Journée internationale de la sage-femme 2020

Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

Le 5 mai de chaque année, la Confédération internationale des Sages-Femmes coordonne les activités marquant la célébration de la Journée internationale de la sage-femme. En 2020, l’OMS célèbre l’Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier. L’occasion est donc toute indiquée pour mettre en vedette les sages-femmes pour le rôle essentiel qu’elles jouent en prêtant assistance aux mères pendant la grossesse, l’accouchement et la période post-partum.

Le thème retenu cette année pour la Journée internationale de la sage-femme, « Les sages-femmes avec les femmes : célébrer, démontrer, mobiliser, unifier », souligne à suffisance à quel point il importe de mobiliser les communautés et de continuer à assurer les services de santé essentiels, surtout en ce moment où les pays ripostent à la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).

Entre 2000 et 2017, la mortalité maternelle et néonatale a diminué de 40 % dans la Région africaine, en grande partie grâce à la détermination des sages-femmes qui œuvrent de concert avec d’autres professionnels de santé.

Cependant, plus d’une sage-femme africaine sur deux (53 %) a déclaré ne pas se sentir respectée par ses collègues dans le cadre de son travail. Cela signifie que nous devons en faire plus pour apprécier à sa juste valeur la contribution précieuse que les sages-femmes apportent aux équipes chargées de dispenser des soins de santé.

Les pays réalisent des progrès dans l’amélioration des compétences et du cadre de travail des sages-femmes. Le Ghana a introduit un diplôme universitaire en soins obstétricaux et révisé les descriptions de poste afin de conférer plus d’autonomie aux sages-femmes. Le Lesotho envisage quant à lui de se doter de programmes proposant des niveaux avancés de formation initiale en soins obstétricaux.

Dans la Région africaine, l’OMS a collaboré avec les pays pour renforcer les cadres réglementaires, ainsi que l’éducation, la formation et la pratique des sages-femmes axées sur les compétences et normalisées, y compris la formation intégrée en soins infirmiers et obstétricaux. Au Botswana, au Cameroun, au Lesotho et au Malawi, des établissements confessionnels de formation utilisent les programmes de formation en soins obstétricaux mis au point par l’OMS. Des experts de la Sierra Leone, de la Zambie et des centres collaborateurs de l’OMS sur les soins infirmiers et la profession de sage-femme prêtent assistance à plusieurs pays pour qu’ils puissent réviser leurs programmes d’études, tout comme leurs instruments réglementaires, conformément aux orientations de l’OMS.

Dans le cadre de la riposte à la COVID-19, nous formons les infirmières et les sages-femmes à la lutte anti-infectieuse afin de limiter la transmission de ce virus dans les établissements de santé. À ce jour, plus de 3000 agents de santé en première ligne, parmi lesquels des sages-femmes, ont participé à des webinaires. Ces activités complètent les formations organisées par les responsables des services infirmiers et obstétricaux dans les pays.

En outre, les pays prennent des dispositions pour que les services de santé essentiels, tels que les accouchements sans risque, ne soient pas perturbés pendant la pandémie de COVID-19. Au Malawi par exemple, les indemnités de risque pour les agents de santé, y compris les sages-femmes, ont été revalorisées et 2000 autres travailleurs de santé ont été recrutés, parmi lesquels 700 personnels infirmiers et sages-femmes.

Dès à présent, nous devons veiller à ce que les voix, les perspectives et le rôle moteur des sages-femmes, des infirmières et des femmes soient pris en compte et respectés. C’est pour cela que je lance un appel aux gouvernements, aux institutions universitaires, aux organisations de la société civile et aux partenaires pour qu’ils investissent dans le développement de la profession de sage-femme, de l’enseignement à la pratique, grâce à des cadres réglementaires, à des matériels de soutien et à des ressources humaines appropriés. Il s’agit là d’un impératif pour améliorer les résultats sanitaires au bénéfice des femmes et des nourrissons.

En cette Journée internationale de la sage-femme 2020, je félicite les sages-femmes de la Région africaine pour leur professionnalisme et pour leur engagement à assurer la sécurité des mères et de leurs nouveau-nés, même en première ligne de la lutte contre la pandémie de COVID-19.


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