Le Gabon toujours exempt de tétanos maternel et néonatal

Le Gabon toujours exempt de tétanos maternel et néonatal

Libreville – Déclaré exempt de tétanos maternel et néonatal depuis 2013, le Gabon continue de redoubler d'efforts pour vacciner les enfants, les femmes enceintes, et celles en âge de procréer. Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Ministère de la santé a renforcé les compétences du personnel médical grâce à des formations continues et a mis en place des protocoles stricts pour garantir des accouchements sécurisés, en utilisant systématiquement des instruments stérilisés et des kits d'accouchement propres.

Parallèlement, l'engagement communautaire a été intensifié pour surmonter la réticence à la vaccination. Des stratégies de vaccination fixes, avancées et mobiles ont été déployées pour atteindre efficacement les populations urbaines, rurales et celles vivant dans des zones difficiles d’accès. Au Gabon, près de sept femmes sur dix ont été vaccinées contre le tétanos, mais la protection reste inégale entre les milieux urbains et ruraux.

« Le maintien du statut du Gabon en tant que pays exempt de tétanos néonatal en 2024 est une nouvelle extrêmement encourageante », a déclaré la Dre Olivia Biba, Directrice générale de la promotion de la santé. « Cependant, nous devons rester vigilants et poursuivre nos efforts pour améliorer la santé maternelle et infantile partout dans le pays. »

Le tétanos maternel et néonatal (TMN) reste une menace sérieuse dans la Région africaine, causant le décès de près de 110 000 nouveau-nés chaque année, principalement dans les sept jours suivant leur naissance. Pourtant, le TMN est entièrement évitable grâce à la vaccination et à des pratiques d'accouchement sécurisées.

L’information, l'éducation et la communication ainsi que la mobilisation sociale sont au cœur de la stratégie du Gabon. Une attention particulière est accordée aux consultations prénatales (CPN), qui, conformément aux directives de l'OMS, sont passées de quatre à huit consultations, garantissant un suivi plus rigoureux de la grossesse.

« Lors de ma première visite prénatale, ma sage-femme m'a expliqué les risques du tétanos », raconte Alberta Mbouorounou, résidente de la commune d'Owendo sur la côte ouest du pays. « J'ai également reçu des brochures et participé à des ateliers sur la vaccination organisés par l'hôpital. Cela a beaucoup apaisé mes doutes et mes peurs, et j'ai décidé de me faire vacciner. »

Lors de ces consultations, les femmes enceintes bénéficient aussi d'informations sur les bonnes pratiques d'hygiène, les soins à apporter aux nouveau-nés, et peuvent exprimer leurs préoccupations lors de discussions ouvertes. « Nous partageons des témoignages de femmes vaccinées et expliquons que la vaccination ne protège pas seulement l'enfant, mais garantit aussi une grossesse plus sûre, prévenant les complications sévères comme les spasmes musculaires et les troubles respiratoires », explique Saamiyath Babatounde, sage-femme au Centre médical Cécile Onanga dans la commune d'Omboué.

« Je me souviens d'une femme enceinte qui refusait initialement le vaccin. Après plusieurs séances de sensibilisation, elle a non seulement accepté de se faire vacciner, mais est aussi devenue une fervente défenseure de la vaccination au sein de sa communauté », ajoute-t-elle.

Pour renforcer cette initiative et assurer un suivi rigoureux, les consultations prénatales sont désormais consignées dans un carnet de santé. Ce carnet fournit aux professionnels de santé des informations constamment mises à jour, y compris sur les cinq doses recommandées du vaccin antitétanique.

Afin de maintenir l’élimination et protéger toute la population contre le tétanos, l’OMS recommande aussi la vaccination systématique de tous les enfants et adolescents avec trois doses primaires et trois doses de rappel.

« Grâce à la mobilisation sociale et aux efforts continus de sensibilisation, nous parvenons à dissiper les mythes et les fausses croyances, renforçant ainsi l’adhésion à la vaccination », affirme le Dr Magaran Bagayoko, Représentant résident de l'OMS au Gabon. « La coopération étroite avec les communautés locales est essentielle pour garantir l'accès à des soins de qualité pour tous, où qu'ils se trouvent. »

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