Ségou – Entre juillet et octobre 2024, le Mali a connu de graves inondations qui ont affecté plus de 370 000 personnes, dont 45 % d’enfants. Une trentaine de structures sanitaires ont été endommagées dans le pays, y compris le grand entrepôt de la pharmacie populaire du Mali, rendant les soins de santé difficilement accessibles aux populations sinistrées.
Les régions les plus touchées sont Bamako, Gao, Mopti, Ségou et Tombouctou où des latrines et les puits ont été engloutis par les eaux de pluie posant un problème d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Au vu de l’intensité des dégâts, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a aménagé des sites pour accueillir les populations affectées. Sur ces sites, sont installées des cliniques mobiles où une trentaine de patients sont reçus quotidiennement en consultation et traités. Le personnel de santé procède également au dépistage de la malnutrition chez les enfants, qui une fois dépistés positifs sont référés vers les centres de santé adaptés pour une meilleure prise en charge.
Depuis trois jours Maimouna ne sentait pas bien. Elle a patienté le personnel de santé qui vient trois fois par semaine sur le site des déplacés pour faire les consultations. « J’ai été bien reçue. L’infirmière m’a examinée et a conclu que je souffrais du paludisme », explique la jeune dame. « Elle m’a donnée des médicaments et m’a demandée de revenir dans trois jours pour un contrôle. »
« La clinique mobile implantée sur le site permet aux sinistrés de se faire consulter et de bénéficier d’une bonne prise en charge sur place », explique Berthe Aïssata Traoré, la coordonnatrice de la zone centre pour l’ONG Terre des hommes à Ségou, partenaire de l’OMS pour la mise en œuvre de la clinique mobile.
Les cliniques mobiles offrent une gamme de soins de santé primaires allant des consultations prénatales, à la prise en charge de maladies hydriques en passant par des maladies courantes comme le paludisme. « Au niveau de la région de Ségou, le comité de veille des inondations, avec l’ensemble des acteurs impliqués et des partenaires clés comme l’OMS se sont mobilisés pour faciliter l’accès des sinistrés aux soins de santé primaires, à travers les équipes et les cliniques mobiles », déclare Dramane Coulibaly, le directeur régional du développement social et de l’économie solidaire à Ségou. « Ceci a permis de faire face efficacement aux problèmes de santé liés à la nutrition et surtout la prévention des grandes maladies transmissibles comme le choléra, des infections gastro-intestinaux ou cutanées. »
L’Organisation maintient son soutien aux autorités locales dans la riposte sanitaire aux inondations.
« Nous avons déployé des médecins d’appui dans toutes les régions et mis en œuvre des cliniques mobiles dans les régions les plus touchées par les inondations », a indiqué le Dr Cheick Oumar Koné, chargé des urgences au bureau pays de l’OMS au Mali. « Notre objectif est de rapprocher les soins de santé de ces populations. »
La disponibilité des médicaments a favorisé la prise en charge correcte des malades, estime Maïmouna. « Grâce aux agents de la clinique mobile nous bénéficions de bons soins. C’est le seul endroit où nous pouvons recevoir des soins gratuitement. »
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