approfondie du virus amaril", a dit pour sa part le Dr Vital Mondonge, chargé de la Surveillance intégrée & du Règlement Sanitaire International (RSI) à l'OMS RDC. Selon lui, "les risques entomologiques ainsi que les conditions d'une circulation virale locale de la fièvre jaune demeurent à un niveau élevé". 

Pour le moment, les principales activités qui se poursuivent sur le terrain, à Kinshasa, au Kongo-Central et dans les autres provinces frontalières avec l'Angola se résument de la manière suivante:

  • Sensibilisation de la population sur les risques de la maladie et les comportements à adopter;
  • Mise en œuvre des mesures efficaces de surveillance et de contrôle de la fièvre jaune aux points d’entrée frontaliers;
  • Renforcement de la surveillance épidémiologique et le système d'alerte;
  • Organisation des briefings pour les prestataires sur les signes de la maladie et les moyens de prévention;
  • Poursuite des enquêtes entomologiques dans les zones de santé à risque ou ayant notifié des cas suspects;
  • Prélèvement des échantillons supplémentaires pour les analyses biologiques pertinentes;
  • Recherche active des cas ainsi que la prise en charge de ces derniers;
  • Appui aux différentes Divisions provinciales de la santé (DPS) dans l’évaluation des besoins (vaccins et autres intrants) en vue d’une riposte conséquente.

NOTE POUR LES REDACTEURS

La lutte contre la fièvre jaune repose exclusivement sur la lutte contre le moustique de type Aedes aegypti et la protection individuelle. Il est essentiel de savoir que le moustique pond dans des retenues d’eau stagnantes de petites tailles et de faibles profondeurs. A noter aussi que 80% des lieux de ponte du moustique sont d’origine humaine (entre autres les coupelles de fleurs, les gouttières bouchées, les piscines non entretenues mais aussi les déchets divers), tandis que 20% sont d’origine naturelle, à savoir les tronc d’arbres, les flaques d’eau, les bords d’étangs.

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